Yao

30 ans - origine : ...

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Yao


Orphelin depuis l'âge de six ans suite au décès de ses parents dans un accident industriel à l'usine où ils travaillent tous les deux, Yao fut adopté par sa grand-mère qui tenait au cœur d'un quartier d'immigrants chinois un minable étal de grillades de viande allant du serpent à la civette en passant par le chat. La grand-mère de Yao, étant pauvre et veuve, désespérait de devoir éduquer à elle seule cet enfant turbulent, elle fit alors un marché avec un vieux moine qui était propriétaire d'un monastère vétuste situé à proximité. En échange de tâches ménagères qu'elle accomplirait de soir pour aider le vieil homme, ce dernier logerait Yao et lui enseignerait le kung-fu, la calligraphie et la philosophie orientale. Ce furent de longues et pénibles années que passa Yao sous la férule d'un précepteur sévère et intraitable. Il fut astreint à des exercices douloureux, son maitre n'hésitant pas à le battre lorsqu'il le jugeait nécessaire. Soumis à une diète d’ascète, il était également contraint de garder le silence et de ne pas prononcer la moindre parole en présence de son maitre, sauf si ce dernier le lui ordonnait. Yao était néanmoins un élève talentueux et il excella dans toutes les disciplines qui lui furent ainsi enseignées. Ses seuls moments de bonheur à cette époque se résumaient aux courtes visites qu'il rendait à sa grand-mère qui lui cuisinait des gâteries traditionnelles dont elle avait le secret avec les diverses viandes de son étal, et son plat préféré lorsqu'elle pouvait se le permettre : du serpent frit et farci de gingembre caramélisé. Un soir alors qu'il était âgé de quinze ans, allant justement rendre visite à sa grand-mère, Yao la trouva terrorisée, le visage tuméfié. Il ne put qu'à force d'insister obtenir réponses à ses questions tant la vieille femme était bouleversée. Des policiers étaient venus à son étal qui n'était pas tout à fait légal. Ils lui avaient d'abord extorqué une forte somme en argent liquide pour ensuite piger parmi les plus belles pièces de viande. Lorsqu'elle émit une minuscule protestation elle fut frappée au visage et les policiers démolirent l'étal complètement avant de saisir toute la viande et de quitter les lieux, non sans avoir remis une amende très salée que la pauvresse était bien évidemment incapable de payer puisqu'elle venait de tout perdre. Furieux en apprenant tout cela, Yao laissa sa grand-mère et se rendit au commissariat d'un pas rageur. Il fit une entrée fracassante et exigea en hurlant que justice soit rendue. Il fut exhaussé car justice fut faite à l'instant, quoique à son détriment. On lui colla des charges de menaces et de coups et blessures contre deux policiers. Condamné, il fut envoyé en centre de détention et réadaptation pour jeunes délinquants jusqu'à l'âge de ses dix-huit ans. C'est dans ce nouvel enfer que Yao dut évoluer, et puisqu'il avait un certain retard en matière de sociabilité, il dut jouer du poing pour faire son chemin. Sa grand-mère mourut dans les semaines qui suivirent le sinistre incident et jamais Yao ne devait pardonner à tous les policiers du monde entier qu'il blâmait pour la mort de sa grand-mère adorée. À sa sortie et maintenant âgé de dix-huit ans, Yao retourna au monastère et le trouva presque effondré, déserté du vieux moine, mais squatté par une bande de jeunes punks bigarrés. Il se lia d'amitié avec eux et, partageant de nombreuses valeurs avec ses nouveaux amis telles que le dégout face à l'autorité policière et la répugnance envers les racistes, les fascistes et les capitalistes, il devint punk lui aussi. Il eut un véritable coup de foudre pour la culture punk dans son ensemble mais plus particulièrement au niveau musical. Il devint rapidement musicien, mais c'est lorsqu'il commença à chanter que la chenille finit par sortir du cocon transformée en papillon. Pas qu'il avait la plus belle voix, pas qu'il ne chantait jamais faux, mais il chantait avec ses tripes et avec la rage au cœur comme peu en sont capables. Forcé de se taire pendant les années passées au monastère, il laissait désormais déferler sa voix dans un ouragan libérateur de chansons révolutionnaires engagées qu'il composait avec passion. Il débuta une carrière en solo et commença à jouer sur de petites scènes qu'il partageait sporadiquement avec d'autres musiciens. Après quelques années ainsi passées, il était connu de la scène underground et pouvait enfin penser gagner sa croute uniquement par sa musique plutôt que de devoir garder des jobs à temps partiel qu'il détestait. Il fonda son groupe SMZB, décrocha un contrat avec une maison de disque coopérative et c'est alors que son rêve se brisa sous la pluie de bombes nucléaires qui inaugura la 3ème guerre mondiale. Ou était-ce plutôt une arme bactériologique soviétique ? Une IA militaire américaine secrète détraquée ? Allez donc savoir avec tous ces médias et gouvernements menteurs et corrompus. Il se réfugia dans une ancienne station d’entretien de wagons de métro située sous-terre avec d'autres survivants jusqu'au jour funeste de l'éclosion d'une maladie qu'ils contractèrent à force de manger du rat. Cette peste décima la petite communauté, tout le monde mourut sauf Yao qui devait être naturellement immunisé à cette mortelle affliction grâce à toutes les bestioles que lui avait fait manger sa mamie. Maintenant que Yao a rejoint la Nouvelle-Halifax, son rêve de fonder SMZB et de donner des concerts punks renait de ses cendres ! Punks not dead ! Fuck l'Amerdique ! Vive l'Anarchine !

Le livre de Yao