Le désert, la nuit.

Chapitre débuté par Maria Shnell

Chapitre concerne : Maria Shnell,

Ce texte vaut 8 bières !

Brad
 

 

Le bruit, d'abord.

Celui de la ferraille rouillée d'une scie à métaux qui laboure la chair et racle régulièrement contre l'os. Un son unique, rythmé par le va et vient du bras qui découpe. Un souffle court, fiévreux, qui accompagne cet effort intense. Quelques mots, murmurés, à peine articulés, seuls témoignages d'un esprit basculé dans l'abîme.

L'odeur du sang, ensuite. Âcre et poisseuse. Celle des viscères, nauséabonde, corrompant l'air désormais vicié, méphitique.

Enfin, la sueur qui perle sur le front, qui pénètre au creux des paupières, irritante. La sueur, qui se mélange à l'hémoglobine coagulée et agglutine les mèches de cheveux. La sueur, qui fait glisser la peau des doigts sur le manche décati de l'instrument de torture.



"Tu sais, je m'excuse de.. de rien, fils de pute. Nous avons fait l'amour .. Crève ... 

Je t'aime ! .. Sale porc ... "


Maria s'affaire sur le corps de Brad. Ses joues ruissellent de larmes.

Le corps encore attaché à un mât de fortune est lacéré, découpé, mis en pièces. Ici et là, quelques plaies coulent d'un liquide vermillon témoignant de blessures pré mortem. L'abdomen expose une balafre immense d'où dégoulinent les intestins à vif. Les membres sont tous à demi sectionnés, pendant lamentablement ou dévoilant muscles, nerfs et os. Le crâne, lui, est fendu en son centre, révélant la matière cervicale qui s'écoule lentement depuis le front et le long du sillon nasal.

La jeune femme, dont le corps est recouvert de souillures, s'acharne violemment à sa glaçante besogne. Le regard est d'un noir profond, écrin d'une haine sans limite.


Perché sur un rocher de granit rouge, un charognard observe la scène. Il attend patiemment son tour.