Une dernière Clownerie

Des grésillements s’entendent, se rependent, puis la voix du rassembleur s’entend.
Il n'est pas toujours évident d'enterrer nos morts... certain se moque, d'autre oublie vite.

Mais vous, vous demeurent chère Lani, vous persistez dans votre entreprise.
Il est évident que peu savoure avec joie cette délation, mais sachez que vous faites bien, oui, à vous remémorer votre existence, et les leurs.


Le ton est calme, comme si le rassembleur lui parlait juste à côté.
Sache que les âmes vives comme la tienne survivre aux prochains, garde espoir, prends soins d'eux, et si tu t'y attelle elles resterons vivantes dans vos esprits.
Par contre, évite le Chaos, celui qui te chante de tout détruire et de tous renaitre, car tu as perdu les tien, préserve toi de ce mal brebis, car adviendra le jour où ta pensée sera accomplie pas notre Créateur, le joug viendra où se monde connaitra la paix et recommencera...


Puis le ton change, deviens plus élargit, plus profond.

— « Car nous avons été sauvés en ayant cette espérance. Mais quand on voit ce que l’on espérait, ce n’est plus une espérance ; en effet, ce que l’on voit, l’espère-t-on encore ? »


 


« Futilité absolue ! Tout est futile ! »

Grésillements. Un rire étouffé. Puis une voix qui explose comme un pétard dans le micro.


TESTICULES 1-2-1-2, ICI LA MARMOTTE QUI MET LE FEU À L’ALU !
Ah non, pardon… ici Valentina. Oui, LA Valentina. Celle qui parle fort, qui fait des cabrioles en talons aiguilles et qui a probablement mangé trop de poudre radioactive quand elle était petite. Voilà, c’est dit. Évitez les remarques, j’ai déjà tout entendu. Trop folle, pas fiable, instable, “elle devrait voir quelqu’un”, ahaha ! Je me suis regardée dans un miroir ce matin, ça compte ?

Alors voilà, j’vous fais une petite interlude entre deux apocalypses. C’est pas que j’ai un message important… mais si j’attends que quelqu’un d’autre vous réveille, vous serez tous déjà transformés en compost.

Petite mise à jour donc : Rosemary est morte, paix à ses cheveux flamboyants et à son caractère de hérisson en rut. Mais elle m’a laissé un message. Oui, à moi. La class hein ? 
"T’as une Rosemary dans chaque orteil", qu’elle disait.
Bah devinez quoi ? Mes orteils gigotent, et j’sens que ça va faire BOUM bientôt.

Je suis l’héritage. Je suis la tempête. Je suis la gaufre tombée côté confiture sur le sol radioactif de l’espoir. Et j’ai qu'un arbalète, une jupe fendue, et zéro patience pour vos dramas à deux balles mais je m'en tape.

Alors si vous cherchez une figure d’autorité… tournez-vous vers quelqu’un d’autre.
Si vous cherchez un feu d’artifice, une explosion, un miracle fluo…
Je suis là, mes chatons. Et j’ai la mèche allumée.


Un court silence. Puis sa voix baisse légèrement, plus posée.


Et toi, Rosie… t’en fais pas. J’ai pris la mèche.
Tu peux dormir tranquille maintenant. Je vais faire du bordel pour deux.


Un souffle, presque un baiser soufflé dans le micro.

Terminé, mais pas calmée.

Et puis lent passe, efface, dépasse, mais un son demeur, pour celle qui avait du coeur.
Un echop, un seul, pour celle qui a ravie les coeur, detruit les âmes..


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Ta mémoire sera à jamais en nous. Kiss you nez rouge.


