Un Autre monde
Chapitre débuté par Sebastian
Chapitre concerne : Sebastian,
Sebastian


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Dévorant le goudron, le bus et ses passagers fonçaient en direction de leur unique destination le Louisiana State Penitentiary.
Bientôt les futurs résidents quitteraient leurs frusques prouvant leurs personnalité et appartenance pour une tenue rappelant que derrière les murs de la maison d'arrêt ils n'étaient plus que des numéros devant obéir aux gardiens qui arboreraient une couleur totalement à l'opposé de la leur.
Tandis que l'autocar ralentissait pour franchir les grilles, ceux plus enclin à la relâche craquaient à l'entente de la sonate du fer qui se trainait pour s'ouvrir, tous savaient que ce son signifiait. " Bienvenue dans le ventre de la bête ".
Certains sortaient à peine de la prison pour mineur et avaient déjà entendu moultes histoires sur les viols collectifs et les coups de surin ainsi que le zèle des matons pour remettre dans le droit chemin les prisonniers récalcitrants, toutes ses fables seraient réelles pour certains d'entre eux.
Les portes vers leur nouveau monde se refermaient lentement, grinçantes. Le rictus du gardien n'était qu'un avant-goût : " Bienvenue chez vous les filles ". La prochaine étape pour les détenus étaient la rencontre avec le système pénitencier, qui les dépouillera de manière brutale et dégradante du peu de dignité qui leur restait, si jamais son frère le système pénal n'avait déjà pas tout pris.
Apprendre rapidement à marcher tels des nouveau-nés dans un monde qui se voudra hostile afin que les chaines épargnent la chair, trébucher ainsi à la vue de tous les prisonniers guettant la chair fraiche serait un acte de faiblesse et les malchanceux deviendraient donc la proie des prédateurs qui n'auront pas besoin d'aiguiser leurs sourires pour mettre fin à leurs frustrations charnelles.
Dans tous les groupes il y aura toujours un sanguin, ceux vêtus d'un marron qui mettait en valeur leurs belles insignes brillantes appréciaient toujours le sanguin, ils pourraient en faire un bel exemple pour les autres détenus , l'endormant à coup de matraque ou contre la table, l'infirmerie l'accueillerait à bras ouvert, laissant ainsi un message clair aux futurs fauteurs de troubles.
Ainsi durant la fouille rectale de bienvenue, symbolisant qu'au final c'est eux qui l'avaient bien profond, le sanguin se déclara crachant au visage du maton, un épais glaviot montrant ainsi sa haine et son mépris envers le maton qui prenait probablement trop de plaisir à mettre son tatin dans la merde de son fondement.
Les autres pensionnaires poursuivaient les rites traditionnels, pliant leurs affaires, vidant leurs poches, déposant bijoux et autres effets personnels dans une boite. Pour être sûr de retrouver la majorité de leurs possessions à la sortie il fallait les faire envoyer à une adresse, mais ceux n'ayant pas les moyens pouvaient tout simple dire adieu à leurs biens.
Traversant les couloirs sous la lumière d'ampoule à base consommation et les appels des futurs colocataires qui proposaient leurs protections ou se renseignait pour devenir le nouveau papa de la bleusaille, le port d'œillère afin de leurs accordait aucun regard pour qu'ils ne puissent pas y voir une invitation été judicieux.
Deux par cellules, une pièce de quelques mètres carrés à peine assez grande pour deux contenant avec peine le lit superposé, l'évier rouillé et le trône exposé à la vue de tous, l'intimité n'avait plus sa place ici-bas, ainsi fut il reparti.
Une courte de regard joute se déroula, quand l'un des gardiens affichant le prénom de Clint sur son badge referma la cage des deux nouveaux Latino du Louisiana State Penitentiary.