Adieu mon Amour, on se retrouvera en Enfer ou dans une autre vie.

Chapitre débuté par Maëlys

Chapitre concerne : Klaatu vous emmerde, Maëlys,

Ce texte vaut 4 bières !
L’attaque a été bien trop rapide et bien trop puissante. Ils devaient se défendre avec de la poudre tandis que les balles fusaient de toutes parts. Ce n'était que pure follie que de vouloir résister à un tel assaut. Dans la confusion, ils ont tenté de tenir les rangs, de tenir les lignes mais c’était comme souffler sur un fétu de paille, tout s’est si vite envolé avec une fragilité déconcertante. Les portes ne résistent pas à l'assault, ce n'est qu'un Monastère malgré les tentatives de le rendre plus sécure. Ils doivent abandonner leurs positions, se retrancher alors que le groupe des Chinois, impitoyable et discipliné, agi de concerts les uns avec les autres.

Un bref instant de répit alors qu'ils sont repoussés vers les portes mais un second groupe, tout aussi lourdement armé, empêche leur fuite. Tout d’abord Soren est tombé, Nonne l’a suivi juste ensuite. Une rafale et ses amis tombent autour de la jeune femme qui pousse un cri de rage et de désespoir alors qu’elle-même se prend une balle dans l’épaule qui la traverse de part en part. Rose vacille à ses côtés, elle aussi touché par une rafale, elles prennent appui l’une sur l’autre afin de ne pas tomber à genoux, de ne pas s’évanouir malgré la douleur.

 Abel ! Elle le cherche des yeux la peur au ventre. C’est là qu’elle le voit au sol, une plaie par balle lui ayant transpercé le cœur, elle a envie de hurler, de courir vers lui mais ses jambes refusent de bouger, il est déjà trop tard. Elles sont acculées, les autres Klaatusiens présents se mettent à l’abri comme ils doivent le faire alors que seul Rose et Mael restent debout après cette seconde attaque violente et dévastatrice. 
 

La jeune femme n’a pas le temps de pleurer, de hurler sa douleur, il faut fuir, il faut sauver le plus de monde possible. Elle aboie des ordres à sa famille présentent autour, il faut partir immédiatement, elle n'a pas le temps de prendre des vivres, elle n’a pas le temps de prendre quoi que ce soit à part le landau qu’elle avait à portée de main. Rapidement elle presse les gens dehors et s’éloigne dans la plaine au pas de course, il faut profiter de l’instant de chaos pour disparaître, c’est déjà miraculeux que Rose et elle-même soient encore en vie, la rouquine est au plus mal, un bandage de fortune est appliqué avant que Mael ne prenne une bonne dose d’opium pour oublier la douleur, la drogue agit rapidement et lui redonne toute sa force ainsi qu’une lucidité froide.  

Le peu de survivant se regroupent, tous sont sous le choc, essayant encore de comprendre ce qu’il vient d’arriver alors que la blonde les dirige d’une main de fer pour pallier l’urgence. Il faut expliquer ce qu’il vient de se passer à ceux qui n’étaient pas avec eux, donner un point de rendez-vous en espérant ne pas être pourchassé. Mael a embarqué une carte avec elle et alors que tous vont se coucher, épuisés physiquement et mentalement, elle reste assise au volant de son camion à étudier les possibilités.
 
Ce texte vaut 6 bières !
Tout s'est passé si vite... Elle aurait dû prévoir, elle aurait dû suivre son instinct et se montrer plus précautionneuse.

Un coup de poing émet un son étouffé sur le volant de son camion. Les autres se reposent ou montent la garde, elle est seule, passant de multiples appels radios pour tenter de sauver ce qui peut encore l’être. Son regard ne cesse de s’attarder sur la bague qu’elle porte à son doigt. Le souvenir du moment où Abel lui avait offert laisse place à l’instant où elle a vu son corps sans vie allongé sur le parvis du Monastère où il a lutté pour défendre notre façon de vivre et nos biens. Des biens... Des véhicules, des armes... Tout ça pourquoi ? Pour tenter de peser dans le « game » à un moment où a un autre et de pouvoir mener quelques actions coups de poings. Espérer se libérer du joug des Chinois, voire même venger la mort de Louis. Et maintenant... Abel était mort, Nonne, Jeannot, Cristina et Soren aussi. Ils avaient perdu leurs voitures et leurs armes, le monastère, ils avaient tout perdu.  

