Le Soldat de Dieu...
Chapitre débuté par Javier
Chapitre concerne : Le Soldat de Dieu, Javier,
Javier


Ce texte vaut 6 bières !
Pourquoi Dieu enverrait-il ses plus fidèles soldats pour prêcher sa bonne parole sur Terre alors que la cruauté des hommes se suffit à elle-même ?
Ils s'entredéchirent. Ils s'entretuent. Ils sont l'origine même du Néant, de la Mort et du Chaos...
Marionnettiste. Il n'a qu'à se pencher sur l'échiquier du monde lorsqu'il le juge opportun pour y toucher l'une de ses pièces.
Un pion devient fou. Une tour devient Reine. Un cavalier devient Roi.
Un homme sans importance devient l'instrument de ses desseins les plus sombres...
Au cœur de l'Automne, des pluies torrentielles s'abattent sur les plaines d'Irlande.
Sous un immense chêne, un homme, tête basse, se tient à genou devant une croix en bois plantée au sol "T. Flanagan 1975-2007".
Même dans cette position, on devine un grand gaillard. Charpenté. Brun. Barbu. Un grand pardessus noir le recouvre entièrement.
Lorsqu'il se redresse lentement, l'impression est confirmée. Un bon mètre quatre-vingt-dix et nul doute que la balance affiche souvent les trois chiffres.
L'inconnu retire de sa poche une médaille en argent, l'embrasse quelques secondes et la pose sur la croix. Il replace son chapeau noir sur sa tête et réajuste le col de son manteau avant de s'éloigner sous le déluge.
Happé par le mur de pluie, il s'évapore dans les plaines à la manière d'une légende du pays du trèfle. Ne reste que le scintillement de la croix celtique gravée sur la médaille.
Javier


Un maillet de bois claque sur le bureau. "Coupable".
Le bruit de la foule emplit le tribunal.
Une mère s'écroule en pleurs.
Une femme plus jeune affiche un sourire hautain.
Le procureur remue ses lèvres pour mimer "ce n'est pas fini".
Et puis au milieu de la foule, un grand frère. Son regard est dur mais paradoxalement rassurant.
Il sort la médaille qu'il porte autour du cou pour la montrer au condamné.
Le petit frère, à peine majeur, montre sa copie conforme et lui renvoi un signe de tête.
Et puis l'escorte vient le chercher et il est reconduit en cellule...
15 ans mais il sait déjà que tout se finira avant...
Il y a des baises qui valent plus cher que d'autres.
Elle l'avait provoqué et il l'avait baisé surtout pour donner une leçon à son connard de copain.
Mettre des cornes à un petit bourge, ça a toujours une saveur particulière.
Baiser la fille du procureur dans son propre lit n'est pas la meilleure idée qui soit.
Se faire surprendre non plus d'ailleurs.
Ce qu'il n'avait pas prévu c'est que cette connasse n'assumerait pas d'être considérée comme la pute qu'elle était. L'image a beaucoup trop d'importance pour les familles de la haute.
15 ans pour viol. C'est vraiment cher pour une adepte de la planche...
Avant d'être transféré en prison, il a le droit à une visite.
Son frère est là. Il le prend dans ses bras.
"Bats toi ! Chaque minute, chaque jour.
Le clan O'Connor est ton unique chance.
Un Flanagan n'abandonne jamais.
Fais ce que tu dois faire, je ferais ce qui doit être fait.
On va te sortir de là petit frère et ils paieront tous."
La porte s'ouvre :
"C'est terminé Flanagan !
En route !"
Javier


Ce texte vaut 2 bières !
La pluie s'abat sur les terres d'Irlande et sur la seule route qui traverse ces plaines, un bus fait route vers la dernière destination pour bon nombre de ses passagers.
A l'intérieur, cinq hommes sont enchaînés et quatre montrent des signes criant de nervosité.
Des doigts qui tapotent les menottes, des pieds qui s'agitent au sol et parfois même quelques sanglots.
Assis sur son siège, notre jeune héros lui a le regard fixé sur ses chères terres irlandaises. Il est conscient qu'il ne les reverra pas de sitôt.
