Elisabeth-Charlotte reprend la parole, sa voix aux accents bourgeois est teintée de tristesse :
"Jhon, Jhon, Jhon... Gardez votre sang-froid, voyons. Vous m'avez toujours montré que nous étions entre gens de bonne condition, le masque tombe-t-il ?
Concernant Ayako, "la randonneuse", comme il vous plaît à l'appeler alors que vous connaissez son prénom. Mais je peux comprendre, déshumaniser une personne que l'on a tuée de sang-froid est plus simple pour se déculpabiliser. Vous saviez très bien qui elle était, vous l'aviez déjà vu et elle était sur notre liste commune concernant les harpenteurs de nos "territoires"... Bref, comme je disais, concernant Ayako, vous saviez parfaitement qui elle était, cessez de faire preuve de mauvaise fois, je vous prie. Vous avez sauté sur l'occasion de nous punir en assassinant l'une des notre, rien de plus, rien de moins. Ce traité, que nous avons mis tant de temps à écrire conjointement n'avait finalement que peu de valeur à vos yeux.
Et encore ! Si seulement vous étiez venu nous voir avec humilité et culpabilité, en vous excusant pour ce meurtre. Mais non ! Vous avez tenté de minimiser et de rejeter immédiatement la faute sur votre victime. Là encore, nous aurions pu nous en sortir différemment, mais votre ego vous à pousser à fanfaronner et à nous dire que nous l'avions bien mérité, c'est affligeant. Et maintenant, vous osez dire que nous n'avons jamais voulu que la paix fonctionne ? Ce n'est pas nous qui l'avons brisée, il serait temps de prendre vos responsabilités, aussi navrantes soient-elles dans cette sombre histoire.
Pour le dénommé Michou qui nous a dit être le nouveau diplomate, l'ancien "sage" du Centre, croyez ce que bon vous semble. J'espérais que nos liens d'amitié résisteraient à la cupidité, visiblement, je ne me suis fourvoyée. Vous n'êtes pas l'homme de confiance que j'escomptais, ayez au moins le courage de vos ambitions, si c'est la guerre que voulez, pourquoi ne pas simplement la proclamer ? Non, au lieu de cela, vous multipliez les provocations en espérant nous donner le mauvais rôle et que la douleur nous poussent à agir sans réfléchir, ce n'est pas digne d'un dirigeant humaniste, une fois de plus, je suis navrée et quelque part, je vous plains.
J'espère que vous saurez ouvrir les yeux sur vos responsabilités. "
" La multitude des maîtres ne vaut rien. Il ne faut qu'un seul chef, un seul Roi. "
