Errance

Chapitre débuté par Kenneth

Chapitre concerne : Kenneth,

Ce texte vaut 11 bières !
Prologue
( Lune : 1 )
                                                    

 

Comment avait-il atterri ici ? Ses derniers souvenirs remontaient à sa soirée à la Poudre à Bébé, où Mauricio et lui étaient en train de remettre un paumard à sa place. Puis plus rien, le trou noir. Frottant l'arrière de son crâne dans une lourde grimace, il chercha un point de repère, mais ses yeux ne trouvèrent que l'étendue du désert, un panorama qui lui était peu familier, lui qui était habitué au bourdonnement de la ville.

Kenneth se redressa lentement, tous ses membres lui étaient affreusement douloureux, et en passant sa main à sa ceinture, c'est sans surprise qu'il remarqua la disparition de son cracheur favori. La journée commençait bien, mais pourquoi le paumard ne l'avait-il pas dessoudé ?

Le mercenaire entreprit d'explorer légèrement le lieu de son éveil, peut-être tomberait-il sur une ville ou une voiture, ainsi commença une longue et pénible marche dans cette mer dorée, chaque pas et chaque moment de repos ou il s'assirait sur le sol, offrirais l'occasion au sable sinueux de s’infiltrer dans chaque pli, chaque recoin de ses vêtements et le vent chaud et cruel  lui offrirait ses ardentes morsures et s'occuperait de faire disparaitre une à une ses traces comme si ce dernier souhaiter que Kenneth ne revienne sur ses jamais pas.

Ce texte vaut 4 bières !
Étendues
   ( Lune : 2 )

   
 

Aucune ville à l'horizon, aucune artère d'asphalte en vue. La faim, la soif et la fatigue s'insinuaient dans l'esprit du mercenaire. Chaque pas devenait une épreuve de volonté sous le regard implacable du soleil. La mer d'or s'étendait à perte de vue, étouffant tout espoir d'évasion.

Allait-il finir comme cette silhouette au loin ? La face contre terre ? Inerte ? Face à la mer ? Inerte ?! Ses yeux lui jouaient il des tours ? Était ce une victime du désert ou des Nomades ? Dans le premier cas, il serait probable qu'il puisse repousser l'étreinte de la fatalité quelques instants de plus.

Cet espoir, même infime, fit accélérer Kenneth. Il trébucha plusieurs fois avant d'atteindre le cadavre de ce qui fut autrefois un homme bien vivant. Sans une once de respect face à la mort, il le dépouilla de sa gourde, de sa radio et de ses rations de survie.

"Merci, Choom" articula-t-il avec peine à cause de sa voix éreinté par la fatigue et la déshydratation.

Il attacha la radio à sa ceinture et prit une grande rasade d'eau, il survivrait, du moins pour le moment, tant qu'il n'aurait pas trouvé un bout de civilisation ou un groupe, il ne retardait que l'inévitable. Keneth avait toujours cru qu'il obtiendrait le privilège macabre de devenir un cocktail à la Poudre à bébé, distinction réservée aux défunts à la solide réputation, mort durant un run, cet honneur n'aurait pas lieu d'être, si par malheur l'océan jaune l’engloutissait telle l'épave d'un navire.

Brisant la monotonie du chant du vent et des vagues, la radio cracha : " Hey ? Hey toi ! Tu veux nous rejoindre ? "

Quelqu'un tentait de le joindre par radio, une personne qui visiblement faisait partie d'un groupe, vu l'utilisation du " nous". Jetant un dernier long regard au cadavre à ses pieds, le mercenaire décrocha sa radio et l'approcha de ses lèvres, s'il ne voulait pas rejoindre l'amas de protéine qui gisait là, il devait répondre.

" Et vous êtes ? " Kenneth relâcha le bouton, cherchant une vague silhouette humaine,dans les volutes de chaleur qui servait de jonction entre le ciel et le sable.

" On arrive, on va avoir besoin de toi, pour un truc... "

" Un truc" , le mot qui englobait tellement de choses et qui généralement dans son milieu et précédant " besoin de toi", n'était jamais bon signe, le Solo croisa les bras, il ne restait plus cas attendre.