« Futilité absolue ! Tout est futile ! »

(ok ça bug..)
https://youtu.be/HlQjKkp87sg?si=REpBANBECMTmi_oz


« Futilité absolue ! Tout est futile ! »

Un soupir. Les dernières interventions sur les ondes de Lani étaient très mouvementés. Il était loin le temps, où, complètement paumée dans les montagnes, elle ne savait pas se servir d'sa radio et s'était mise à balbutier connement sur les ondes en mode anonyme. Mais aujourd’hui, Lani n’est pas là pour parler de son histoire ou pour jouer les politiciennes en carton qui vont, à priori, de pair avec le fait de diriger une communauté. Non, elle avait un message à faire passer. Cette idiote de Rosemary… Il se trouve qu’après son départ, et Lani ne le découvre que bien trop tard, elle lui a laissé une note dans une de ses vieilles vestes, dans son dispensaire. Sans doute le jour où les deux femmes avaient mieux appris à se connaitre. La malaisienne regardait le papier chiffonné et chargé de trop de texte. Elle ne savait pas trop par où commencer. Aussi, elle prit le temps de respirer, d’être calme, ce qui n’était pas évident depuis quelques jours et de retrouver sa neutralité, même temporairement. Rose lui a demandé de pas chialer. Elle ne va pas chialer. Elle se saisit alors de la radio. D’un voix douce, calme, elle commence son oratoire, à qui sera bien à même de l’entendre. Elle espère, le plus grand nombre.

“Bonjour habitants de l’île. Où que vous soyez, au nord, au sud, n’importe où, voici quelques mots, qui ne sont pas les miens, mais d’une clown souvent jugée pas drôle, et pourtant… Mais qui portrait en elle ce que j’appellerais, le chaos de la vie. Aussi, je vous laisse maintenant, avec ses mots.”

Une longue respiration se fait entendre. Et Lani commence son récit. Pour ceux qui la connaissent et qui écoute avec attention, rapidement, le sentiment d’entendre la voix de Rosemary se fait sentir. Une voix folle, vibrante et enjouée. Inimitable. Comme un dernier écho.

“Bien, si ce n’est pas ma voix que vous entendez c’est sans doute parce que quelqu’un d’autre lit ces quelques mots en ce moment même et que donc, oui. Je suis morte.

Hihihihi c’est pas vraiment ce que j’avais prévu mais j’avoue que ça m’amuse follement de pouvoir fanfaronner depuis l’au-delà !

J’ai déjà croisé un fantôme une fois mais comme je ne suis pas sure de vouloir rester coincée ici je préfère prendre les devants !

Ça doit en ravir certains à n’en pas douter et peut être j’ose espérer en émouvoir d’autres.

Mais soyons honnête, fallait bien que ça s’arrête un jour ! 

Ne dit-on pas que les meilleures blagues sont les plus courtes ? 

Personnellement je suis friande des running gags mais visiblement ça ne devait pas être au goût de tout le monde. Alors j’imagine que je ne pouvais pas continuer éternellement à lancer des pieds de nez sans recevoir la monnaie de ma pièce…

Je tiens bien évidemment à rendre hommage à mon équipe de choc et de charme qui je l’espère n’a pas partagé mon funeste destin. Si c’est le cas j’en suis navré les filles, vous étiez formidables et je n’aurais pu rêver de meilleure compagnie que la votre tout au long de ses folles aventures.

Kao, Sora et ma petite grenouille Mélissa fidèles parmi les fidèles vous avez réussi l’exploit de me supporter tous ce temps, c’est admirable, vraiment… J’ai eu le nez creux et j’ai mille fois eu raison de vous faire confiance. Je vous réitère une dernière fois mon profond et sincère amour !

Alors oui j’imagine également que le grand spectacle que je vous avais promis a tourné au désastre. Fin de la récré, rideau les cocos, la clown a voulu faire la blague de trop et la farce a tourné court !

A vaincre sans péril on triomphe sans gloire, enfin, c’est ce qu’on dit mais je sais au moins qu’on ne pourra pas nous accuser d’avoir manqué de panache !

Contrairement aux pisse-froids du centre ! 

Nan mais le centre quoi ? 

Rien que le nom déjà toute une promesse !

Le milieu… ahahah laissez moi rire, euh… entre deux eaux, le cul entre deux chaises, à voile et à vapeur, mi figue mi raisin, robinet d’eau tiède et tons pastels, au secours !

Et pis le centre de quoi d’ailleurs ? Le trou du cul du Fract oui !

Y’a que des têtes de noeuds qui entrent et des flots de diarrhée nauséabonde qui en sort !

Normal me direz vous à force de se servir leur soupe insipide et fadasse avec leur suppôts de Trinidad ça file la courante ! Ouais tiens Trinidad parlons-en, les suppos c’est parfaitement profilés pour s’enfoncer profond dans « le centre » non ?

