Passé et Présence
Nexian
Ce texte vaut 9 bières !
Le jour se levait à peine lorsque Nexian et Treize se retrouvèrent devant le portail principal du Centre. L'air était encore frais, avec une légère brume, donnant aux ruines environnantes une allure presque mystique. Nexian ajusta les sangles de son sac, jetant un regard en direction de Treize, qui finissait de préparer son équipement. Son djembé était attaché à sa hanche, et son arc, flambant neuf, reposait sur son dos. Le travois qu'elle traînait derrière elle avait l'air miteux à première vue, avec son bois rugueux et ses cordes usées. Mais il était remarquablement solide et bien conçu, fabriqué par la communauté spécialement pour cette mission. Malgré son apparence rustique, il pourrait supporter des charges lourdes et résister aux terrains les plus accidentés.
La mission, confiée la veille par Erik, avait deux objectifs. Il s'agissait non seulement d'explorer les ruines potentiellement exposées par les tempêtes, mais aussi de surveiller les alentours. La possibilité que d'autres groupes soient déjà sur place, ou qu'ils se déplacent dans la même direction, était réelle. Il était crucial de recueillir des informations sur ces éventuelles présences, de repérer tout mouvement suspect, et de revenir avec des détails aussi précieux que les ressources qu'ils espéraient trouver.
Treize, en tête, jeta un dernier coup d'œil à l'horizon avant de prendre les devants. Elle avait insisté pour partir avant le lever complet du soleil pour tirer avantage de la pénombre et approcher les ruines sans attirer l'attention. Elle n'était pas du genre à parler pour ne rien dire la Treize, et Nexian savait que son mutisme n'était pas synonyme d'hésitation. Ensemble, ils formaient une équipe complémentaire, chacun sachant exactement ce qu'il avait à faire sans avoir besoin de mots. Leur passé et leur précédente aventure avait tissé des liens solides, solides comme deux compagnons d'armes qui se faisaient mutuellement confiance.
Treize attrapa sans un mot les poignées de son travois et commença à marcher. Nexian la suivit de près, son esprit déjà focalisé sur les différentes tâches qui les attendaient. La collecte de ressources, certes, mais aussi l'observation des environs, la recherche de signes de vie ou de présence humaine. Leur mission était délicate, mais ils étaient prêts.
Treize
Ce texte vaut 2 bières !
Cela faisait déjà quelques semaines qu’Enzo et Treize étaient revenus de la mission de sauvetage de Nexian, avec Nexian justement. La punkette savait qu’elle devrait bientôt dire au revoir au bel Espagnol qui était appelé sous d’autres cieux et s’était donc portée volontaire quand Erik lui avait parlé d’une mission.
La jeune béninoise était au mieux de sa forme. Outre les entrainements dispensés à sa jeune amie Penny, ceux faits avec Erik, elle avait poursuivi ses propres objectifs, travaillé sa musculation, elle n’avait rien lâché, souhaitant toujours se dépasser. Nexian s’était quant-à-lui bien remis de sa fuite éperdue – physiquement du moins – et c’est tout naturellement qu’elle lui avait proposé de l’accompagner. Il saurait alors s’il avait envie de continuer à travailler ici ou non, et avec elle. Il se ferait son idée du boulot demandé. À eux de choisir leur méthode de travail.
Dans les grandes lignes, ils savaient dans quelle direction ils partaient. Explorer, repérer, agir, réagir. Chaque instant méritait une approche et une action différente. Pour l’heure, ils marchaient en sécurité, les alentours du Centre étant relativement quadrillés par des alliés.
Treize se paya le luxe d’un dernier regard derrière eux, vers la sécurité de l’endroit qu’ils quittaient pour un temps. Un sourire à son compagnon de voyage, un signe de tête, il était l’heure. Ils partaient.
Elle songeait qu’elle tiendrait sans doute sa promesse d’appels, croisant les doigts pour que la petite rouquine reste sage à la radio. Elle verrait bien, au fond, ça n’avait pas été si désagréable. Elle sourit légèrement et s’ébroua, se reprenant, l’heure n’était pas aux souvenirs, ils étaient en mission.
Les travois, chargés de leurs vivres et de leur équipement, permettaient d’avancer plus aisément que s’ils avaient porté tout cela sur leur dos. Ils n’auraient sans doute pas été capables d’en porter autant, d’ailleurs, tout entrainés qu’ils étaient. Ils économisaient leur souffle et leur salive, l’eau étant une denrée rare en cette saison. Ils en étaient conscients.
Il n’y avait pas grand-chose à se dire, d’ailleurs, pendant cette marche forcée. Par contre elle pensait beaucoup, la demoiselle. Elle pensait que marcher de jour par cette chaleur n’était peut-être pas la meilleure idée. Le paysage défilait au rythme de leurs pas. Passée la première forêt, il y eut beaucoup de plaine, à perte de vue. Au loin, des arbres, et là, tout là-bas, un premier objectif. Ils ne l’atteindraient pas tout de suite. Pas ce jour, du moins. Il était l’heure d’établir un premier bivouac.
Elle brisa le silence. Un silence qui n’avait rien eu de pesant tout au long de cette premier journée. Elle avait apprécié de cheminer près de son ami, sans mot dire. De simplement savoir que ses arrières étaient couverts par quelqu’un en qui elle avait confiance.
- "Faut qu'on se trouve un coin où s'installer pour la nuit..."
Elle lui indiqua un bosquet non loin qui leur tendait les branches, il y avait bien la colline plus loin, à encore quelques heures de marche, mais le soleil avait déjà bien commencé à décliner... Le seul bâtiment visible était encore loin. Beaucoup trop loin pour être atteint avant plusieurs jours, et il n'était pas dit qu'il soit un lieu sûr.
Nexian
Ce texte vaut une bière !
Nexian hocha la tête en direction de Treize, appréciant la proposition de s'installer pour la nuit. La marche sous le soleil brûlant avait laissé son empreinte sur eux, et il savait que poursuivre jusqu'à la colline aurait été imprudent.
"Le bosquet fera l'affaire"
Il jeta un regard vers l'endroit que Treize avait désigné :
"On y sera à l’abri pour la nuit, et ça nous laissera le temps de reprendre des forces avant d’avancer demain. Pas la peine de risquer de s'épuiser dès le premier jour."
Le vent effaçait leurs traces au fur et à mesure, il n'y avait donc pas besoin de s'en préoccuper.
Il attrapa les poignées de son travois, ajustant la charge pour se préparer à rejoindre le bosquet. Tout en marchant, il songea à la confiance tranquille qui s’était installée entre eux.
Ils avaient réussi à avancer sans échanger de mots inutiles, chaque geste et chaque regard suffisant à maintenir leur coordination.
C’était une dynamique qui lui convenait bien, et il sentait que cette mission allait être un bon test pour voir s’ils pouvaient continuer à travailler ensemble.
Nexian jeta un dernier coup d'œil à la plaine derrière eux, où le soleil déclinant projetait de longues ombres.
"Demain, on reprend la route au lever du jour ? On couvrira pas mal de terrain avec la fraîcheur du matin."
Une fois arrivés dans le bosquet, ils commencèrent à déballer leurs affaires. Nexian sortit la bâche de son sac, cherchant un endroit plat pour l'étendre. Ils installèrent rapidement un petit campement, chacun sachant exactement quoi faire. La bâche servit de base pour leur abri, et ils tendirent des cordes entre les arbres pour fixer une toile qui les protégerait de la rosée du matin.
Ils travaillèrent en silence, mais l'harmonie entre eux était palpable. Les gestes étaient fluides, précis, témoignant de leur expérience respective. Une fois le camp installé, Nexian se redressa et observa leur œuvre : un bivouac simple, mais fonctionnel, offrant un refuge pour la nuit.
"Pas mal pour une première journée. On pourra se reposer et repartir d'un bon pied demain."
Ils prirent quelques instants pour boire de l'eau. La nuit tombait lentement, enveloppant le bosquet d'une obscurité paisible.
Nexian s'assit contre un tronc, le regard tourné vers le ciel où les premières étoiles commençaient à percer.
"Rien de tel qu'une bonne nuit de repos avant de reprendre la route. Dis voir... T'as toujours ta bouteille ?"
Avec le bivouac en place et la nuit qui les entourait, ils étaient prêts à affronter les défis du lendemain, mais pour l'heure, il était temps de se laisser aller à un peu de répit bien mérité.
Treize
Cette première journée avait s’était déroulée sans aucun accro. À la question de leur compatibilité en mission, elle n’avait guère de doute. Surtout quand il était question de marcher, observer, rester discrets et poser un bivouac.
Ce n’étaient pas ces façons de faire là qui l’inquiétaient. Avec ce qu’il avait vécu dernièrement, comment vivrait-il un combat à mort s’il devait y en avoir un ? Comment le vivrait-elle ? Comment se verraient-ils mutuellement ? Quand bien même elle s’entrainait beaucoup, ces derniers temps les combats n’étaient que théoriques. Il y avait bien longtemps que ses poings avaient rencontré de la chair. Nulle batte n’était venue compléter son équipement, et c’est à l’arc qu’elle avait appris à tirer. Réappris, plutôt. Et c’était comme le vélo. Elle n’en avait rien oublié.
- " Tu tiens le coup, en fait. Bien, bien. Qui aurait cru que tu en serais capable ? "
Ceci fut dit tout à fait sérieusement. Au ton, du moins, son sourire et ses yeux laissaient transparaitre une envie d’embêter son ami.
Elle alla fouiller dans son travois et apporta de quoi manger. Fruits frais et viande séchée. Du pain pas encore dur. Et, luxe, un morceau de fromage. La cuisine serait pour plus tard. Pas ce soir. La punkette déposa tout ça devant Nexian et retourna farfouiller dans ses affaires. Un son de verre cogné indiqua la présence de plus d’une bouteille.
- "Heureusement que ce n’est pas la même bouteille, je te rappelle qu’on l’a finie il y a bien longtemps… "
Elle rit légèrement. Si elle avait apporté à manger, elle ne s’astreignit pas à se nourrir avant de boire. Non. Elle s’assit en face de lui et déboucha la bouteille avant d’en prendre une bonne rasade. C’était une vodka artisanale. Comme la fois précédente. Elle était forte et réchauffait vite. Treize lui tendit la bouteille en souriant et chopa un morceau de viande.
- "Au fait, on n’en a jamais parlé… Tu faisais quoi avant ? "
Avant, avant tout ça. Avant même la Ruche, avant le crash, avant, quoi.
Ce n’étaient pas ces façons de faire là qui l’inquiétaient. Avec ce qu’il avait vécu dernièrement, comment vivrait-il un combat à mort s’il devait y en avoir un ? Comment le vivrait-elle ? Comment se verraient-ils mutuellement ? Quand bien même elle s’entrainait beaucoup, ces derniers temps les combats n’étaient que théoriques. Il y avait bien longtemps que ses poings avaient rencontré de la chair. Nulle batte n’était venue compléter son équipement, et c’est à l’arc qu’elle avait appris à tirer. Réappris, plutôt. Et c’était comme le vélo. Elle n’en avait rien oublié.
- " Tu tiens le coup, en fait. Bien, bien. Qui aurait cru que tu en serais capable ? "
Ceci fut dit tout à fait sérieusement. Au ton, du moins, son sourire et ses yeux laissaient transparaitre une envie d’embêter son ami.
Elle alla fouiller dans son travois et apporta de quoi manger. Fruits frais et viande séchée. Du pain pas encore dur. Et, luxe, un morceau de fromage. La cuisine serait pour plus tard. Pas ce soir. La punkette déposa tout ça devant Nexian et retourna farfouiller dans ses affaires. Un son de verre cogné indiqua la présence de plus d’une bouteille.