Nouveau coup de poing, puis un autre et un autre jusqu’à ce que les phalanges de la jeune femme ne soient plus que sang et douleur. Une nécessité que de représenter la douleur physiquement tellement celle de son âme est étouffante. Elle a perdu son âme-sœur, l’homme de sa vie, son évidence. Les larmes jaillissent tel un torrent inéluctable alors qu’elle s’acharne sur le volant qu’elle martèle inlassablement comme pour se punir d’avoir survécu, d’avoir échoué, de ne pas avoir été assez bien préparé, de l’avoir perdu. La haine se mélange à la peine, à l’amour et à l’envie de vengeance. Cocktail explosif amplifié par l’effet de l’opium qui lui offre d’autres perspectives de réflexions.  

Elle finit par cesser de taper sur le volant couvert de sang, ses doigts, son épaule, tout son corps à vrai dire n’est que souffrance mais cela veut dire qu’elle est encore en vie, elle n’arrive pas à s’arrêter de pleurer, son souffle saccadé devenant plus rapide, elle a du mal à respirer, elle étouffe alors que des mots s’imposent à son esprit. Contre toute attente ce sont ceux de Gonzo, réminiscence du moment où il l’avait traité de faible après un bad-trip, le moment où il avait voulu la protéger de la tristesse possible de le perdre. Tristesse qu’elle lui a elle-même infligée en le quittant pour Abel. La vie est parfois capricieuse mais le karma semble ne pas louper sa cible.

Un regard dans le rétroviseur, la blonde à bien changé depuis qu’elle est arrivé à Klaatu, d’influenceuse elle est devenue une Cheffe, certes une cheffe déplorable au vu de la situation actuelle mais, un leadeur tout de même. De jeune femme elle est devenue une femme. D’innocente elle a embrassé les Enfers. Elle n’est plus la même, certaines choses ont grandi en elle durant les mois écoulés mais aujourd’hui une chose s’est brisée, fracassant son âme en une multitude de couteaux qui maintenant font saigner son cœur. Elle a perdu son soleil, son pilier, son Amour.

Elle restera ainsi plusieurs heures, les yeux fixant le vide, immobile, perdu dans un cycle infernal, repassant en boucle la mort de son aimé et les quelques heures qui ont précédés, elle tente de refaire la scène, de la rejouer, de voir ce qu’elle aurait pu faire. Se torturant ainsi une bonne partie de la nuit. Ce n’est qu’au petit matin qu’elle sortira du camion, les yeux rougies des larmes versées qui ont achevés d’assécher son cœur. Ses yeux bleus luisent d’un éclat meurtrier et glacial, elle est calme, toutes joies semblent l’avoir désertées alors qu’elle prépare la suite du périple. Les sentiments sont enfermés profondément, elle n’est plus que résolution factuelle et détermination vengeresse.

 
Ce texte vaut 2 bières !
Gonzo était loin du monastère de Klaatu Barada Nikto lorsque le groupe de celle qu’il avait dénommé Bérangère avait frappé.
Son éloignement physique de leur communauté était récent.  Il s’agissait de partir en mission avec la petite troupe de Kao.  Et cela l’avait un peu réveillé. Car le gitant lubriqué était endormi, au bord du coma même.
Cela faisait longtemps que son esprit peu à peu s’était égaré loin des affaires et des décisions du monastère pour se perdre dans les voluptes de fumées.
Le moustachu s’était enfermé dans la solitude, son travail d’artisan qu’il n’avait jamais lâché et bien évidement une quantité astronomique d’alcool et de drogues. On ne l’entendait plus faire ses pitreries à Klaatu depuis des lunes et la plupart de ses conversations il les avait avec les chèvres et les moutons. Avec qui il partageait également sa couche…

Bien qu’il ne l’admette pas, trop fier pour montrer ses faiblesses, cet isolement avait commencé petit à petit après sa séparation avec Maelys, son refus de l’épouser et la relation qu’elle avait avec Abel.
Alors ce matin brumeux ou il suit Kao vers le campement des rescapés de la fusillade, il ne sait plus du tout ou il en est. Il a appris comme les autres dans la nuit l’attaque, les morts… La fin de Klaatu. La communauté qu’il avait lui-même démarré avec feu Louis Cypher.
La menace tant redoutée puis doucement oublié avait finalement était mise à exécution dans un feu d’artifice de violence. Il savait que certains des habitants s’étaient enfuis mais dans la confusion il était difficile de savoir qui était encore vivant et où. Mais il avait entendu la voix de Maelys dans le flot de messages radio qui ne s’arrêtait plus. C’était sa seule certitude.