Ce texte vaut 3 bières !

Memento
( Lune : 3 )

  

 

Le soleil avait cédé sa place à la pluie, une bénédiction bienvenue dans cette étendue de sable, rafraîchissant ainsi Kenneth et le reste du groupe.

Cela faisait une vingtaine de jours, voire plus, que le mercenaire avait été rejoint par cette étrange cohorte hétéroclite. Le fameux truc dont le groupe avait besoin n'était pas inconnu du Solo. Frapper les bonnes personnes et défendre le groupe étaient des compétences que Kenneth avait acquises à son époque parmi les Gangers.

Peu à peu, le paysage désertique laissait place à de la verdure, une verdure non-synthétique. Profitant d'un de ses tours de garde durant un moment de repos, le mercenaire s'éloigna légèrement du campement temporaire.

La forte odeur d'herbe et de terre chatouilla son nez. L'odeur était bien plus intense que celle synthétisée à son époque dans les espaces publics. L'odeur qu'il sentait était réelle, ancrée dans une vie organique épanouissante autour de lui, et elle lui plaisait.

Sa déambulation le conduisit face à ce qui devait être le maître des lieux. Un magnifique arbre se dressait devant lui, tel le gardien silencieux de la plaine. Le son des gouttes d'eau tombant sur les feuilles créa une mélodie apaisante, rappelant au mercenaire le bruit de la pluie martelant la tôle.

Kenneth leva lentement sa dextre, à quelques centimètres de l'écorce, hésitant. En avait-il le droit ? Jamais quelqu'un de sa condition n'aurait pu toucher un arbre. Il aurait fallu être un costard avec un paquet de New Yens pour exhiber la moindre branche sans dome de protection et au moins une dizaine de paquets pour avoir un jardin privatif.

Sa main retomba mollement, sans la moindre caresse. Il décida d'en profiter au maximum avec sa main organique. Il leva sa main gauche et l'apposa contre la peau du résinifère, levant les yeux vers la cime. Un sourire apparu sur le visage de Kenneth, il avait eu la chance de voir et de toucher un arbre réel.


La texture était rugueuse, offrant au solo, une sensation de robustesse, de force, les crevasses étaient comme des cicatrices, sa senestre s'aventura plus bas, là où ses doigts rencontraient des zones plus lisse plus douce, il ôta lentement sa main, ravie de cette expérience sensorielle.

Ce texte vaut 6 bières !
Dissonance
( Lune : 4 )


 

Le Ronin montait une fois de plus la garde, scrutant le ciel nocturne à la recherche du satellite d'Arasaka. Assis à l'écart, il écoutait attentivement les échanges houleux du groupe près du feu de camp. Les voix s'élevaient fortement, chacun vociférant ses idées à propos du paumard qui avait fait des avances radiophonique à peine dissimulées à Alex. Le débat devenait peu à peu une pantomime où tous revêtaient le costume de juge et de bourreau, la situation était digne d'un de ces shows ultra violents et abrutissants qui passait à la télé.

"Si on se la jouait justiciers pour un monde meilleur ? Les pervers, on les exécute !"  clama une voix féminine.

Kenneth secoua la tête, épuisé par l'absurdité de la situation. Le monde était en ruine, certains survivants avaient déjà perdu la raison, retombant dans leurs instincts les plus bas. Même eux n'avaient pas été irréprochables, et voilà qu'il fallait maintenant défendre le reste du monde contre les détraqués en tout genre ?

L'idée de devenir l'égal des badges dans ce chaos naissant lui paraissait absconse. Le mercenaire se redressa lentement pour rejoindre le reste de son équipe, avisa ses compagnons un à un, puis prit la parole.

" Dans ce cas, il faudrait lui faire la même non, vu ses propositions ? "

Il indiqua d'un signe de tête l'homme entres les deux femmes, avant de reprendre :
" Mais pour répondre à la question, je ne vais pas me la jouer justicier, surtout pour un paumard."

Kenneth leva son pouce en direction du satyre de leur groupe, sous le ricanement des jumeaux.