- "Heureusement que ce n’est pas la même bouteille, je te rappelle qu’on l’a finie il y a bien longtemps… "
Elle rit légèrement. Si elle avait apporté à manger, elle ne s’astreignit pas à se nourrir avant de boire. Non. Elle s’assit en face de lui et déboucha la bouteille avant d’en prendre une bonne rasade. C’était une vodka artisanale. Comme la fois précédente. Elle était forte et réchauffait vite. Treize lui tendit la bouteille en souriant et chopa un morceau de viande.
- "Au fait, on n’en a jamais parlé… Tu faisais quoi avant ? "
Avant, avant tout ça. Avant même la Ruche, avant le crash, avant, quoi.
Nexian
Nexian accueillit la bouteille tendue par Treize avec un sourire en coin. Il en avala une bonne gorgée, appréciant la chaleur de la vodka qui glissait dans sa gorge.
Les souvenirs de leur dernière soirée, partagée autour d'une bouteille similaire, revenaient à lui.
Treize avait cette façon de poser les questions avec désinvolture.
Mais il savait que derrière son sourire, elle cherchait à le comprendre davantage. La question était légitime.
Il prit un instant pour réfléchir.
Pendant ce temps, son regard se perdit dans l'obscurité, le temps de rassembler les fragments de son passé qu'il n'avait pas évoqués depuis longtemps.
"Avant tout ça, hein ?"
Il fit tourner la bouteille entre ses mains, comme pour y trouver le courage de déterrer des souvenirs enfouis.
"J'étais pas très différent de ce que je suis aujourd'hui j'imagine. Je travaillais dans la sécurité privée.
Ça payait bien. Protection de biens, escortes... Rien de bien glorieux."
Il haussa les épaules, un peu gêné d'admettre l'ordinaire de son ancienne vie.
"J'étais bon. Très bon. J'étais très doué pour pressentir quand quelque chose clochait. Rien de mystique, je crois pas à toutes ces conneries d'instinct et d'intuition.
Je suis juste attentif aux détails."
Nexian marqua une pose, le temps de boire une autre gorgée.
"J'ai fini par me persuader que j'étais fait pour ça. Mais c'était surtout un moyen de fuir le quotidien, de pas trop réfléchir.
Être tout le temps sous pression et se persuader qu'on fait ça pour les autres. Déguiser la lâcheté en bravoure, tu vois l'genre."
Il marqua une pause, et tendit la bouteille à Treize
"Et toi ? Avant tout ce bordel, tu faisais quoi ? Avec ce que tu sais faire maintenant, on dirait que t’as toujours été prête à en découdre."
Il lui adressa un regard curieux, prêt à écouter son histoire. Leur conversation venait de franchir un nouveau cap, un terrain où les masques pouvaient tomber, même juste un peu.
Les souvenirs de leur dernière soirée, partagée autour d'une bouteille similaire, revenaient à lui.
Treize avait cette façon de poser les questions avec désinvolture.
Mais il savait que derrière son sourire, elle cherchait à le comprendre davantage. La question était légitime.
Il prit un instant pour réfléchir.
Pendant ce temps, son regard se perdit dans l'obscurité, le temps de rassembler les fragments de son passé qu'il n'avait pas évoqués depuis longtemps.
"Avant tout ça, hein ?"
Il fit tourner la bouteille entre ses mains, comme pour y trouver le courage de déterrer des souvenirs enfouis.
"J'étais pas très différent de ce que je suis aujourd'hui j'imagine. Je travaillais dans la sécurité privée.
Ça payait bien. Protection de biens, escortes... Rien de bien glorieux."
Il haussa les épaules, un peu gêné d'admettre l'ordinaire de son ancienne vie.
"J'étais bon. Très bon. J'étais très doué pour pressentir quand quelque chose clochait. Rien de mystique, je crois pas à toutes ces conneries d'instinct et d'intuition.
Je suis juste attentif aux détails."
Nexian marqua une pose, le temps de boire une autre gorgée.
"J'ai fini par me persuader que j'étais fait pour ça. Mais c'était surtout un moyen de fuir le quotidien, de pas trop réfléchir.
Être tout le temps sous pression et se persuader qu'on fait ça pour les autres. Déguiser la lâcheté en bravoure, tu vois l'genre."
Il marqua une pause, et tendit la bouteille à Treize
"Et toi ? Avant tout ce bordel, tu faisais quoi ? Avec ce que tu sais faire maintenant, on dirait que t’as toujours été prête à en découdre."
Il lui adressa un regard curieux, prêt à écouter son histoire. Leur conversation venait de franchir un nouveau cap, un terrain où les masques pouvaient tomber, même juste un peu.
Treize
Treize savait bien que la vie d'avant n'avait rien à voir avec celle d'après, mais pour mieux comprendre les gens qu'elle appréciait, elle aimait savoir par quoi ils étaient passés. Elle l'observa en silence, grignotant son morceau de viande, le temps de le laisser rassembler ses souvenirs. Elle était attentive, hochant la tête à ses paroles. La jeune punkette lui sourit quand il eut fini et récupéra la bouteille.
- "Je vois le genre, ouais. Au final tu faisais avant ce que moi je faisais après, quand on s'est connus. Escorter, protéger..."
Elle eut un petit rire avant de prendre une belle gorgée de l'alcool artisanal, savourant la brûlure qui parcourait son œsophage. Elle prit, elle aussi, le temps de rassembler ses pensées. Par où commencer ? Elle était encore jeune et avait pourtant l'impression d'avoir vécu mille vies différentes.
- "Je suis née au Bénin, un premier octobre, dans la grande ville de Cotonou. C'est la plus grande ville chez nous. C'était. Ma mère travaillait dans un bordel de luxe, et le tenancier, celui qui a décidé que j'étais sa fille, était mon père, donc. Contrairement aux autres enfants de catins, j'ai eu droit à de l'éducation, école, jusqu'au lycée... Il voulait que je prenne sa suite. La gérance, et spirituelle. Et contrairement aux autres enfants de mes "tantes", on ne m'a jamais louée. Ça et l'école, c'étaient les deux points positifs."
Treize reprit une gorgée de vodka et lui tendit la bouteille. Une lueur sombre dans le regard.
- "Le négatif était qu'il était un serviteur des esprits. Il m'a appris le vaudou. Il m'a forcée à apprendre. Tu as vu mon dos, je crois, c'était ça, sa méthode d'apprentissage. J'espère, j'espère pour lui qu'il est mort durant le crash, parce que les Loa m'en soient témoins, s'il ne l'est pas, je m'en chargerai."
La jeune femme semblait avoir vieilli d'un coup, la haine ne lui seyait guère. Elle s'ébroua et émit un rire sans joie.
- "Il a tellement bien réussi que même pour le maudire, j'invoque les Loa." Elle poussa un profond soupir pour évacuer l'ombre de son père, regarda son ami et lui adressa un sourire. "Un jour, je me suis barrée. Je savais depuis longtemps que je ne serais jamais prêtresse ou mère maquerelle. Encore moins les deux. Une sœur de ma mère m'avait initiée aux arts des Agodjie. Les blancs les appellent les Amazones du Dahomey. J'ai appris plusieurs arts du combat, la lance, l'arc, entre autres... Quand je suis partie, c'est elles que j'ai rejointes, le temps de respirer un coup."
Elle tendit la main vers la bouteille, son visage affichait à nouveau une sérénité tranquille.
- "Et après, la crête, la rue, mon grand voyage... la vie, quoi. Et le crash. C'est peu de temps après tout ça que je t'ai rencontré."
Elle n'évoqua pas plus loin la Ruche, ne souhaitant pas assombrir l'ambiance. C'était déjà bien difficile d'évoquer tous ces souvenirs, sans compter que ce soir elle n'aurait pas les bras de l'Espagnol pour la réconforter, elle s'y était habituée, faut croire. Elle prit une nouvelle gorgée pour la forme. Elle n'avait pas mangé grand-chose, ce jour. Elle n'avait guère faim. Elle lui redonna la bouteille.
- "À l'avenir ?"
- "Je vois le genre, ouais. Au final tu faisais avant ce que moi je faisais après, quand on s'est connus. Escorter, protéger..."
Elle eut un petit rire avant de prendre une belle gorgée de l'alcool artisanal, savourant la brûlure qui parcourait son œsophage. Elle prit, elle aussi, le temps de rassembler ses pensées. Par où commencer ? Elle était encore jeune et avait pourtant l'impression d'avoir vécu mille vies différentes.
- "Je suis née au Bénin, un premier octobre, dans la grande ville de Cotonou. C'est la plus grande ville chez nous. C'était. Ma mère travaillait dans un bordel de luxe, et le tenancier, celui qui a décidé que j'étais sa fille, était mon père, donc. Contrairement aux autres enfants de catins, j'ai eu droit à de l'éducation, école, jusqu'au lycée... Il voulait que je prenne sa suite. La gérance, et spirituelle. Et contrairement aux autres enfants de mes "tantes", on ne m'a jamais louée. Ça et l'école, c'étaient les deux points positifs."
Treize reprit une gorgée de vodka et lui tendit la bouteille. Une lueur sombre dans le regard.
- "Le négatif était qu'il était un serviteur des esprits. Il m'a appris le vaudou. Il m'a forcée à apprendre. Tu as vu mon dos, je crois, c'était ça, sa méthode d'apprentissage. J'espère, j'espère pour lui qu'il est mort durant le crash, parce que les Loa m'en soient témoins, s'il ne l'est pas, je m'en chargerai."
La jeune femme semblait avoir vieilli d'un coup, la haine ne lui seyait guère. Elle s'ébroua et émit un rire sans joie.
- "Il a tellement bien réussi que même pour le maudire, j'invoque les Loa." Elle poussa un profond soupir pour évacuer l'ombre de son père, regarda son ami et lui adressa un sourire. "Un jour, je me suis barrée. Je savais depuis longtemps que je ne serais jamais prêtresse ou mère maquerelle. Encore moins les deux. Une sœur de ma mère m'avait initiée aux arts des Agodjie. Les blancs les appellent les Amazones du Dahomey. J'ai appris plusieurs arts du combat, la lance, l'arc, entre autres... Quand je suis partie, c'est elles que j'ai rejointes, le temps de respirer un coup."
Elle tendit la main vers la bouteille, son visage affichait à nouveau une sérénité tranquille.
- "Et après, la crête, la rue, mon grand voyage... la vie, quoi. Et le crash. C'est peu de temps après tout ça que je t'ai rencontré."
Elle n'évoqua pas plus loin la Ruche, ne souhaitant pas assombrir l'ambiance. C'était déjà bien difficile d'évoquer tous ces souvenirs, sans compter que ce soir elle n'aurait pas les bras de l'Espagnol pour la réconforter, elle s'y était habituée, faut croire. Elle prit une nouvelle gorgée pour la forme. Elle n'avait pas mangé grand-chose, ce jour. Elle n'avait guère faim. Elle lui redonna la bouteille.
- "À l'avenir ?"
Un son dans les fourrés lui attira l'oreille. Posant un doigt sur sa bouche, elle montra la direction supposée du bruit à Nexian. Par gestes, elle lui indiqua le fait de contourner le buisson visé.
Nexian
Ce texte vaut une bière !
Nexian s'immobilisa aussitôt, son regard suivant la direction indiquée par Treize. L'atmosphère jusque-là paisible devint soudain plus tendue. Son instinct de survie, affûté par des années passées dans des situations périlleuses, s'éveilla.Il contourna le buisson sans bruit, prenant soin d'éviter les branches sèches et les feuilles. À mesure qu'il approchait du buisson, un gémissement faible, presque inaudible, se fit entendre. Son cœur s’accéléra légèrement, signe que quelque chose n’allait pas.