Pourtant le plus jeune du convoi, il est le plus serein.
Le bus arrive enfin devant les immenses portes de la prison qui s'ouvrent pour avaler cette chair fraîche.
Au moment des formalités, on lui demande de retirer sa médaille et même s'il tente de résister, une main la lui arrache bien vite du cou.
Les bleus sont transférés dans le quartier des nouveaux pour leur première nuit mais avant il est temps de défiler et de présenter la viande de choix aux résidents.
A leur passage dans le couloir, des insultes, des cris, des crachats et des promesses. Le genre de promesses dont on ne voudrait pas être l'objet.
Ses quatre compagnons d'infortunes baissent tous la tête et montrent des signes évidents de peur.
"Un Flanagan n'abandonne jamais !"
Alors lui, il lève la tête et croise le regard de tous ceux qui n'attendent que ça. Les insultes redoublent, les promesses aussi.
"Flanagan baisse la tête ! Tu veux crever dès ton premier jour ou quoi ?"
Et il reçoit un coup de matraque sur la tête de la part du gardien.
Mais rien à faire, il lui jette un regard noir et redresse la tête à nouveau.
Une fois dans sa cellule, il entend un de ses compagnons s'effondrer en pleurs.
Les autres sont silencieux.
Lui, il est calme. Trop calme.
Les films et séries vous diront qu'on conseille toujours aux nouveaux taulards de repérer le plus costaud et de se jeter sur lui pour lui coller une raclée.
Ceux qui ont pondu ça n'ont jamais connu la taule. Quelle idée...
S'en prendre au plus costaud c'est vraiment l'idée la plus merdique.
Soit le mec sait se battre, on se prend une branlée gratuite et on devient immédiatement l'ennemi du mec le plus fort.
Soit le mec ne sait pas se battre et on impressionnera personne.
Avec cette technique de merde, on montre juste qu'on chie dans son froc.
"Le clan O'Connor est ton unique chance".
Alors dès sa première promenade, il cherche les mecs au trèfle, le signe distinctif des O'Connor qu'ils ont tous tatoué et qu'ils arborent avec fierté.
Et à peine il les a repérés qu'il se dirige droit vers eux.
Arrivés à quelques mètres, trois mecs lui barrent le chemin.
"T'es venu vendre ton cul gamin ?"
Il repère vite celui qu'ils protègent et il le fixe dans les yeux tout en répondant au gardien.
"C'est comme ça que t'es devenu larbin ?"
Aussitôt il se fait agripper le col mais une voix derrière tonne :
"Laisse passer le petit, il a de l'humour, c'est rare ici."
Le voilà face à Thomas O'Connor le frère cadet de la fratrie.
"Alors comme ça petit tu veux me parler...
Dis-moi d'abord qui tu es et qui t'envoie."
Le jeune, toujours tête haute, répond :
"Je pensais que les O'Connor étaient à la tête de cette prison mais si vous ne savez pas qui je suis, c'est que ce n'est plus le cas.
Il va me falloir discuter avec les O'Reilly."
Il se retourne et repart.
"T'as des couilles Flanagan mais t'es au courant que le Proc a mis ta tête à prix chez eux.
Allez reviens et arrêtons les politesses."
Il s'arrête, fait de nouveau demi-tour avant de toiser le gardien et il revient auprès d'O'Connor.
"Je postule pour faire le sale boulot pas pour faire portier.
- Ceux qui font ça prennent toujours trop cher.
- Mes tarifs sont imbattables.
- Du genre ?
- J'bosse gratos tant que t'es capable de me protéger. Si tu es incapable de le faire, je meurs. Je crois que tu trouveras pas meilleure offre dans toute cette prison."
O'Connor réfléchit et puis il se met à sourire.
"Tu me plaît Flanagan. Ton frère nous a déjà fait savoir qu'on pourrait compter sur vous.
Tu sais que ce que je te demanderais te coutera bien plus cher que tes quinze ans ?
- On sait tous les deux que jamais je ferais quinze ans. Tu l'as dit, le Proc veut ma tête.