Ils sortent enfin de la foret pour arriver sur la prairie au Nord de Klaatu ou ils ont improvisés à la hâte  un point de rendez vous pour les rescapés du massacre. Le camion en plein milieu est facilement repérable
Gonzo balaye du regard les présents tout en tournicotant nerveusement sa moustache. Il ne pipe pas mot et observe le spectacle lamentable des Klaatusiens en cavale. Il constate avec soulagement que Rosemary bien qu’en sale état respire encore. Il s’inquiète de ne pas trouver ses potes moustache ou Ulysse. Il voit des mines effondrés et abattus.  Et puis il la voit ELLE qui sort de la cabine de son camion. Elle a son aire de fin du monde au fond de ses yeux fatigués et un frisson lui parcourt l’échine de la voir dans cet état.
Il hausse les épaules en levant les yeux au ciel pour chercher dans les nuages ce qu’il va bien pouvoir lui dire.
 Pas beaucoup de réponse là-haut.
Satan est plus généreux en termes de conseil… Nouveau haussement d’épaule et crachat. On change pas les classiques.
Puis il se dirige vers elle d’un pas décidé, sans aucun plan, à l’instinct à la Gonzo mais le bon côté du personnage. Ou pas…


-  Maelys…

Il cherche les mots mais il est complètement désemparé par la tristesse de la jeune femme. Qu’est ce qu’il pourrait bien dire de toute façon pour apaiser sa peine. Il a compris immédiatement en la voyant que si elle a miraculeusement survécu ce n’est pas le cas d’Abel son grand amour.
Alors il s’approche d’elle doucement et la serre dans ses bras. Une étreinte et peut être une des premières de la part du Gitan ou il n’y a aucune ambiguïté sexuelle ou attente d’autre chose derrière. Juste du pur réconfort. Il lui murmure à l’oreille alors qu’il la tient fermement


-  Chaton je suis vraiment... Vraiment désolé…

Il poursuit son étreinte. Le moment est suspendu dans le temps. Tout à l’air d’être enfin à sa place. Une éternité de quelques secondes.  Un ilot de tendresse au milieu d'un océan tumulteux, du vacarme et du désordre. L’ordre dans le chaos. Et  ca s’arrête aussi vite que ca a démarré.
Il la regarde l’air penaud puis s’écarte de quelques pas. Il reprend sur un ton plus normal. Son regard change, une flamme de haine s’y rallume et le consume, il sert furieusement le poing


-  Je savais… Je l’avais dis que ça se terminerai comme ça... J’me suis toujours opposé au moindre accord avec l’autre niakoué d’ces morts et toute sa bande d’empafés ! J’avais dit qu’ils aillent s’faire foutre avec leurs grands airs… J'avais argué qu’on avait qu’a s’tirer ailleurs, qu’on tiendrait pas en place dans ce qu’on nous demandait ! IMPOSSIBLE ! Qu’il fallait s’péter la tchav ou s’battre jusqu'à la mort  mais qu’un compromis avec des bozos pareil c’était foutu d'avance…  Bordel !
Si on les écoutait on n’était même pas sensé exploiter la foret… Sérieux Mael… Comment on a put croire que ça fonctionnerait ?


Il crache rageusement par terre et enchaine sans lui offrir la possibilité de répondre

-  Je sais...J’sais bien que t’as fait d’ton mieux… Que tu t’es donné, j’ai miré  tes efforts, ton taf d’faire ton max pour essayer d’faire fonctionner  l'bazar, pour qu’on garde notre cabane et notre tête et notre liberté…J'ai vu tout ça!  Et j’suis  encore plus désolé d'constater le désastre et ta tête à l’arrivée…Putain bébé crois moi ça m’retourne les tripes !
Il hausse les épaules. Son regard s’est transformé, il est dur, il la toise de haut en bas l’air sévère.