Nexian s'arrêta à quelques mètres, levant une main pour indiquer à Treize de s'approcher avec précaution.
Il aperçut un homme allongé au sol, en piteux état, respirant difficilement, à peine conscient. Ses yeux mi-clos ne semblaient plus capables de se focaliser sur quoi que ce soit.
L'angle étrange que formait sa jambe attira le regard de Nexian. Elle était sommairement couverte par une étouffe tachée de sang.
Il attendit que Treize arrive à sa hauteur, puis s'accroupit pour observer la plaie avant de se relever aussitôt tant l'odeur était nauséabonde.
Saisissant sa lance, il appuya légèrement sur la plaie avec la hampe. L'homme ouvrit les yeux, poussa un cri étouffé et fût soudaiment pris de convulsions, avant de sombrer à nouveau dans l'inconscience.
En bougeant, l'homme s'etait tourné, révelant l'intérieur d'une besace contenant quelques réserves.
Si plusieurs solutions étaient possibles, le bon sens n'en indiquait qu'une seule. Il n'y avait qu'une seule chose à faire.
Nexian se tourna vers son amie, afin de vérifier d'un regard ce qu'il savait déjà : Etait-elle arrivée à la même conclusion ?
Treize
Leur équipe fonctionnait décidément très bien. Il réagissait au quart de tour, ils se comprenaient par signes sans même avoir établi de code – Il faudrait d’ailleurs penser à élaborer ça un jour – et tout se faisait de manière fluide et naturelle. Vraiment, elle appréciait de partager la route avec son ami.
Voyant qu’il maitrisait la situation, elle battit les fourrés alentours avant de le rejoindre, s’assurant que le futur cadavre était bien seul. Treize observa Nexian sonder la plaie. C’était moche. Très moche. D’ailleurs l’état du mec ne laissait pas présager d’une quelconque survie possible.
Le regard qu’ils échangèrent en dit long. Ils étaient sur la même longueur d’ondes. Elle s’approcha tout en dégainant son couteau, une lame fonctionnelle et surtout bien affutée. Peu utile au combat, mais en l’occurrence, tout à fait désignée à ce moment précis. En tant que meneuse de l’expédition, c’était à elle de s’y coller. Du moins c’est ainsi qu’elle estimait les choses.
D’un geste sûr, elle saisit les cheveux de l’homme, s’assurant une prise ferme, et de l’autre main, celle qui tenait le manche du couteau, elle lui trancha la carotide. Ils n’eurent pas même à attendre une minute entière pour que les derniers soubresauts agitent le corps dont l’esprit était déjà mort. Elle lui ferma les yeux, n’ayant guère envie de croiser le regard d’un mort.
La punkette essuya sa lame sur le pantalon du cadavre et en profita pour vérifier ses poches. Elle n’y trouva rien d’intéressant. La jeune femme était pragmatique. Ses affaires ne lui seraient d’aucune utilité, et il était plus facile de fouiller un cadavre frais qu’un corps où la rigidité s’était installée. Montrant le sac de denrées à son ami, elle ouvrit enfin la bouche.
Revenue à leur bivouac, elle se laissa tomber un rien lourdement. Ses jambes lui auraient-elles fait défaut ? Elle tentait de faire bonne figure. Reprenant la bouteille d’une main plus tremblante qu’elle voulait bien l’admettre, elle en but une longue rasade. Quelque chose de pas raisonnable du tout. La brûlure bienvenue lui rappela qu’elle était vivante.
Voyant qu’il maitrisait la situation, elle battit les fourrés alentours avant de le rejoindre, s’assurant que le futur cadavre était bien seul. Treize observa Nexian sonder la plaie. C’était moche. Très moche. D’ailleurs l’état du mec ne laissait pas présager d’une quelconque survie possible.
Le regard qu’ils échangèrent en dit long. Ils étaient sur la même longueur d’ondes. Elle s’approcha tout en dégainant son couteau, une lame fonctionnelle et surtout bien affutée. Peu utile au combat, mais en l’occurrence, tout à fait désignée à ce moment précis. En tant que meneuse de l’expédition, c’était à elle de s’y coller. Du moins c’est ainsi qu’elle estimait les choses.
D’un geste sûr, elle saisit les cheveux de l’homme, s’assurant une prise ferme, et de l’autre main, celle qui tenait le manche du couteau, elle lui trancha la carotide. Ils n’eurent pas même à attendre une minute entière pour que les derniers soubresauts agitent le corps dont l’esprit était déjà mort. Elle lui ferma les yeux, n’ayant guère envie de croiser le regard d’un mort.
La punkette essuya sa lame sur le pantalon du cadavre et en profita pour vérifier ses poches. Elle n’y trouva rien d’intéressant. La jeune femme était pragmatique. Ses affaires ne lui seraient d’aucune utilité, et il était plus facile de fouiller un cadavre frais qu’un corps où la rigidité s’était installée. Montrant le sac de denrées à son ami, elle ouvrit enfin la bouche.
- "On va faire l’inventaire là bas ?"
Elle semblait aller bien. Comme si donner la mort n’était qu’une action anodine. Elle semblait seulement. Elle avait déjà laissé des gens « pour morts » après de grosses bastons contre des skinheads, mais jamais encore elle n’avait donné la mort ainsi. Le geste avait beau avoir été miséricordieux, elle n’en avait pas moins tué quelqu’un pour autant. Ces derniers temps étaient donc signes de premières fois pour elle.Revenue à leur bivouac, elle se laissa tomber un rien lourdement. Ses jambes lui auraient-elles fait défaut ? Elle tentait de faire bonne figure. Reprenant la bouteille d’une main plus tremblante qu’elle voulait bien l’admettre, elle en but une longue rasade. Quelque chose de pas raisonnable du tout. La brûlure bienvenue lui rappela qu’elle était vivante.
- "On... on disait quoi, déjà ?"
Faire genre, n’est-ce pas ?Nexian
Nexian resta silencieux pendant qu'il observait Treize accomplir sa basse besogne. Il savait que cela faisait partie de leur réalité. Une nécessité froide dans un monde où la survie primait. Il pouvait cependant percevoir la différence entre son pragmatisme et le poids plus subtil qui pesait sur les épaules de son amie.
Il hocha la tête doucement, pensif, alors que les mots de Treize résonnaient encore dans son esprit. Son passé. La violence. Cette fuite du destin que son père voulait lui imposer.
Tout cela la rendait encore plus impressionnante à ses yeux. Cette pièce supplémentaire du puzzle lui permit de mieux comprendre d’où lui venait cette force intérieure qu’elle portait en elle, cette détermination sans failles qui ne fléchissait jamais, même dans les moments les plus sombres. Particulièrement dans les moments les plus sombres.
Il pris un instant pour chercher les mots justes, puis répondit d'une voix basse, presque dans un murmure :
"Je savais que t'avais vécu des choses dures… mais entendre tout ça, ça rend les choses plus réelles, plus concrètes."
Il se redressa légèrement. Il tourna la tête vers elle, ses yeux plongés dans les siens, cherchant à capter ce qu'elle pourrait encore cacher derrière ce masque de légèreté, qu’elle portait a merveille au demeurant.
"J'ai jamais eu a vivre ça. Supporter un poids pareil... On a tous nos cicatrices, mais les tiennes, elles racontent quelque chose de... puissant. C’est pas juste des blessures. C’est une putain de renaissance."
Il fit tourner doucement la bouteille entre ses doigts avant de la tendre à Treize, le regard franc.
"Quand t'as parlé des Amazones du Dahomey… en fait, même avant tout ce bordel, t'étais déjà en train de te battre. Contre ce qu'on voulait que tu sois, contre ce que ton père t’imposait. T'étais prête à en découdre bien avant le crash."
Il prit une inspiration. Puis, plus doucement, il ajouta :
"J'aurais aimé te connaître avant tout ça. Voir cette partie de toi, cette meuf qu'a tout laissé derrière elle pour suivre son propre chemin. Mais tu sais quoi ? Je suis content de t’avoir trouvée maintenant, ici. Parce que ce qu’on est aujourd’hui, c'est tout ce qui compte."
Nexian laissa le silence planer un moment, comme pour respecter le poids de ce qu'elle venait de partager. Puis, pour alléger l’atmosphère, il esquissa un sourire en coin et ajouta :
"Alors ouais, t'as peut-être pas les bras d'un Espagnol ce soir, mais t'as quand même un vieux pote avec toi. Et je suis plutôt bon à la vodka, si j'peux me permettre."
Le clin d’œil complice qu'il lui lança était sa façon de lui montrer qu'il était là, à ses côtés, prêt à affronter tout ce qui viendrait, qu'il s'agisse des ombres du passé ou des incertitudes de l'avenir.
Il hocha la tête doucement, pensif, alors que les mots de Treize résonnaient encore dans son esprit. Son passé. La violence. Cette fuite du destin que son père voulait lui imposer.
Tout cela la rendait encore plus impressionnante à ses yeux. Cette pièce supplémentaire du puzzle lui permit de mieux comprendre d’où lui venait cette force intérieure qu’elle portait en elle, cette détermination sans failles qui ne fléchissait jamais, même dans les moments les plus sombres. Particulièrement dans les moments les plus sombres.
Il pris un instant pour chercher les mots justes, puis répondit d'une voix basse, presque dans un murmure :
"Je savais que t'avais vécu des choses dures… mais entendre tout ça, ça rend les choses plus réelles, plus concrètes."
Il se redressa légèrement. Il tourna la tête vers elle, ses yeux plongés dans les siens, cherchant à capter ce qu'elle pourrait encore cacher derrière ce masque de légèreté, qu’elle portait a merveille au demeurant.
"J'ai jamais eu a vivre ça. Supporter un poids pareil... On a tous nos cicatrices, mais les tiennes, elles racontent quelque chose de... puissant. C’est pas juste des blessures. C’est une putain de renaissance."
Il fit tourner doucement la bouteille entre ses doigts avant de la tendre à Treize, le regard franc.
"Quand t'as parlé des Amazones du Dahomey… en fait, même avant tout ce bordel, t'étais déjà en train de te battre. Contre ce qu'on voulait que tu sois, contre ce que ton père t’imposait. T'étais prête à en découdre bien avant le crash."
Il prit une inspiration. Puis, plus doucement, il ajouta :
"J'aurais aimé te connaître avant tout ça. Voir cette partie de toi, cette meuf qu'a tout laissé derrière elle pour suivre son propre chemin. Mais tu sais quoi ? Je suis content de t’avoir trouvée maintenant, ici. Parce que ce qu’on est aujourd’hui, c'est tout ce qui compte."
Nexian laissa le silence planer un moment, comme pour respecter le poids de ce qu'elle venait de partager. Puis, pour alléger l’atmosphère, il esquissa un sourire en coin et ajouta :
"Alors ouais, t'as peut-être pas les bras d'un Espagnol ce soir, mais t'as quand même un vieux pote avec toi. Et je suis plutôt bon à la vodka, si j'peux me permettre."
Le clin d’œil complice qu'il lui lança était sa façon de lui montrer qu'il était là, à ses côtés, prêt à affronter tout ce qui viendrait, qu'il s'agisse des ombres du passé ou des incertitudes de l'avenir.
Treize
L'écouter lui répondre lui permit de renouer lentement avec le moment présent. Elle tentait de reléguer la mise à mort au second plan, se concentrant sur son ami et ce qu'il lui disait. Le paraître avait fait partie de ses apprentissages, ce soir le masque se fissurait quelque peu. Elle n'avait pas été formée à la mort humaine et, clairement, c'était pas le meilleur moment de sa vie.
