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Si vous êtes un habitant de la Kabane et que vous assistez à la scène, vous trouverez peut-être cette séquence un peu trop cinématographique. Cela fait quelques jours maintenant que l'énigmatique "Monsieur Falred" se promène dans la communauté. Peut-être vous a-t-il déjà salué. Peut-être même a-t-il échangé quelques mots énigmatiques avec vous. Le voilà alors, émergeant du brouillard, marchant de sa démarche calme et naturelle, comme s'il possédait ces terres, les votres, et même celle du voisin. Le temps dégueulasse et la pluie acide n'y change rien. Tenue impeccable, aucun trou dans son velours malgré quelques volutes de fumée au contact de la pluie, rien n'est froissée, si ce n'est les quelques cheveux en bataille du bonhomme. Et cette montre, tournée dans votre sens, comme pour vous laissez plein de question en suspends, avec son "1" énigmatique. Vous le voyez alors porter une radio à ses lèvres, il affiche un sourire radieux, qui en serait presque malsain. D'un voix plus éraillée que d'habitude, pour ceux qui ont eu l'occasion de l'entendre, il se met à vous parler. A vous qui le voyez, et vous autres, qui l'entendez, où que vous soyez sur ces terres embuées.
- Haaa le timing. J'ai toujours eu un problème avec notre déesse du Temps. Je pensais qu'elle m'en aurai accordé un peu plus mais... Qu'à cela ne tienne, je suis bon joueur. Héhéhé. C'est encore mon ami le Destin qui me joue toujours un tour bien palamqué. Bien, chers habitants de la Kabane. Chers habitants du Centre. Chers habitants de Trinidad. Chers habitants du Mont Carmel. Chers habitants de la S-Mart. Chers habitants des autres trous paumés que je n'ai pas pris la peine de citer... Ce monde se meurt. Le Chaos reprends ses droits. Et je ne suis que son humble messager. Tout comme ce brouillard. Tout comme cette pluie. Tout comme vos réserves qui s'essouflent. Tout comme vos armes qui se brisent.
Monsieur Falred marque une pause, percutante. Vous entendez une respiration. Puis il reprends.
- Les sans visages se multiplient. Vous pouvez bien les abbatre que rien n'y changera, oui, je m'adresse particulièrement à vous, amis chaotiques de Trinidad. Mais pourtant, cela concerne tout le monde. Le désespoir et la mort vous guette et chaque jour qui passe peut vous transformer comme l'un d'entre eux, ses êtres creux qui ont tout perdu ou tout copié. Jaman Soan, pour l'exemple, que l'on croyait intouchable, moi le premier, je comptais beaucoup sur elle, vient de sombrer. Cependant, il vous reste une alternative. Folle, insencée, celle de vous battre, celle de vivre chaque instant comme le dernier. Cessez de vous terrer chacun dans vos coins respectifs. Laissant l'ennui briser votre vie. Vous ne sortez plus que pour piller des caisses sans intérêt. Ou alors, pour chasser des gens déjà morts, comme si cela pouvez vous donner un sentiment de puissance dans le creux si profond de vos petites âmes minables. Vous fomentez des petites attaques pour abattre des femmes enceinte ou des chasseurs renommés, juste pour piquer le brin de pouvoir qu'ils ont, soit par la tenue de leur communauté ou la puissance de leurs armes. Mais vous êtes si lâches, si petits. Le Chaos en demande plus. Alors il vous arrose ! Il vous maudit ! IL VOUS POUSSE A BOUT !
Ces derniers mots résonne dans vos appareils. Vous entendez l'écho rebondir dans les radios des gens prochent de vous. Comme si elles étaient toute possédées. L'homme reprends alors :
- Je sais que parmi vous, réside des agents du Chaos. Je les reconnais. Je ne suis pas l'un d'entre vous. Je ne suis que le héraut de mon maitre. Mais il vous appelle. N'attendez pas. Le moment est propice. Il est temps d'en finir avec ce monde d'ennui. Il est temps d'en finir avec ces conflits dormant et ces petites escarmouches sans intérêt. Levez-vous. PASSEZ LA SECONDE ! Vos armes sont brisées ? Et alors, ne vous reste-t-il pas des poings ? Ne sont-ils pas là vos atouts les plus fiables ? Nord, sud, centre... Agissez. Vivez. Ou mourrez. Dans l'ennui le plus parfait. Le plus totale. Ce choix est simple. rejoignez le Chaos, amusez vous pour les derniers instants de ce monde. Ou disparaissez dans l'Oubli. A tout jamais.
Pour vous, habitants de la Kabane, le spectacle se poursuit, alors que l'homme marche avec assurance sous une pluie de plus en plus battante et agressive. Falred vous parait intouchable, ou alors est-il juste dément et son costume n'est qu'une imitation de velours qui cache autre chose. Derrière lui, dans le brouillard, d'autres silhouettes le suivent. Ou alors est-ce que c'est la fatigue et la peur qui vous joue des tours ?
« Le sable coule toujours… mais le sablier a changé de main. »
— F.