- Très bien. Je vais te filer un contrat, si tu le réussis, marché conclu sinon...
- Sinon on aura plus l'occasion de se parler.
- Tu piges vite Flanagan.
- Si je réussis je veux récupérer ma médaille.
- Accordé."
Javier


Ce texte vaut une bière !
Ce qui lui manque le plus c'est incontestablement les plaines d'Irlande. Au-delà des murs de la prison, il ne peut apercevoir que le ciel, point de verdure.
Deux jours sont passés, bientôt il sera transféré dans le quartier commun.
C'est là que la prison commence vraiment.
Savoir qui croire. Savoir de qui se méfier. Rester sur ses gardes. Toujours.
Un des gars d'O'Connor vient le chercher et l'amène devant Thomas O'Connor.
"Alors Flanagan, prêt te faire dévorer par les requins ?
- Je suis venu nager avec eux, c'est différent.
- Alors il est temps de voir ce que tu as dans le ventre.
- Oui il est temps.
- Donovan Leslie. Il sort dans 3 jours de l'isolement. Il faudrait qu'il y reste au moins 2 de plus.
- Et bien j'ai plus qu'à aller lui rendre visite alors."
Des rires se font entendre. Son copain le portier se marre.
"Tu crois que tu vas y entrer comme ça gamin ?"
Le jeune homme fixe O'Connor.
"2 jours de plus, c'est compris."
Il se retourne vers le portier et lui décroche une énorme droite en plein menton. Le mec surpris titube mais déjà le gamin lui saute à la gorge et enchaîne un coup de genou dans les burnes et lui assène deux autres droites supplémentaires.
Les sifflets retentissent et les gardiens accourent tandis que le portier s'effondre au sol. Flanagan sera stoppé par les gardiens non sans avoir eu le temps de filer quelques coups de pieds au mec au sol.
Quelques minutes plus tard, le voilà à l'isolement le corps meurtri par quelques coups de matraques. C'est de bonne guerre. Au moins maintenant l'autre con sait comment on entre à l'isolement sans y avoir été invité.
...
L'obscurité règne en maître en ces lieux. Le silence aussi même s'il est parfois entrecoupé de quintes de toux ou des cris des autres résidents. C'est clairement pas le Plaza mais il a le mérite d'y être. Faudrait un téléphone pour contacter Leslie mais ça devait être en supplément.
Alors il utilise la technique la plus simple.
"Leslie ? Donovan Leslie ?
- Qu'est-ce que tu lui veux à Leslie ?
- Je suis son ange gardien.
- Carrément ! Ils ont dû te cogner salement sur la tête mon gars.
- En tous cas pas suffisamment pour oublier que ton cercueil est déjà prêt dehors si tu fais la connerie de sortir d'ici dans 3 jours comme prévu.
- Voyez-vous ça. Et je suppose que tu vas me sortir de là ?
- J'suis pas là pour que tu sortes. J'suis là pour que tu restes 2 jours de plus.
- T'es un marrant toi !
- J'suis pas venu te faire rire mais là pour la même chose que toi.
- Ah ouais ? Et t'es là pour quoi l'ange gardien ?
- Survivre. On est tous là pour ça non ?
- Et donc je reste 2 jours de plus et tu survies.
- Et toi aussi...
- Parce que tu crois que je vais croire le premier connard qui débarque ici.
- J'suis pas n'importe qui. Un Flanagan ne porte que des messages de vies ou de mort.
- Flanagan ? T'es...
- Tommy est mon frère.
- Et tu me le prouves comment ?
- Dans 5 jours tu sors, dans 7 c'est mon tour. A ce moment-là je te montrerais notre médaille.
- Impossible. Les matons confisquent tout.
- C'est peut-être parce qu'il te reste beaucoup à apprendre ici..."
...
3 jours plus tard :
"Leslie, c'est la quille ! Debout"
Leslie s'est levé ouais mais il a directement explosé le nez du maton d'un coup de boule bien placé.
Les coups de matraques pleuvent tandis que leur collègue hurle de douleur.
Leslie en a repris pour 15 jours. Il fait pas les choses à moitié le con...