- "Parfois j'ai l'impression d'avoir 1000 ans. Je crois que j'ai pas vraiment eu de moment, gamine, où j'aurais pu être une gamine, justement."
Treize esquissa une ébauche de sourire. Peut-être l'alcool commençait-il à faire son office, l'empêchant de faire comme si tout allait bien. Ce soir, ce n'était pas vrai. D'ordinaire elle s'emparait chaque parcelle de bonheur pour qu'elle l'habite toute, ce qui expliquait son sourire habituel.
- "Je ne me plains pas, au final, j'étais presque chanceuse, tu sais. Et puis j'ai choisi de choisir après, et ça, ça, c'était vraiment cool."
Elle reprit la bouteille, plus que bienvenue ce soir, les yeux dans ceux de Nexian.
- "Personnellement, je crois que je préfère ma vie maintenant. Elle n'appartient qu'à moi et j'en fais ce que je veux. La liberté, la vraie. Je n'ai plus à craindre qu'on me recherche pour me coller dans une case qui ne peut me contenir."
Elle lui sourit franchement, reprenant une gorgée, raisonnable, celle-là, c'est que le niveau de la bouteille avait déjà bien trop baissé.
- "Moi aussi je suis contente de te connaitre." Elle rit doucement. "Sinon je serais pas venue te chercher, hein !"
Elle lui lança un petit coup de poing dans l'épaule, riant encore.
- "Ouep, il doit être reparti au S-Mart, désormais... " Elle soupira, se mordillant la lèvre, pensive un instant. Puis elle se reprit, elle n'avait pas envie d'être triste plus que nécessaire ce soir. "T'es pas si vieux, hein... Et t'es bon qu'à la vodka ?"
- "Parfois j'ai l'impression d'avoir 1000 ans. Je crois que j'ai pas vraiment eu de moment, gamine, où j'aurais pu être une gamine, justement."
Treize esquissa une ébauche de sourire. Peut-être l'alcool commençait-il à faire son office, l'empêchant de faire comme si tout allait bien. Ce soir, ce n'était pas vrai. D'ordinaire elle s'emparait chaque parcelle de bonheur pour qu'elle l'habite toute, ce qui expliquait son sourire habituel.
- "Je ne me plains pas, au final, j'étais presque chanceuse, tu sais. Et puis j'ai choisi de choisir après, et ça, ça, c'était vraiment cool."
Elle reprit la bouteille, plus que bienvenue ce soir, les yeux dans ceux de Nexian.
- "Personnellement, je crois que je préfère ma vie maintenant. Elle n'appartient qu'à moi et j'en fais ce que je veux. La liberté, la vraie. Je n'ai plus à craindre qu'on me recherche pour me coller dans une case qui ne peut me contenir."
Elle lui sourit franchement, reprenant une gorgée, raisonnable, celle-là, c'est que le niveau de la bouteille avait déjà bien trop baissé.
- "Moi aussi je suis contente de te connaitre." Elle rit doucement. "Sinon je serais pas venue te chercher, hein !"
Elle lui lança un petit coup de poing dans l'épaule, riant encore.
- "Ouep, il doit être reparti au S-Mart, désormais... " Elle soupira, se mordillant la lèvre, pensive un instant. Puis elle se reprit, elle n'avait pas envie d'être triste plus que nécessaire ce soir. "T'es pas si vieux, hein... Et t'es bon qu'à la vodka ?"
Nexian
Nexian laissa échapper un léger rire à sa dernière question.
Il se frotta l’épaule là où elle l’avait frappé gentiment. Il sentait que Treize avait besoin de cette légèreté. Il sentait que ce moment partagé était une manière pour elle de s'ancrer à nouveau dans le présent, loin des souvenirs douloureux et de la mise à mort qu’ils venaient de traverser.
"Bon qu'à la vodka ? Hé, je te trouve bien sévère là."
Il ajouta avec un sourire en coin :
"Je me débrouille aussi pas trop mal pour traîner les gens dans des situations foireuses non ? Comme la dernière fois que t'es venue me sortir le cul du pétrin."
Il prit une nouvelle gorgée, son regard toujours fixé dans celui de Treize.
Il appréciait cet échange.
Il sentait que quelque chose se transformait doucement dans leur relation, quelque chose de plus profond, qui allait au-delà des simples missions qu’ils accomplissaient ensemble.
Les liens entre les âmes ont l'étrange tendance à se renforcer à la faveur du sang versé. Était-ce cela ? Peut-être.
L'alcool ? Probablement un peu, oui.
Autre chose ? Il ne saurait dire.
Plongé dans ses pensées Nexian s'ébroua et reprit la conversation comme si ce moment de silence n'avait pas été anormalement long.
"Mais t’as raison sur un point, je crois que c’est ça, la vraie liberté. Pouvoir choisir. Pouvoir décider par soi-même ce qu’on veut faire, où on veut aller... C’est peut-être pour ça que je préfère aussi cette vie-là. Même si elle est dure, au moins elle nous appartient."
Il marqua une nouvelle pause. Le temps d'observer le visage de Treize dans la lueur vacillante du feu. Son sourire avait changé, il était moins éclatant qu'à l'accoutumée, mais sans doute plus authentique. Nexian se pencha légèrement vers elle, un sourire joueur sur les lèvres.
"Et tu sais, pour le vieux... je suis peut-être pas aussi jeune que toi, mais je te parie que j’ai encore deux ou trois surprises en réserve."
Son ton se fit plus taquin, cherchant à maintenir cette légèreté, tout en laissant sous-entendre, de manière subtile, que leur complicité pourrait encore grandir.
Il lui lança un regard complice avant d'ajouter :
"Alors, c'est quoi la suite, chef ? On finit cette bouteille avant de se reposer, ou tu penses avoir d'autres idées pour la soirée ?"
Il se frotta l’épaule là où elle l’avait frappé gentiment. Il sentait que Treize avait besoin de cette légèreté. Il sentait que ce moment partagé était une manière pour elle de s'ancrer à nouveau dans le présent, loin des souvenirs douloureux et de la mise à mort qu’ils venaient de traverser.
"Bon qu'à la vodka ? Hé, je te trouve bien sévère là."
Il ajouta avec un sourire en coin :
"Je me débrouille aussi pas trop mal pour traîner les gens dans des situations foireuses non ? Comme la dernière fois que t'es venue me sortir le cul du pétrin."
Il prit une nouvelle gorgée, son regard toujours fixé dans celui de Treize.
Il appréciait cet échange.
Il sentait que quelque chose se transformait doucement dans leur relation, quelque chose de plus profond, qui allait au-delà des simples missions qu’ils accomplissaient ensemble.
Les liens entre les âmes ont l'étrange tendance à se renforcer à la faveur du sang versé. Était-ce cela ? Peut-être.
L'alcool ? Probablement un peu, oui.
Autre chose ? Il ne saurait dire.
Plongé dans ses pensées Nexian s'ébroua et reprit la conversation comme si ce moment de silence n'avait pas été anormalement long.
"Mais t’as raison sur un point, je crois que c’est ça, la vraie liberté. Pouvoir choisir. Pouvoir décider par soi-même ce qu’on veut faire, où on veut aller... C’est peut-être pour ça que je préfère aussi cette vie-là. Même si elle est dure, au moins elle nous appartient."
Il marqua une nouvelle pause. Le temps d'observer le visage de Treize dans la lueur vacillante du feu. Son sourire avait changé, il était moins éclatant qu'à l'accoutumée, mais sans doute plus authentique. Nexian se pencha légèrement vers elle, un sourire joueur sur les lèvres.
"Et tu sais, pour le vieux... je suis peut-être pas aussi jeune que toi, mais je te parie que j’ai encore deux ou trois surprises en réserve."
Son ton se fit plus taquin, cherchant à maintenir cette légèreté, tout en laissant sous-entendre, de manière subtile, que leur complicité pourrait encore grandir.
Il lui lança un regard complice avant d'ajouter :
"Alors, c'est quoi la suite, chef ? On finit cette bouteille avant de se reposer, ou tu penses avoir d'autres idées pour la soirée ?"
Treize
- "C’est vrai que t’es doué pour ça. T’as raison ! "
Elle rit légèrement face à son absurde réponse. Fallait dire qu’il n’avait pas fait les choses à moitié lorsqu’ils étaient venus le retrouver, l’Espagnol et elle. Coincé en haut d’une falaise, mal en point, affamé… Oui, il était doué pour faire en sorte qu’elle galère. Comme ce soir, là, de suite, où il avait fallu qu’il évoque celui qui la veille encore l’enveloppait de sa bienfaisante chaleur. Ils avaient repris leurs chemins respectifs, peut-être se reverraient-ils avec le plus grand des plaisirs, rien n’était sûr. Pas de promesse. Pas d’appartenance. Un manque ? Sans doute. Evidemment. Mais ils avaient fait le choix de vivre leurs vies sans s’imposer d’obligations l’un envers l’autre. En tout cas c’était son choix à elle.
Les yeux rivés à ceux de Nexian, elle songeait aussi. Il avait été le premier ami qu’elle avait eu dans ce monde nouveau. Auprès du feu, à la Ruche, ils avaient déjà bu ensemble, rit. Ils n’avaient pas creusé leurs passés, ils parlaient du présent, des survivants qu’elle avait guidés jusqu’à eux. Ils avaient écouté Rebecca… Non. Ce soir appartenait au moment présent. Le passé resterait où il était, tout douloureux était-il.
Leurs silences ne l’avaient jamais dérangée, ils avaient passé toute une journée d’effort sans échanger un mot. La nuance ce soir venait le fait que leurs regards étaient liés. Elle perçut le subtil changement dans l’atmosphère qui les entourait. Ce petit quelque chose qu’elle était incapable d’entrevoir il y avait encore peu de temps. Une légère tension, une subtile évolution possible de leur façon d’être l’un envers l’autre.
- "N’appartenir qu’à moi-même. Ni Dieu, ni Maitre. Les seules obligations que j’ai sont celles de mon contrat avec le Centre. Ne pas les foutre dans la merde, leur ramener une partie de ce que je trouve, échanger ça contre une piaule et des vivres… et repartir. Le comment je fais ce que je fais et avec qui, ça me regarde."
La jeune femme était également amusée. Leur complicité avait toujours été ainsi faite. Mais le subtil changement qu’elle percevait depuis quelque temps, ce possible changement faisait son chemin en elle. Il n’ôterait rien à leur amitié, elle n’en doutait pas. Pas de sa part en tout cas. Elle l’espérait.
- "L’âge n’est qu’un chiffre…" Elle se mordilla légèrement la lèvre inférieure, pensive, hésitant à franchir un pas qu’elle savait sans retour possible, avant d’enchaîner, moqueuse. "Par surprises, t’entends me faire grimper d’autres falaises parce que tu te seras foutu dans la merde ?"
Elle rit à nouveau, ses yeux quittant les siens pour venir observer la bouteille qu’elle avait saisie et ramenée entre eux deux. Il en restait une bonne moitié. Elle reprit une gorgée, pour la peine, histoire d’en savourer à nouveau le goût, plongeant à nouveau son regard dans le sien.
- "On peut en garder pour un autre jour, oui… T’es fatigué, toi ?" Elle l’était, fatiguée, elle. Ereintée même. Pourtant, elle se rapprocha légèrement, comblant presque la distance qui les séparait encore. Si près que lorsqu’elle reprit la parole, murmurant, il pouvait sentir son souffle sur ses lèvres. "T’as une idée, toi ?" Treize était sans doute moins subtile que lui, une histoire d’expérience, ou d’âge peut-être, mais le message était plutôt clair.