D’ailleurs vous savez comment reconnaitre un gars de Trinidad ?

Suffit de lui demander de tirer la langue, si la couleur c’est autre chose que du rose, bingo !

Bande de suce merde, je préfère largement être morte qu’assister plus longtemps à votre écoeurante exhibition de léchage mutuel de rondelle, bande de nazes ! 

Vous ne serez jamais à la hauteur de la Kabane, ça fait des lustres qu’on a gagné la bataille culturelle, on est à des années lumières vous pouvez continuer à vous enfiler comme des lapins la tortue est loin derrière la ligne d’arrivée, bien à l’abri dans sa carapace en train de siroter un cocktail les doigts de pieds en éventail en se foutant de votre gueule !

Une graine a été semé jadis par des outsiders sur lesquels personne n’aurait jamais misé mais résultat des courses Jaman l’a cultivé patiemment avant de passer ensuite le flambeau à Lani.

Et maintenant la voilà cette fière Kabane qui se tient là, arrogante, profondément encrée dans les terres du nord, dernier rempart de liberté, dernier territoire autonome et indépendant. Un phare si brillant que sa lumière vous irradie avec insolence et vous empêche de fermer l’oeil.

J’imagine ô combien elle vous titille cette foutue Kabane mais c’est peine perdue, faites vous une raison, le seul et unique trophée que vous réussirez ramener c’est ma tête de clown à crinière rousse au bout d’une pique qui égayera non sans mal vos mornes existences.

Vous n’imaginez pas le nombre de talents dont on recèle, des hommes vaillants et volontaires, entrainés, équipés, bien nourris par Britney et… des femmes exceptionnelles ! 

De farouches amazones émancipées qui n’ont pas à s’excuser d’être ce qu’elles sont.

Laissez moi vous donner un aperçu du menu et salivez tant que vous voudrez mais dites vous bien qu’aussi alléchant soit-il jamais vous ne pourrez vous l’offrir bande de tocards !

Valentina dont la filiation est évidente, une étincelle prête à mettre le feu aux poudres du plus beaux feu d’artifice. Je compte sur toi pour prendre la relève ma tornade incandescente, montre leur donc de quel bois tu te chauffes, tu as une Rosemary dans chaque orteil ça ne devrait pas être bien difficile ! 

Mya-Oh, délicate comme un fleur de cerisier mais dont vous auriez bien tort de vous fier à son apparente fragilité, si n’est pas son charme qui vous fera perdre la tête son katana s’en chargera. 

Lani, toi sur qui tout repose à présent, je sais que tu as les épaules assez larges et les reins assez solides. Il m’a fallu peu de temps pour m’en convaincre et finalement ne plus m’avoir dans les pattes c’est quelque part te rendre service même si égoïstement j’aurais aimé te fréquenter plus longuement et te détourner parfois de tes obligations. Oui j’avais le plus profond respect pour Jaman mais je n’ai jamais douté que tu sois la personne qu’il faille pour lui succéder.

Emma je sais que nos rapports ont parfois été troubles, alternants entre attirance et méfiance… pour ma part du moins. Sans doute parce que tu es la seule qui a toujours repoussé mes avances alors imagines donc un peu le genre de défi que tu représentais !

C’est sans doute mieux ainsi, j’aurais surement choppé la grosse tête si j’étais parvenu à mes fins hi hi.

Quoiqu’il en soit je sais que je peux compter sur toi pour épauler Lani et la soulager dans la lourde tâche qui est la sienne à présent.

Et si un jour il te prend l’envie de revêtir de nouveau la combinaison moulante qui t’allait à merveille ne t’en prive surtout pas, je trouverais toujours le moyen de me rincer l’oeil où que je sois !

Bien, j’oublie sûrement beaucoup de monde mais j’ai beau écrire de plus en plus petit cette feuille de papier se charge de me rappeler qu’il est grand temps d’aller saluer de vieilles connaissances. J’imagine déjà la trogne de certains quand ils vont me voir débouler ah ah !

A la revoyure, c’était chouette la vie !

Rosemary.”


Je peux vraiment vous aider, si vous êtes assez malin pour vous rendre compte de mon utilité !