"Rassure-toi, visiblement, nous t'apprécions tous assez pour ne pas t'exécuter."

Le Solo venait de jeter un froid, malgré le feu et ses flammes qui de leur danse, étendaient leurs ombres. Jetant un dernier regard à ses compagnons, le ronin rejoignit sa couche. Il aurait probablement dû poursuivre, détailler plus son avis au sujet de ce fameux pervers radiophonique et non être subtile, après tout pourquoi défendre celui dans leur groupe ? La sympathie à elle seule permettait de fermer les yeux sur ce genre de comportement, donc par pure camaraderie, il était possible de défendre l'indéfendable ?

Ah, ils auraient été de magnifiques super héros avec leurs slips par-dessus leurs pantalons, incapable de reconnaitre leurs propres crimes mais mué par la sainte " justice "....

Jour après jour, le sujet du dépravé revenait  sur le tapis, cela courrouçait petit à petit le merc. Une chose était sûre maintenant: si jamais il attrapait ce fameux pervers des ondes, il allait décabler, non pas pour une justice quelconque, mais pour enfin retrouver un semblant de calme et entendre autre chose dans la bouche de son groupe.

Ce texte vaut 9 bières !
Décablage
( Lune : 5 )
 

 



L'esclavagiste maintenait son insolence face à Troy et Kenneth, créant une tension électrique dans le camp de fortune au centre de la plaine, même le vent semblait hésiter à souffler, comme s'il redoutait le chaos naissant.
Le camp éphémère  été constitué d'un feu mourant, de tentes en lambeaux et les restes des infortunées ayant eu le malheur de croiser la route  du groupe parti au nord. Ceux la même au  caractéristique alimentaire peu orthodoxe, ce qui avait crée une première tension irrésolu dans le groupe.


Troy, dans une explosion de rage, menaçait l'esclavagiste de son Trident, laissant parler sa colère. Pendant ce temps, la radio crachota, transmettant une voix inconnue. A l'entente de la voix Le nervi, se remémora qu'il avait été invité il y a quelques jours à faire le premier pas et a prendre contact avec Louis Cypher. Il grimaça longuement en portant son regard vers le jumeau Calypso, une question traversa son esprit : Troy parviendrait-il à se contenir le temps de l'échange ?

L'ancien mercenaire fit quelques pas, tournant le dos au groupe, et porta la radio à ses lèvres. Un échange à peine audible, difficile à suivre ,probablement du aux hurlements de plus en plus forts du colosse à la crête. À peine quelques phrases échangées avec l'homme à la radio, que Kenneth hurlait déjà à Troy de ne plus toucher à l'homme enturbané et à son esclave, mais Le Calypso restait insensible à la demande du merc, peu conscient du problème que cela pourrait engendré. Submergé par la cacophonie des hurlements de Troy et l'une des dernières phrases de son échange radiophonique, le ronin ne put sentir la brèche qui venait de s'ouvrir dans son esprit, sa maîtrise de soi volait en éclats, une seconde fois.

Il rattacha sa radio à sa ceinture, les muscles de son visage se crispèrent  tout en se rapprochant de Troy, il lui arracha le Trident des mains. Une fraction de seconde suffit au Merc pour faire du Trident une extension de sa colère, Le caravanier tenta de prendra la parole soulignant que l'idée de prendre son esclave ou de lui du mal aurait de lourde conséquence mais cela resta  vain le nervi ne l'entendait déjà plus , trop ancré dans sa haine. Abattant vivement son arme dans une direction il toucha L'esclavagiste et dans un halètement, il effectua le mouvement de retour touchant l'esclave. Par chance, pour les deux victimes, les blessures n'étaient pas mortelles, Kenneth bouillonnait intérieurement, crachant toute son animosité dans une dernière somation :

" Maintenant Paumard, file moi ton esclave !"

Parfaitement ancré dans le sol, les doigts du merc se resserrait sur le Trident, tapotant de l'arme le côté de son tibia, sa patience avait atteint le point de non retour. Il était fort probable que maintenant que le sang avait coulé que la proposition sibylline de Cypher ne soit caduc.