Elle rit légèrement face à son absurde réponse. Fallait dire qu’il n’avait pas fait les choses à moitié lorsqu’ils étaient venus le retrouver, l’Espagnol et elle. Coincé en haut d’une falaise, mal en point, affamé… Oui, il était doué pour faire en sorte qu’elle galère. Comme ce soir, là, de suite, où il avait fallu qu’il évoque celui qui la veille encore l’enveloppait de sa bienfaisante chaleur. Ils avaient repris leurs chemins respectifs, peut-être se reverraient-ils avec le plus grand des plaisirs, rien n’était sûr. Pas de promesse. Pas d’appartenance. Un manque ? Sans doute. Evidemment. Mais ils avaient fait le choix de vivre leurs vies sans s’imposer d’obligations l’un envers l’autre. En tout cas c’était son choix à elle.
Les yeux rivés à ceux de Nexian, elle songeait aussi. Il avait été le premier ami qu’elle avait eu dans ce monde nouveau. Auprès du feu, à la Ruche, ils avaient déjà bu ensemble, rit. Ils n’avaient pas creusé leurs passés, ils parlaient du présent, des survivants qu’elle avait guidés jusqu’à eux. Ils avaient écouté Rebecca… Non. Ce soir appartenait au moment présent. Le passé resterait où il était, tout douloureux était-il.
Leurs silences ne l’avaient jamais dérangée, ils avaient passé toute une journée d’effort sans échanger un mot. La nuance ce soir venait le fait que leurs regards étaient liés. Elle perçut le subtil changement dans l’atmosphère qui les entourait. Ce petit quelque chose qu’elle était incapable d’entrevoir il y avait encore peu de temps. Une légère tension, une subtile évolution possible de leur façon d’être l’un envers l’autre.
- "N’appartenir qu’à moi-même. Ni Dieu, ni Maitre. Les seules obligations que j’ai sont celles de mon contrat avec le Centre. Ne pas les foutre dans la merde, leur ramener une partie de ce que je trouve, échanger ça contre une piaule et des vivres… et repartir. Le comment je fais ce que je fais et avec qui, ça me regarde."
La jeune femme était également amusée. Leur complicité avait toujours été ainsi faite. Mais le subtil changement qu’elle percevait depuis quelque temps, ce possible changement faisait son chemin en elle. Il n’ôterait rien à leur amitié, elle n’en doutait pas. Pas de sa part en tout cas. Elle l’espérait.
- "L’âge n’est qu’un chiffre…" Elle se mordilla légèrement la lèvre inférieure, pensive, hésitant à franchir un pas qu’elle savait sans retour possible, avant d’enchaîner, moqueuse. "Par surprises, t’entends me faire grimper d’autres falaises parce que tu te seras foutu dans la merde ?"
Elle rit à nouveau, ses yeux quittant les siens pour venir observer la bouteille qu’elle avait saisie et ramenée entre eux deux. Il en restait une bonne moitié. Elle reprit une gorgée, pour la peine, histoire d’en savourer à nouveau le goût, plongeant à nouveau son regard dans le sien.
- "On peut en garder pour un autre jour, oui… T’es fatigué, toi ?" Elle l’était, fatiguée, elle. Ereintée même. Pourtant, elle se rapprocha légèrement, comblant presque la distance qui les séparait encore. Si près que lorsqu’elle reprit la parole, murmurant, il pouvait sentir son souffle sur ses lèvres. "T’as une idée, toi ?" Treize était sans doute moins subtile que lui, une histoire d’expérience, ou d’âge peut-être, mais le message était plutôt clair.
Nexian
Nexian sentit son cœur s'accélérer légèrement. Son regard était toujours ancré dans celui de Treize, tandis que la tension entre eux devenait plus palpable, plus concrète.
Ses paroles. Son rire. Cette étincelle qu'il percevait dans son regard. Cette proximité soudaine... Tout dans son attitude lui disait qu'ils se trouvaient à un point de bascule, un moment où leur relation, jusqu'alors teintée d'une amitié profonde et de respect mutuel, pourrait évoluer.
Il répondit d'abord par un sourire. De ceux qu'il réservait à ces moments où il savait qu'il jouait sur un terrain délicat.
Leurs regards se fixaient l'un dans l'autre avec cette intensité nouvelle, une dynamique différente de celle des longues marches silencieuses ou des rires partagés autour d'une bouteille.
"Grimper des falaises ? Peut-être que je te réserve quelque chose d’encore plus… inattendu"
Il avait prononcé cette phrase dans un murmure, sur un ton à la fois taquin et grave, laissant ses mots flotter entre eux comme une invitation à quelque chose de plus profond.
La chaleur de son souffle près de ses lèvres le faisait vaciller, mais il ne laissait rien transparaître. Il aimait jouer sur cette ligne fine entre l’amusement et le sérieux. Ce jeu auquel on joue sans vraiment se le dire, qui commence lorsque la frontière de la subtilité a été franchie, et qui consiste a faire comme si de rien n'était.
"Fatigué ? Peut-être un peu, ouais…"
Il marqua une pause. Le jeu allait prendre fin.
Il observa ses lèvres si proches des siennes, avant de poursuivre d'une voix plus basse.
"Mais tu sais, il y a des moments où la fatigue disparaît quand... d'autres idées prennent le dessus."
Il se rapprocha d'elle, comblant lentement la distance qui restait encore entre eux, comme pour lui laisser l'opportunité de reculer si elle le souhaitait
Mais pas que. Ce moment précis, à la fois bref et étrangement figé dans le temps, aussi éphémère qu'indélébile, se devait d'être savouré.
C'était ce genre d'instant suspendu où chaque battement de cœur résonne plus fort, où le monde semble s'effacer en arrière-plan, laissant place à cette bulle fragile, en équilibre entre désir et retenue.
Un instant où la frontière entre l’intime et l’amitié vacille. Il porte en lui la promesse d’une nouvelle complicité, mais aussi le risque que tout ce qu'ils avaient construit puisse se fissurer, à jamais.
En cet instant, il savait que le message était clair, et avait l'intime conviction qu'ils étaient tous deux prêts à franchir ce seuil qui semblait les attendre depuis un moment.
"Et toi, Treize, tu préfères qu’on garde encore quelques surprises pour demain... ou que je te montre tout de suite ce que j’ai en réserve ?"
Son souffle effleura ses lèvres, tandis qu'il laissait à la fois son regard et ses mots faire le reste du travail.
Ses paroles. Son rire. Cette étincelle qu'il percevait dans son regard. Cette proximité soudaine... Tout dans son attitude lui disait qu'ils se trouvaient à un point de bascule, un moment où leur relation, jusqu'alors teintée d'une amitié profonde et de respect mutuel, pourrait évoluer.
Il répondit d'abord par un sourire. De ceux qu'il réservait à ces moments où il savait qu'il jouait sur un terrain délicat.
Leurs regards se fixaient l'un dans l'autre avec cette intensité nouvelle, une dynamique différente de celle des longues marches silencieuses ou des rires partagés autour d'une bouteille.
"Grimper des falaises ? Peut-être que je te réserve quelque chose d’encore plus… inattendu"
Il avait prononcé cette phrase dans un murmure, sur un ton à la fois taquin et grave, laissant ses mots flotter entre eux comme une invitation à quelque chose de plus profond.
La chaleur de son souffle près de ses lèvres le faisait vaciller, mais il ne laissait rien transparaître. Il aimait jouer sur cette ligne fine entre l’amusement et le sérieux. Ce jeu auquel on joue sans vraiment se le dire, qui commence lorsque la frontière de la subtilité a été franchie, et qui consiste a faire comme si de rien n'était.
"Fatigué ? Peut-être un peu, ouais…"
Il marqua une pause. Le jeu allait prendre fin.
Il observa ses lèvres si proches des siennes, avant de poursuivre d'une voix plus basse.
"Mais tu sais, il y a des moments où la fatigue disparaît quand... d'autres idées prennent le dessus."
Il se rapprocha d'elle, comblant lentement la distance qui restait encore entre eux, comme pour lui laisser l'opportunité de reculer si elle le souhaitait
Mais pas que. Ce moment précis, à la fois bref et étrangement figé dans le temps, aussi éphémère qu'indélébile, se devait d'être savouré.
C'était ce genre d'instant suspendu où chaque battement de cœur résonne plus fort, où le monde semble s'effacer en arrière-plan, laissant place à cette bulle fragile, en équilibre entre désir et retenue.
Un instant où la frontière entre l’intime et l’amitié vacille. Il porte en lui la promesse d’une nouvelle complicité, mais aussi le risque que tout ce qu'ils avaient construit puisse se fissurer, à jamais.
En cet instant, il savait que le message était clair, et avait l'intime conviction qu'ils étaient tous deux prêts à franchir ce seuil qui semblait les attendre depuis un moment.
"Et toi, Treize, tu préfères qu’on garde encore quelques surprises pour demain... ou que je te montre tout de suite ce que j’ai en réserve ?"
Son souffle effleura ses lèvres, tandis qu'il laissait à la fois son regard et ses mots faire le reste du travail.
Treize
Il jouait avec sa tension, il jouait avec la tension, celle qui les enveloppait tous deux de son courant. Nexian faisait durer cet instant hors du temps où tout en eux réclamait ce contact que l'attente rendrait encore meilleur. Il la faisait languir, et elle adorait ça, Treize.
Son pouls battait dans ses oreilles, fort, rapide, son corps était envahi d'une chaleur qui n'avait rien à envier au feu auprès duquel ils étaient. Les joues de la jeune femme avaient rosi, ainsi que le haut de ses oreilles, la fièvre qui l'habitait prenait ses aises en son corps. Elle se consumait de l'intérieur.
Chacun de ses mots résonnait en elle comme autant de promesses d'instants à venir, de plaisir partagé. Chaque once de son souffle contre ses lèvres lui arrachait un frisson supplémentaire. Elle n'avait pas froid, pourtant, bien au contraire.
Si quelques minutes auparavant ils avaient pu avoir encore un doute sur l'évolution de leur amitié, celui-ci n'était plus permis. Adultes consentants et sur la même longueur d'ondes, ils faisaient durer cet instant magique où rien n'était fait, rien de concret, mais tout était dit, clair. Où chacun se faisait violence pour conserver un statu quo maintenu par un pauvre espace de peu de centimètres.
- "D'autres idées, hein ?"
Qu'elle lui murmura, chuchotant un rire, réduisant l'espace entre leurs lèvres sans les toucher réellement. À peine effleurées, caressées par son souffle aux saveurs de vodka. Elle eut la présence d'esprit de reboucher la bouteille, sans la regarder, toute occupée qu'elle était à se noyer dans le regard de son ami.
Partageait-on ce genre d'instants avec un ami ? Treize avait envie de tout partager avec lui ce soir. Elle comprise.
Ce ne furent pas ses lèvres qui effectuèrent le premier contact, non. La punkette approcha son front de celui de Nexian, les collant l'un à l'autre, ne brisant pas le lien de leurs billes sombres. Attendre demain ? Rompre un instant aussi magique en espérant qu'il se reproduise ? Vivre une nuit et une journée entières dans l'attente, la frustration et dans cette tension qu'elle ne supportait que difficilement ? Elle n'était pas sûre d'en être capable. La fatigue disparaissait, oui, comme il l'avait dit auparavant. Alors que d'autres options que le sommeil se présentaient pour leur nuit, toute sa lassitude s'envolait.
Oubliée.
Dans un souffle, la voix comprimée par le désir qui lui serrait la gorge, elle l'interrogea.
- "Parce que tu serais capable d'attendre demain, toi ?"