- En c’qui me concerne tout ça est définitivement terminé !
Fini les compromis, les accords, les conneries… Qu’ils aillent s’faire enculer avec un ananas comme j’ai dis depuis l’départ… Et si ils veulent m’crever j’suis là avec ma bite et ma moustache et j’en ai rien à foutre d’canner !  Tsais ma belle pendant un court instant d’ma chienne de vie tu m’as donné l’illusion que tout ça valait la peine d’être vécu, qu’il fallait s’accrocher et faire d’la concession…C'est vrai... Mais entre ce qui s'est passé entre nous et l'reste... Aujourd’hui j’suis sur et certain que tout ce que j'ai à faire c’est m’défoncer le ciboulot et étriper des chats  avec Kao en défoncant l’cul de ceux ou celles qui passeront à portée d’teub. Et ce jusqu’à ce que ma misérable carcasse finisse enfiiiiin par s’effondrer ! AMEN


Il lui attrape la main  y dépose un galant baiser puis relève la tête un grand sourire d’hypocrite  jusqu’aux oreilles et  il termine enfin sa tirade

-  Tout c’qui tue pas rend plus fort ! C’est un autre connard à moustache qu’a dit ça un jour…J'crois... En tout cas  j’te prierai d'la méditer fort  cette palabre dans les prochains jours… Et ça ira pour TOI…
Peut être !
Adieu princesse !
On s’ croisera pas en enfer…
 
Son Loukoum, son petit poney lubrique, son Gitan.
 
Elle est rongée par la peine, la douleur et la culpabilité lorsqu’elle se laissera faire par l’étreinte de Gonzo, putain il lui avait manqué depuis leur séparation. Elle ferme un instant les yeux, s’appuyant dans ses bras, savourant le bref réconfort qu’il lui apporte bien qu’elle ne puisse se laisser aller pour autant au risque de s’effondrer littéralement. Au murmure il pourra la sentir frissonnante dans ses bras, elle est à deux doigts de fondre en larme mais parvient, miraculeusement, à ne pas céder à l’envie de se perdre dans l’abîme de sa peine dévastatrice. Un regard échangé, complice, avec lui après l’étreinte ; devrait être suffisant pour qu’il comprenne sa reconnaissance face a ce moment de tendresse salvateur.

Elle ne pipera mot durant la tirade, de toute manière, elle est prête à assumer toutes les conséquences de ses choix déplorables. Elle semble même vouloir prendre sur elle toutes les responsabilités liées à cette affaire mais sans se victimiser pour autant, elle assume tout simplement son rôle, sans doute plus que lors des semaines précédentes. Son regard ne lâche pas son Gitan, acquiesçant lentement de la tête à ses propos mais sans commenter pour autant, il n’y a rien à dire, il a raison, mais l’histoire ne sera pas réécrite, il faut payer la facture de leurs envies de grandeurs. Abel avait refusé de s'en aller, tout comme Ulysse et bien d'autres malgré sa propre envie de tout recommencer ailleurs, elle avait accepté ce choix et ils étaient resté, maintenant ils en payaient le prix fort.

A plusieurs moments elle tente d’ouvrir la bouche mais sa gorge se serre et les mots refusent de sortir, elle a tant de chose à lui dire, tant de chose qu’elle aimerait partager avec lui, après tout, elle n’avait jamais souhaité le perdre, il ne pouvait pas la partager et elle ne pouvait pas quitter Abel, son ange déchu taquin, son amour, putain… Il est mort ! Elle chasse la vision de son corps froid de sa tête, ses yeux s’humidifiant, elle n’est pas un chef de guerre, elle est juste elle-même, humaine, bourrée de défaut mais tenace. Malgré la confusion, sa prise d'opium rend la situation plus claire, elle sait déjà qu'elle va devoir négocier une fois de plus car dans leurs malchances, ils sont coincés dans cette foutue péninsule.

- On va se revoir bien plus vite que tu ne le penses mon Loukoum, je dois mettre Rose à l’abri, elle n’a pas supporté l’opium, on va s’éloigner un peu encore mais on revient vers vous ensuite.

 Le camion redémarre et s’éloigne de quelques kilomètres dans la plaine pour se garer en amont d’une petite colline, à l’abris des regards afin qu’ils puissent soigner les blessés et décider de la suite.
 
Le dernière négociation :
 

Tout va beaucoup trop vite mais il faut dire qu’ils sont dans une posture délicate au possible. Le rapatriement du camion n’a pas été aisé et ils ont dû rebrousser chemin et s’enfoncer plus encore dans la petite péninsule nordique entourée de foret. Par les enfers, le ciel s’acharne sur eux puisque la seule route praticable passe forcément par la Kabane. Maelys est, une nouvelle fois, obligée de tenter une négociation. Cependant cette fois elle n’a vraiment rien à mettre dans la balance, mis à part sa vie, tout va dépendre des Sans-Nom. De toute façon, sans Abel, sa vie n’a que peu d’importance, elle va tenter le tout pour le tout afin de sauver ce qui peut l’être.

