Sonate de la Survie

Chapitre débuté par 恵美子

Chapitre concerne : 恵美子, 当你太好奇时,以角色扮演的方式寻找信息。, Providence,

Ce texte vaut 11 bières !
Dans la pénombre de la forêt, baignée par la lueur tamisée des étoiles, Xiaofen se trouve au cœur de la scène qu'elle a orchestrée avec une précision chirurgicale. Elle n'a pas seulement mené l'attaque, elle l'a dirigée de bout en bout, appliquant la loi impitoyable du plus fort avec une détermination sans faille. Cette philosophie, elle l'a apprise, usée par la force des choses, l'impacable loi de la survie dans ce nouveau monde. Autrefois, Providence avait été une complice de circonstance avec qui elle partageait cette vision du nouveau monde. L'importance de faire ce qui devait être fait pour survivre, pour que les leurs survivent. Si la cliclciqeuse folle avait été un peu moins instable psychologiquement, elle serait peut-être encore des leurs aujourd'hui, une sans-nom se dressant debout au dessus des corps allongés pour un éternel repos anticipé.

A cette époque, le choix avait déjà était fait. Providence vivrait, jusqu'au jour où la loi par laquel elle avait aussi choisit de vivre déciderait de celui de sa mort. Les rumeurs s'étaient propagées, Providence avait perdu nombre de compagnons qui l'avaient jugé trop imcompétente pour poursuivre la route à ses cotés, une troupe de muets les avaient remplacés et une armes trainaient au fond de leur sacs.
Providence avait de par sa folie semer les graines de la discord, l'heure de la récolte vait sonnée.

Assise sur un tronc renversé, parmi les murmures de la canopée et les ombres mouvantes des arbres, Xiaofen se remémore les paroles de sa compagne d'autrefois. "Pour vaindre Babylone, devient Babylone." Ces mots nébuleux résonnent encore dans son esprit alors qu'elle laisse ses doigts courir sur les cordes de sa guitare, évoquant à travers la musique la puissance et la détermination qui l'animent.

Pendant ce temps, ses compagnons s'affairent autour d'elle, mettant un terme aux souffrances des mourants et récupérant ce qui peut l'être parmi les restes de la bataille. Dans ce moment de calme après la tempête, la musique devient un hymne à la victoire, un rappel des sacrifices consentis pour atteindre leurs objectifs dans un monde où la survie ne connaît que la loi du plus fort.

Ce texte vaut une bière !
Je me souviens de cet instant, de ce dernier instant où ma lame avait percé le cou de celui qui jadis se faisait passer pour mon père. À l'époque, son dernier regard m'avait valu de nombreuses nuits tourmentées. À l'époque, j'étais perdue, frêle, incapable de savoir qui j'étais et ce que je voulais. Mais aujourd'hui, j'avais grandi, mûri. Je m'étais faite à l'idée de ce nouveau monde, et de tout ce qu'il ne pourrait pas m'apporter, de tout ce que j'avais raté. Moi qui avais passé ma vie cloîtrée par la volonté d'un seul, je m'étais faite à l'idée qu'il fallait changer. Ne plus penser au passé ou éventuellement à tous les rêves que je m'étais imaginée vivre si un jour j'étais libérée. 

Pendant que nous marchons vers Providence et ses goules, parce que je lui avais promis qu'après ses provocations nous nous retrouverions, je m'étais tous ces espoirs passés de côté pour me concentrer sur moi, la nouvelle Cyan. Celle qui serait capable de regarder quiconque sans baisser le regard. Celle qui aurait pour but de se venger de tous ceux qui lui manqueraient de respect parce qu'au final, j'avais décidé que tout ceci devait s'arrêter. Providence allait en payer le prix fort certainement. Celui de ma libération sans nul doute. Mais j'étais bel et bien décidée à me réveiller. Cracher toutes ces souffrances que l'on m'avait fait subir durant tant d'années, et accepter d'avoir envie de me venger. 

La nuit est belle. Elle est belle parce que j'ai décidé qu'elle le serait. Avec mes compagnons, peut-être par moment étranges pour certains, je décide d'avancer. De fouler cette terre battue, d'accepter qu'un nuage de poussière et de terre mélangées vienne saccager mes vêtements déjà bien usés par les lunes passées, et j'exulte à l'idée de pouvoir me sentir enfin libre, et enfin moi. Me sentir exister pour la toute première fois. 

Sans nul doute, le combat est impitoyable. Comme nous nous y attendions, Providence et ses « compagnons » ne souhaitent pas mourir mais dans ce nouveau monde, c’est la loi du plus fort qui décidera de leur sort. Si j’hésite quelques secondes, si mon arme tremble légèrement dans ma petite main au départ, c’est parce que je sais qu’une fois fait, nul retour en arrière ne sera possible. Et pourtant, c’est bien moi qui lui assène le coup fatal. La rage s’empare soudainement de moi, cette colère, cette indignation, ce sentiment de n’être personne, que jamais quiconque n’a cru bon de me demander mon avis ou même croire en moi. Pour toutes ces années de frustration, je combats à mort, je me défoule, je donne absolument tout ce que j’ai et bien plus encore jusqu’à ce que son corps ne soit plus qu’un corps inerte et sans vie. 

L’épuisement est là. La fatalité aussi. Mais pour la toute première, de son regard avant qu’il ne s’éteigne, je n’y décèle plus rien et je sais que ma nuit sera belle. 

Clic clic clic..