Son pouls battait dans ses oreilles, fort, rapide, son corps était envahi d'une chaleur qui n'avait rien à envier au feu auprès duquel ils étaient. Les joues de la jeune femme avaient rosi, ainsi que le haut de ses oreilles, la fièvre qui l'habitait prenait ses aises en son corps. Elle se consumait de l'intérieur.
Chacun de ses mots résonnait en elle comme autant de promesses d'instants à venir, de plaisir partagé. Chaque once de son souffle contre ses lèvres lui arrachait un frisson supplémentaire. Elle n'avait pas froid, pourtant, bien au contraire.
Si quelques minutes auparavant ils avaient pu avoir encore un doute sur l'évolution de leur amitié, celui-ci n'était plus permis. Adultes consentants et sur la même longueur d'ondes, ils faisaient durer cet instant magique où rien n'était fait, rien de concret, mais tout était dit, clair. Où chacun se faisait violence pour conserver un statu quo maintenu par un pauvre espace de peu de centimètres.
- "D'autres idées, hein ?"
Qu'elle lui murmura, chuchotant un rire, réduisant l'espace entre leurs lèvres sans les toucher réellement. À peine effleurées, caressées par son souffle aux saveurs de vodka. Elle eut la présence d'esprit de reboucher la bouteille, sans la regarder, toute occupée qu'elle était à se noyer dans le regard de son ami.
Partageait-on ce genre d'instants avec un ami ? Treize avait envie de tout partager avec lui ce soir. Elle comprise.
Ce ne furent pas ses lèvres qui effectuèrent le premier contact, non. La punkette approcha son front de celui de Nexian, les collant l'un à l'autre, ne brisant pas le lien de leurs billes sombres. Attendre demain ? Rompre un instant aussi magique en espérant qu'il se reproduise ? Vivre une nuit et une journée entières dans l'attente, la frustration et dans cette tension qu'elle ne supportait que difficilement ? Elle n'était pas sûre d'en être capable. La fatigue disparaissait, oui, comme il l'avait dit auparavant. Alors que d'autres options que le sommeil se présentaient pour leur nuit, toute sa lassitude s'envolait.
Oubliée.
Dans un souffle, la voix comprimée par le désir qui lui serrait la gorge, elle l'interrogea.
- "Parce que tu serais capable d'attendre demain, toi ?"
Nexian
Nexian sentit l’instant basculer. Ce moment où le jeu n’avait plus lieu d’être. Il pouvait lire dans le regard de Treize que l’attente devenait insoutenable. Il savait. Il savait qu’ils avaient tous deux atteint le point de non-retour. Il le sentait.
Sans réflechir plus longtemps, il brisa les derniers centimètres qui les séparaient, réduisant cette tension qui flottait entre eux à néant. Ses lèvres trouvèrent les siennes dans un geste à la fois assuré et mesuré, une rencontre lente mais sans équivoque, remplie de tout ce qu’ils avaient contenu jusque-là.
Le baiser était une réponse claire. Il était une prise en main de l’instant, comme s’il lui disait sans un mot : "C’est maintenant. C'est toi et moi. Ça a toujours été toi et moi"
Le contact était doux mais chargé d'une intensité palpable. Comme si tout ce qui n'avait pas encore été dit se trouvait là, dans ce premier geste. Sa main vint doucement se poser sur sa nuque, son pouce sur sa joue, approfondissant le lien entre eux, alors qu’il laissait enfin tomber les barrières qu’ils avaient maintenues si longtemps.
Nexian sentit le poids de l’attente se dissiper. Elle fut remplacée par la certitude de ce qu’ils venaient de franchir. Le baiser s’intensifia. Chaque seconde apportant une nouvelle onde de chaleur, comme un feu qui se propageait doucement mais inéluctablement en eux. Ses doigts étaient fermement posés sur la nuque de Treize, carressant sa peau avec une douceur calculée, comme pour ancrer ce moment, le rendre encore plus réel.
"Vae Soli", disait la Bible. "Malheur à l'homme seul". La créature qui habitait dans les entrailles de Nexian, et qui n'avait cessé de lui en lacérer les parois depuis la chute de La Ruche, s'était calmée.
Elle ronronnait, enfin appaisée.
Leurs lèvres se détachèrent. Nexian laissa son front reposer contre celui de Treize, leur souffle mêlé, chacun savourant encore la brûlure du baiser. Mais ce moment de répit fut bref. Sans attendre une réponse, ses lèvres retrouvèrent les siennes avec une urgence plus marquée. Un désir qu’il ne cherchait plus à contenir. Cette fois, il ne faisait plus durer l’instant. Il prenait pleinement les rênes. Il se laissa enfin transcender par ses émotions, acceptant d'abandonner tout contrôle.
Le baiser devint plus profond, plus pressant, comme s'il voulait rattraper tout le temps perdu à tourner autour du sujet. Sa main quitta la nuque de Treize pour glisser le long de son dos, l'attirant davantage contre lui, réduisant toute distance inutile. Le feu qui couvait en eux deux depuis des semaines éclatait enfin, brûlant chaque hésitation, chaque barrière.
Nexian ne réfléchissait plus. Son corps agissait seul, en réponse à l’intensité de l’instant, à cette tension qui n'avait cessé de croître entre eux. Ses doigts s’agrippaient doucement à son dos. Ses lèvres, plus assurées, exploraient chaque recoin des siennes.
L’air entre eux était devenu lourd, chargé de cette énergie qu’ils n’étaient plus capables de dissimuler.
Sans réflechir plus longtemps, il brisa les derniers centimètres qui les séparaient, réduisant cette tension qui flottait entre eux à néant. Ses lèvres trouvèrent les siennes dans un geste à la fois assuré et mesuré, une rencontre lente mais sans équivoque, remplie de tout ce qu’ils avaient contenu jusque-là.
Le baiser était une réponse claire. Il était une prise en main de l’instant, comme s’il lui disait sans un mot : "C’est maintenant. C'est toi et moi. Ça a toujours été toi et moi"
Le contact était doux mais chargé d'une intensité palpable. Comme si tout ce qui n'avait pas encore été dit se trouvait là, dans ce premier geste. Sa main vint doucement se poser sur sa nuque, son pouce sur sa joue, approfondissant le lien entre eux, alors qu’il laissait enfin tomber les barrières qu’ils avaient maintenues si longtemps.
Nexian sentit le poids de l’attente se dissiper. Elle fut remplacée par la certitude de ce qu’ils venaient de franchir. Le baiser s’intensifia. Chaque seconde apportant une nouvelle onde de chaleur, comme un feu qui se propageait doucement mais inéluctablement en eux. Ses doigts étaient fermement posés sur la nuque de Treize, carressant sa peau avec une douceur calculée, comme pour ancrer ce moment, le rendre encore plus réel.
"Vae Soli", disait la Bible. "Malheur à l'homme seul". La créature qui habitait dans les entrailles de Nexian, et qui n'avait cessé de lui en lacérer les parois depuis la chute de La Ruche, s'était calmée.
Elle ronronnait, enfin appaisée.
Leurs lèvres se détachèrent. Nexian laissa son front reposer contre celui de Treize, leur souffle mêlé, chacun savourant encore la brûlure du baiser. Mais ce moment de répit fut bref. Sans attendre une réponse, ses lèvres retrouvèrent les siennes avec une urgence plus marquée. Un désir qu’il ne cherchait plus à contenir. Cette fois, il ne faisait plus durer l’instant. Il prenait pleinement les rênes. Il se laissa enfin transcender par ses émotions, acceptant d'abandonner tout contrôle.
Le baiser devint plus profond, plus pressant, comme s'il voulait rattraper tout le temps perdu à tourner autour du sujet. Sa main quitta la nuque de Treize pour glisser le long de son dos, l'attirant davantage contre lui, réduisant toute distance inutile. Le feu qui couvait en eux deux depuis des semaines éclatait enfin, brûlant chaque hésitation, chaque barrière.
Nexian ne réfléchissait plus. Son corps agissait seul, en réponse à l’intensité de l’instant, à cette tension qui n'avait cessé de croître entre eux. Ses doigts s’agrippaient doucement à son dos. Ses lèvres, plus assurées, exploraient chaque recoin des siennes.
L’air entre eux était devenu lourd, chargé de cette énergie qu’ils n’étaient plus capables de dissimuler.
Treize
Treize eut rapidement la réponse à sa question. Il était tout aussi incapable qu'elle d'attendre plus encore et le résultat ne laissait nulle place au doute. Si elle avait découvert les prémices du frisson avec l'Espagnol, la découverte d'un nouveau monde, la capacité à percevoir les subtils changements dans l'air auxquels elle était auparavant hermétique, elle entrebâillait aujourd'hui les portes de la communion. Leurs lèvres liées traduisaient l'évidence qu'elle n'avait su voir jusqu'à présent. Les paupières closes, elle accueillit ce baiser avec une fièvre sans équivoque.
Lui, elle, eux.
"Toi, moi, nous"
Tous les deux.
Rien d'autre n'importait.
Ni personne.
Ils ne jouaient plus.
Longtemps elle avait porté des œillères, incapable de discerner la flagrance de leur attirance, incapable ou fermée, bloquée par un passé qu'elle venait seulement récemment de décider d'ignorer. Elle avait le droit. Celui d'être heureuse, pour de vrai, et de se laisser aller. De se laisser aimer. De se laisser aller à aimer, ne serait-ce qu'un instant. Plusieurs. Longtemps.
Elle se consumait, la punkette, une vague brûlante partait de sa nuque où les doigts de Nexian s'étaient installés pour aller la submerger toute, trouvant son point le plus chaud en son ventre, une nuée de papillons cherchant sans succès à s'en envoler. Sa main lâcha enfin le goulot de la bouteille qu'elle tenait encore, se posant ensuite sur la cuisse du plus si jeune homme qui lui avait promis deux ou trois surprises, l'autre venant en miroir de la sienne, sur sa joue, à lui.
Leurs fronts l'un contre l'autre, elle rouvrit les yeux pour se noyer encore dans le regard de son ami. Ami ? Plus, bien plus encore. Mais ami aussi. Oui. Elle n'eut guère le temps de reprendre son souffle qu'il reprenait déjà possession de sa bouche, lui arrachant un gémissement. Elle répondit avec empressement, bien décidée à lui faire comprendre, si ce n'était déjà fait, qu'elle le désirait au moins autant que lui.
Ce soir, elle voulait célébrer la vie. Cette vie qui leur avait permis de se connaître, cette vie nouvelle qui s'ouvrait devant eux. Ce soir de nouvelles perspectives existaient. Cette nuit, un nouveau monde prenait forme. Un monde à eux.
Treize était contre lui, tout contre, pressée, pressante, plus empressée que lui, presque. Elle se fit violence pour s'arracher à leur baiser, submergée par une émotion qu'elle ne comprenait pas, elle rit, des larmes au coin des yeux, et prononça, d'une voix rauque, mal assurée, "Parce que moi, moi je suis incapable d'attendre..." avant de reprendre à son tour, un baiser furieux, fougueux, affamé... Elle avait faim, faim de lui.
Une faim qu'il était seul capable de satisfaire.
Lui, elle, eux.
"Toi, moi, nous"
Tous les deux.
Rien d'autre n'importait.
Ni personne.
Ils ne jouaient plus.
Longtemps elle avait porté des œillères, incapable de discerner la flagrance de leur attirance, incapable ou fermée, bloquée par un passé qu'elle venait seulement récemment de décider d'ignorer. Elle avait le droit. Celui d'être heureuse, pour de vrai, et de se laisser aller. De se laisser aimer. De se laisser aller à aimer, ne serait-ce qu'un instant. Plusieurs. Longtemps.