Les discussions sont brèves mais un choix est proposé. Ils semblent d’humeurs généreuses et proposent même de laisser partir les rescapés avec le camion. Mais aussi ceux encore présent entre les murs du Monastère. La blonde à l’occasion de sauver ses amis et sa famille d’une extermination ou d’une vie de fugitifs, certains comme Kao ou Gonzo pourraient survivre à ça mais Mélissa, Pola ou encore Moustache, elle en doute. Et puis une vie passée à fuir n’est pas une vie, ils méritent mieux, tous autant qu’ils sont.

L’accord est donc accepté et les ordres sont donnés en conséquence, ils se regroupent à nouveau afin de convoyer jusqu’à Klaatu récupérer les leurs et s’en aller du territoire des Sans-Noms sans plus jamais y remettre les pieds. En contrepartie, Maël accepte de se rendre et de finir sa vie comme prisonnière des Sans-Nom. Décisions compliquées à accepter pour certains mais la blonde ne leur laisse pas de choix, elle est résolue à respecter l’accord.
Ce texte vaut 2 bières !

La lettre.

 

Le moment de reprendre la route est arrivé mais le courage de la jeune femme l’abandonne. Si elle reste avec eux, si elle repasse voir Gonzo, il se pourrait qu’ils parviennent à la faire changer d’avis. Un bout de papier servira de lettre d’adieu. 

 

Mes Loukoums !  

Jamais je n’aurais cru faire plus belle découverte qu’en arpentant le désert jusqu’à cette putain de petite bourgade remplit de frapadingues, guidée à l’époque, par les promesses et les mots d’amour de mon petit poney lubrique qui restera à jamais dans mon cœur. J’ai pu faire la rencontre de personnes exceptionnelles avec des âmes aussi flamboyantes que les flammes des Enfers.  

Je n’aurais jamais cru prendre le lead de cette troupe éclectique mais j’ai apprécié chaque moment en votre compagnie. Même quand je passais des heures à tenter de récupérer vos conneries et à faire de la diplomatie pour ne pas être simplement rasé de la carte. Cela a été très compliqué par moment mais vous me faisiez rire, grogner, pleurer parfois aussi. Putain, je vous aime !  

Rose, je compte sur toi pour survivre à tout ça et devenir l’Incontournable du désert, LA Clown la plus populaire, la plus aimé, la plus désiré. Je t’adore ma rouquine. 

Kao, ça aura été un réel plaisir que d’apprendre à te connaître même si tu m’as fait flipper plus d’une fois. Je compte sur toi pour prendre soin d’eux. Ils vont en avoir besoin.  

Kenneth, quelque chose me dit qu’on se recroisera, je te souhaite de trouver des Arches, merci pour tout ce que tu as fais pour nous.  

Mélissa, finalement le sacrifice ce n’est pas pour maintenant alors. Rose va avoir besoin que tu prennes soin d’elle et inversement, vous avez du boulot pour parvenir à vous reconstruire. La douceur de Pola pourra vous êtes fort utile pour ça. 

N’oubliez pas Moustache, il faudra lui aménager son petit coin cuisine dans le camion, idem pour Imad, vous avez un Prophète, ça peut que bien se passer.  

J’ai contacté Mercy, le dirigeant de la communauté du pont, en passant par Liv pour vous garantir un lieu sécure afin de vous retourner. Rendez-vous sur le pont, vous êtes attendus. Ils ont besoin d’aide aussi pour passer l'hiver mais vous aviserez, l'avantage c'est que vous êtes libres de vos choix. 

Et enfin Gonzo, mon Gitan, mon Hirondelle Frapadingue. Je n’ai jamais cessé de t’aimer, reste comme tu es, ne change jamais, tu es et restera l’un de mes deux grands amours, prend soin des autres, motive-les comme seul toi sait le faire.  

Je vous aime tous, s’il vous plaît, survivez à tout ça. Je n’ai pas eu le courage de vous dire au revoir de vive voix, pardonnez-moi. Cela a été un réel honneur que de vous connaître tous autant que vous êtes.  

Mael.

 

La lettre déposée en évidence à la tombée de la nuit, elle inspire, un dernier regard autour d'elle alors qu'elle quitte discrètement le campement de fortune et la chaleur du camion.