Au poil!
Platon


Ce texte vaut 4 bières !
- Pourquoi t'es tout poilu toi?
- Parc'que j'suis moi pardi!
Et toi, pourquoi que t'as pas d'poil?
- J'sais pas. J'en ai jamais eu!
- Et t'en veux?
- Nan! Ça fouette!
- Beuh nan, ça protège!
- N'importe quoi!
- Tout l'monde à des poils comme les gros dadas à bosse après lesquels tu cours, les grands deux pattes tout maigres qu'y a partout. Sur la tête là. Les rongeurs. Tout l'monde!
- Même pas vrai! Les trucs avec des écailles ça à pas d'poils! Les trucs qui volent aussi!
- Et toi tu voles? T'as des écailles?
- Bah nan! Moi j'suis moi!
- Comme moi dis donc!
- On est nous!
- C'est vrai.
Ce dialogue tout en couleurs et en pilosité est celui d'un gros ouran-outang patapon et d'une petite mutante aux yeux noirs et ronds comme des billes d'obsidiennes.

Bon bien sûr de l'extérieur, et pour tout humain normalement constitué, tout cela s'apparente à un numéro de cirque où deux monstres de foire communiquent à base de couinements, sifflements, piaillements et autres salmigondis de bouche. Ça postilionne sec. Ça grimace. Ça gesticule. Ça rigole.
- Pourquoi qu'les grands deux pattes y s'coupent les poils?
- P'têt pour être comme toi.
- Normal! J'suis parfaite!
- Et toute petite!
La "petite" chose saute alors sur le grand singe et commence à le chahuter. Loin de s'en montrer incommodé, Platon le bien nommé se met à s'amuser avec Skirt, comme un père le ferait avec son turbulent d'enfant.
C'est mignon.
Mais t'y mettrais pas les mains quoi.