Elle se consumait, la punkette, une vague brûlante partait de sa nuque où les doigts de Nexian s'étaient installés pour aller la submerger toute, trouvant son point le plus chaud en son ventre, une nuée de papillons cherchant sans succès à s'en envoler. Sa main lâcha enfin le goulot de la bouteille qu'elle tenait encore, se posant ensuite sur la cuisse du plus si jeune homme qui lui avait promis deux ou trois surprises, l'autre venant en miroir de la sienne, sur sa joue, à lui.
Leurs fronts l'un contre l'autre, elle rouvrit les yeux pour se noyer encore dans le regard de son ami. Ami ? Plus, bien plus encore. Mais ami aussi. Oui. Elle n'eut guère le temps de reprendre son souffle qu'il reprenait déjà possession de sa bouche, lui arrachant un gémissement. Elle répondit avec empressement, bien décidée à lui faire comprendre, si ce n'était déjà fait, qu'elle le désirait au moins autant que lui.
Ce soir, elle voulait célébrer la vie. Cette vie qui leur avait permis de se connaître, cette vie nouvelle qui s'ouvrait devant eux. Ce soir de nouvelles perspectives existaient. Cette nuit, un nouveau monde prenait forme. Un monde à eux.
Treize était contre lui, tout contre, pressée, pressante, plus empressée que lui, presque. Elle se fit violence pour s'arracher à leur baiser, submergée par une émotion qu'elle ne comprenait pas, elle rit, des larmes au coin des yeux, et prononça, d'une voix rauque, mal assurée, "Parce que moi, moi je suis incapable d'attendre..." avant de reprendre à son tour, un baiser furieux, fougueux, affamé... Elle avait faim, faim de lui.
Une faim qu'il était seul capable de satisfaire.
Nexian
Nexian sentit l’intensité de Treize monter en flèche. Son rire tremblant d’émotion, ses mots pleins de désir brut, vibrant de cette même urgence qu’il ressentait lui-même. Il n'y avait plus de retenue. Plus besoin de se cacher derrière des silences ou des demi-mots. Elle avait brisé la dernière barrière en exprimant à voix haute ce qu'ils ressentaient tous les deux.
Quand elle se jeta à nouveau sur ses lèvres, furieuse et affamée, il répondit avec la même fougue. Les deux corps étaient désormais pressés l’un contre l’autre, comme s’ils cherchaient à combler chaque centimètre d’espace qui pourrait encore les séparer. Ses mains glissèrent le long de son dos, s’accrochant à elle, ses doigts s'enfonçaient dans sa chair avec une fermeté qu’il ne cherchait plus à contrôler.
La chaleur qui les envahissait semblait décupler à chaque seconde, rendant le moindre geste brûlant, impatient. Ses lèvres quittèrent les siennes pour s’aventurer le long de sa mâchoire, puis de son cou, traçant un chemin qu’il savait être autant un abandon qu’une prise de pouvoir. Il senti le souffle de Treize, rapide et irrégulier, qui trahissait son impatience.
Ses mains descendirent jusqu'à sa taille, qu'il empoigna avec autant de fermeté que de passion, lui arrachant un autre gemissement. Il la raprochant encore plus, si c'etait possible.
"Attendre ?"
Il glissa ses mains sous ses épaules et la poussa en arrière, assez pour la déstabiliser. Treize bascula, son dos rencontrant le sable, et l’urgence du moment ne fit que s’intensifier.
Avant qu'elle n'ait le temps de réagir, il était déjà sur elle, dominant leur étreinte avec une fougue à peine contenue. Ses genoux encadraient ses hanches, tandis que ses mains retrouvaient leur place sur sa taille, puis son ventre, remontant pour savourer chaque frisson qu'il sentait parcourir son corps. Ses lèvres retrouvèrent les siennes, mais pas pour longtemps. Très vite, il descendit à nouveau vers son cou, explorant chaque centimètre de peau offerte.
Il l’entendit gémir à nouveau sous ses caresses, et cela ne fit que le pousser à aller plus loin, à ne plus rien retenir.
"Attendre quoi ?"
Nexian retira sa veste, son haut, et son t-shirt, aussi rapidement que s'ils avaient été en feu. Il aida Treize a faire de même, et repris son etreinte. Le contact de sa peau, la sensation de ses seins pressés contre son torse achevèrent de le rendre fou. Fou d'elle.
Ce soir, demain n'existait plus, pour le démon et ses merveilles.
Il passa son bras dans le creux de son dos, Treize se cambra et il attrapa fermement sa poitrine, tandis qu'il se faisait violence pour controler la pression de ses dents sur la peau de son cou. Il sentit mille et une pulsions le traverser à la vitesse de l’éclair, son corps réagissant à chaque gémissement, à chaque frisson de Treize sous lui. Il percevait son souffle saccadé, son impatience brûlante qui reflétait la sienne.
Les coutures de son jean étaient au supplice. Il plaqua la turgescence de son sexe brûlant de désir contre l'entrejambe de Treize. Il l'entendit gémir encore sous ses lents mouvements des reins, comme si elle le suppliait, comme si elle demandait grâce.
Soulevant légèrement le bassin, posa sa main entre les jambe de Treize, la caressant légèrement avec la paume de sa main. Ses yeux étaient plantés dans les siens, et il se délectait de la voir se tordre de plaisir, de s'abandonner ainsi à sa merci.
Un sourire carnassier aux lèvres, il murmura :
"Plus question d'attendre"
Quand elle se jeta à nouveau sur ses lèvres, furieuse et affamée, il répondit avec la même fougue. Les deux corps étaient désormais pressés l’un contre l’autre, comme s’ils cherchaient à combler chaque centimètre d’espace qui pourrait encore les séparer. Ses mains glissèrent le long de son dos, s’accrochant à elle, ses doigts s'enfonçaient dans sa chair avec une fermeté qu’il ne cherchait plus à contrôler.
La chaleur qui les envahissait semblait décupler à chaque seconde, rendant le moindre geste brûlant, impatient. Ses lèvres quittèrent les siennes pour s’aventurer le long de sa mâchoire, puis de son cou, traçant un chemin qu’il savait être autant un abandon qu’une prise de pouvoir. Il senti le souffle de Treize, rapide et irrégulier, qui trahissait son impatience.
Ses mains descendirent jusqu'à sa taille, qu'il empoigna avec autant de fermeté que de passion, lui arrachant un autre gemissement. Il la raprochant encore plus, si c'etait possible.
"Attendre ?"
Il glissa ses mains sous ses épaules et la poussa en arrière, assez pour la déstabiliser. Treize bascula, son dos rencontrant le sable, et l’urgence du moment ne fit que s’intensifier.
Avant qu'elle n'ait le temps de réagir, il était déjà sur elle, dominant leur étreinte avec une fougue à peine contenue. Ses genoux encadraient ses hanches, tandis que ses mains retrouvaient leur place sur sa taille, puis son ventre, remontant pour savourer chaque frisson qu'il sentait parcourir son corps. Ses lèvres retrouvèrent les siennes, mais pas pour longtemps. Très vite, il descendit à nouveau vers son cou, explorant chaque centimètre de peau offerte.
Il l’entendit gémir à nouveau sous ses caresses, et cela ne fit que le pousser à aller plus loin, à ne plus rien retenir.
"Attendre quoi ?"
Nexian retira sa veste, son haut, et son t-shirt, aussi rapidement que s'ils avaient été en feu. Il aida Treize a faire de même, et repris son etreinte. Le contact de sa peau, la sensation de ses seins pressés contre son torse achevèrent de le rendre fou. Fou d'elle.
Ce soir, demain n'existait plus, pour le démon et ses merveilles.
Il passa son bras dans le creux de son dos, Treize se cambra et il attrapa fermement sa poitrine, tandis qu'il se faisait violence pour controler la pression de ses dents sur la peau de son cou. Il sentit mille et une pulsions le traverser à la vitesse de l’éclair, son corps réagissant à chaque gémissement, à chaque frisson de Treize sous lui. Il percevait son souffle saccadé, son impatience brûlante qui reflétait la sienne.
Les coutures de son jean étaient au supplice. Il plaqua la turgescence de son sexe brûlant de désir contre l'entrejambe de Treize. Il l'entendit gémir encore sous ses lents mouvements des reins, comme si elle le suppliait, comme si elle demandait grâce.
Soulevant légèrement le bassin, posa sa main entre les jambe de Treize, la caressant légèrement avec la paume de sa main. Ses yeux étaient plantés dans les siens, et il se délectait de la voir se tordre de plaisir, de s'abandonner ainsi à sa merci.
Un sourire carnassier aux lèvres, il murmura :
"Plus question d'attendre"
Treize
Treize était une novice. Une jeune femme qui avait encore tout à apprendre sur elle-même et ce que son corps était capable de réclamer. D'exiger. De supporter. Ce soir elle n'était que sensations à l'état brut, le désir taillant dans ses veines des sillons de lave qui l'embrasaient toute. Jusqu'alors elle avait exploré la tendresse, la douce fièvre de l'excitation contrôlée par l'Espagnol qui avait rendu sa première fois aussi douce que délicieuse, mémorable. Mais ce soir, ce soir c'était un autre chemin qu'elle empruntait avec Nexian, celui d'une avidité folle, passionnelle, dépassant cette faim qu'elle craignait insatiable tellement elle la torturait toute.
Sa poigne brûlante, ferme et assurée, la faisait se sentir possédée par ses mains, elle l'enlaça, fort, gémissant dans sa bouche cette impatience qui l'avait envahie. Elle se souhaitait fondre en lui, le fondre en elle, ne faire qu'un. Quand leurs lèvres se séparèrent, elle se sentit orpheline un instant, avant qu'il ne prenne possession de son cou, lui arrachant un gémissement de plus, couronné de frissons. Sa respiration, hachée, désordonnée, son corps qui se tendait vers le sien, vers ses mains, sa bouche... Elle ne s'appartenait plus. Ce soir, déjà, elle était sienne.
Elle bascula en arrière, volontairement abandonnée à ses mains, ânonnant un "N-non…" à sa question sur l’attente… Au moins étaient-ils d’accord. Cela arrivait souvent, d’ailleurs. Mais l’heure n’était pas à l’analyse de leur entente, non. Là, tout de suite, il était sur elle, ses mains s’invitant sous son débardeur, caressant sa peau qui ne demandait que ça, tremblante, frissonnante. Elle accueillit ses lèvres avec une passion non dissimulée, une fougue presque violente, à l’aune de son envie de lui. Ses lèvres en son cou, ses mains sur sa peau… S’il la souhaitait rendre folle, il était sur la bonne voie.
Attendre quoi ? "Rien ! Toi ! Je… je t’attends…" Qu’elle s’entendit lui répondre tandis qu’elle le dévorait du regard, l’observant se dévêtir, mordillant sa propre lèvre. Ce n’était pas la première fois qu’elle le voyait torse nu, elle l’avait déjà vu nu, même, mais c’était la première fois qu’elle le voyait en homme tout en se sentant femme, la première fois qu’elle le désirait consciemment, et son regard sur lui avait changé. Ce que le voir ainsi provoquait en elle également. Elle tomba son perfecto et son débardeur avec son aide, et heureusement, ses gestes étant trop fébriles pour être efficaces.
Sa poitrine dardée pressée contre son torse, le franc contact de leurs corps collés l’un à l’autre, un début de fusion, de complétude, elle amena sa bouche à son cou pour y laisser courir un peu sa langue, curieuse, gourmande. Elle abandonna sa dégustation pour se cambrer en ses bras, offrant sa poitrine à sa main, son cou à ses dents, sa peau aux frissons et sa bouche aux gémissements qu’elle ne maitrisait pas.
Alors que leurs bassins s’unirent à travers leurs jeans, son corps se tendit vers lui, prêt à l’accueillir malgré les couches de tissu, impatiente, éperdue, affamée, chaque instant lui paraissant une éternité trop loin. Elle était à la torture. Chacune des secondes qui passaient était un déchirement autant qu’un délice. Elle le voulait, là, maintenant, mais adorait l’attendre et ce qu’il provoquait déjà en elle. Elle ne savait plus ce qu’elle voulait de l’attente maitrisée ou de l’urgence immédiate, au final, à part une chose : Lui. Tout de suite ou maintenant.
Sa main sur son antre, le tissu entre eux, elle se noyait dans son regard, sachant qu’il jouait encore, rien qu’un peu, de cet abandon d’elle-même. Elle était à lui ce soir, et elle adorait ça. Elle avait envie de dévorer son sourire, qu’il la dévore en retour, toute.
Plus question d’attendre, non. Elle se redressa, vint lui voler un baiser violent, arraché, mordillé, mordu presque. Refermant les cuisses sur sa main, elle tenta de le garder ainsi tandis qu’elle essayait d’enlever ses rangers, les lacets lui opposant résistance, à cause de ses gestes fébriles, désordonnés. La punkette était rongée par la fièvre enflammée qui lui faisait bouillonner le sang. Quand, enfin, elle put les ôter, elle les envoya valdinguer plus loin ainsi que ses chaussettes.
Il était temps d’ôter ce pantalon bien trop encombrant et cette ultime barrière physique qu’était la simple culotte de coton grise qui les séparaient encore.
"Plus question d'attendre. Jamais."
Sa poigne brûlante, ferme et assurée, la faisait se sentir possédée par ses mains, elle l'enlaça, fort, gémissant dans sa bouche cette impatience qui l'avait envahie. Elle se souhaitait fondre en lui, le fondre en elle, ne faire qu'un. Quand leurs lèvres se séparèrent, elle se sentit orpheline un instant, avant qu'il ne prenne possession de son cou, lui arrachant un gémissement de plus, couronné de frissons. Sa respiration, hachée, désordonnée, son corps qui se tendait vers le sien, vers ses mains, sa bouche... Elle ne s'appartenait plus. Ce soir, déjà, elle était sienne.
Elle bascula en arrière, volontairement abandonnée à ses mains, ânonnant un "N-non…" à sa question sur l’attente… Au moins étaient-ils d’accord. Cela arrivait souvent, d’ailleurs. Mais l’heure n’était pas à l’analyse de leur entente, non. Là, tout de suite, il était sur elle, ses mains s’invitant sous son débardeur, caressant sa peau qui ne demandait que ça, tremblante, frissonnante. Elle accueillit ses lèvres avec une passion non dissimulée, une fougue presque violente, à l’aune de son envie de lui. Ses lèvres en son cou, ses mains sur sa peau… S’il la souhaitait rendre folle, il était sur la bonne voie.
Attendre quoi ? "Rien ! Toi ! Je… je t’attends…" Qu’elle s’entendit lui répondre tandis qu’elle le dévorait du regard, l’observant se dévêtir, mordillant sa propre lèvre. Ce n’était pas la première fois qu’elle le voyait torse nu, elle l’avait déjà vu nu, même, mais c’était la première fois qu’elle le voyait en homme tout en se sentant femme, la première fois qu’elle le désirait consciemment, et son regard sur lui avait changé. Ce que le voir ainsi provoquait en elle également. Elle tomba son perfecto et son débardeur avec son aide, et heureusement, ses gestes étant trop fébriles pour être efficaces.
Sa poitrine dardée pressée contre son torse, le franc contact de leurs corps collés l’un à l’autre, un début de fusion, de complétude, elle amena sa bouche à son cou pour y laisser courir un peu sa langue, curieuse, gourmande. Elle abandonna sa dégustation pour se cambrer en ses bras, offrant sa poitrine à sa main, son cou à ses dents, sa peau aux frissons et sa bouche aux gémissements qu’elle ne maitrisait pas.
Alors que leurs bassins s’unirent à travers leurs jeans, son corps se tendit vers lui, prêt à l’accueillir malgré les couches de tissu, impatiente, éperdue, affamée, chaque instant lui paraissant une éternité trop loin. Elle était à la torture. Chacune des secondes qui passaient était un déchirement autant qu’un délice. Elle le voulait, là, maintenant, mais adorait l’attendre et ce qu’il provoquait déjà en elle. Elle ne savait plus ce qu’elle voulait de l’attente maitrisée ou de l’urgence immédiate, au final, à part une chose : Lui. Tout de suite ou maintenant.
Sa main sur son antre, le tissu entre eux, elle se noyait dans son regard, sachant qu’il jouait encore, rien qu’un peu, de cet abandon d’elle-même. Elle était à lui ce soir, et elle adorait ça. Elle avait envie de dévorer son sourire, qu’il la dévore en retour, toute.
Plus question d’attendre, non. Elle se redressa, vint lui voler un baiser violent, arraché, mordillé, mordu presque. Refermant les cuisses sur sa main, elle tenta de le garder ainsi tandis qu’elle essayait d’enlever ses rangers, les lacets lui opposant résistance, à cause de ses gestes fébriles, désordonnés. La punkette était rongée par la fièvre enflammée qui lui faisait bouillonner le sang. Quand, enfin, elle put les ôter, elle les envoya valdinguer plus loin ainsi que ses chaussettes.
Il était temps d’ôter ce pantalon bien trop encombrant et cette ultime barrière physique qu’était la simple culotte de coton grise qui les séparaient encore.
"Plus question d'attendre. Jamais."
Nexian
Nexian, le souffle court, observa Treize avec une intensité brûlante. Il pouvait sentir cette urgence partagée qui crépitait entre eux. Son sourire carnassier se dessina plus nettement lorsqu'elle l'embrassa avec violence, ses lèvres s'arrachant aux siennes dans une bataille aussi passionnée qu'incontrôlable.
Il la regarda un instant, ses doigts toujours fermement ancrés sur son corps. Il la regarda alors qu'elle luttait avec ses rangers, tentant de se libérer des dernières barrières. Ses mains, glissèrent alors sur sa peau nue, ses caresses devenant plus audacieuses à mesure que les vêtements tombaient.
Il lui murmura de sa voix grave et rauque:
"Plus question d'attendre, hein ?"
Il la dévora du regard. Il savourait la vue de son corps offert, sa peau frémissante sous ses doigts.
Il retira rapidement ce qu'il lui restait de vetements. Ses chaussures, son pantalon, son caleçon.
D'un geste, il finit d'ôter ce qui restait entre eux, son sourire s'élargissant alors que ses mains reprenaient possession d'elle, cette fois sans aucune limite, ni tissu pour les arrêter.
Leur souffle se mêlait, court et irrégulier, alors que chaque seconde paraissait plus précieuse que la précédente
Tandis que ses mains glissaient sur ses hanches, la ramenant contre lui, ses lèvres retrouvèrent rapidement leur chemin jusqu'à son cou, traçant une ligne brûlante le long de sa peau.
Elles se frayèrent ensuite un chemin jusqu'à son oreille, y laissant échapper un murmure, bas et rauque
"Alors, laisse-moi te montrer ce que ça veut dire vraiment."
Nexian, laissa ses doigts s'aventurer plus bas, éveillant en elle des frissons incontrôlables, alimentant cette fièvre qu’ils partageaient.
Il pouvait sentir chaque frémissement de Treize, chaque réaction à ses caresses, attisant encore plus son propre désir.
Il captait chaque mouvement, chaque spasme, comme si il voulait à jamais les graver dans sa mémoire.
Lentement, il fit glisser ses deux mains dans son dos. Il l'enlaça aussi fort qu'il l'aimait, aussi fort qu'il ne voudrait jamais la perdre, aussi fort qu'ils n'étaient qu'un, désormais.
Ses lèvres vinrent se coller aux siennes, il la pénétra lentement pendant que leurs souffles et leurs gémissements se mélaient dans leurs bouches entrouvertes.
Il la regarda un instant, ses doigts toujours fermement ancrés sur son corps. Il la regarda alors qu'elle luttait avec ses rangers, tentant de se libérer des dernières barrières. Ses mains, glissèrent alors sur sa peau nue, ses caresses devenant plus audacieuses à mesure que les vêtements tombaient.
Il lui murmura de sa voix grave et rauque:
"Plus question d'attendre, hein ?"
Il la dévora du regard. Il savourait la vue de son corps offert, sa peau frémissante sous ses doigts.
Il retira rapidement ce qu'il lui restait de vetements. Ses chaussures, son pantalon, son caleçon.
D'un geste, il finit d'ôter ce qui restait entre eux, son sourire s'élargissant alors que ses mains reprenaient possession d'elle, cette fois sans aucune limite, ni tissu pour les arrêter.
Leur souffle se mêlait, court et irrégulier, alors que chaque seconde paraissait plus précieuse que la précédente
Tandis que ses mains glissaient sur ses hanches, la ramenant contre lui, ses lèvres retrouvèrent rapidement leur chemin jusqu'à son cou, traçant une ligne brûlante le long de sa peau.
Elles se frayèrent ensuite un chemin jusqu'à son oreille, y laissant échapper un murmure, bas et rauque
"Alors, laisse-moi te montrer ce que ça veut dire vraiment."
Nexian, laissa ses doigts s'aventurer plus bas, éveillant en elle des frissons incontrôlables, alimentant cette fièvre qu’ils partageaient.
Il pouvait sentir chaque frémissement de Treize, chaque réaction à ses caresses, attisant encore plus son propre désir.
Il captait chaque mouvement, chaque spasme, comme si il voulait à jamais les graver dans sa mémoire.
Lentement, il fit glisser ses deux mains dans son dos. Il l'enlaça aussi fort qu'il l'aimait, aussi fort qu'il ne voudrait jamais la perdre, aussi fort qu'ils n'étaient qu'un, désormais.
Ses lèvres vinrent se coller aux siennes, il la pénétra lentement pendant que leurs souffles et leurs gémissements se mélaient dans leurs bouches entrouvertes.
Treize
Ils se dévoraient mutuellement du regard tandis qu’il finissait de se déshabiller. Elle eut à peine le temps de défaire le bouton de son jean, d’ouvrir la fermeture éclair qu’il faisait disparaitre son pantalon et sa culotte d’un geste vif. Plus question d’attendre. Non.
Les mains de Nexian reprirent possession de sa peau, de son corps, de son être. Elle était à sa merci. Treize était son terrain de jeu, la piste où ses mains se promenaient librement, sans entrave, sans frein. Et elle en raffolait. Ses caresses et ce qu’elles provoquaient en elle, autant de frissons, de frémissements, de gémissements qu’il était possible d’en exprimer.
Elle tendit son cou à ses lèvres brûlantes, tremblante du désir qu’elle ne cherchait nullement à dissimuler. Son murmure lui fit fermer les yeux un instant, juste le temps de savourer la promesse contenue dans ses paroles.
- "Oui, montre-moi… s’il te plait."
Son murmure était instable, partant dans les aigus, suppliant. Treize était polie. Très. Pas toujours, mais la plupart du temps, et ce soir ne faisait pas exception. Elle se cambra quand ses doigts vinrent la visiter, son corps agissant de lui-même sans qu’elle ne réfléchisse. De toute façon, elle en était incapable, à cet instant précis.
Elle était une marionnette qu’il contrôlait de ses doigts. Elle était sa marionnette et elle adorait ça. Chaque petite variation dans ses mouvements provoquait un changement en elle. Une nouvelle sensation, un nouveau sentiment. Elle était tremblante déjà, bouillonnante, ivre des prémices du plaisir qu’il lui procurait… et ce n’étaient que ses doigts. Ses propres doigts tentèrent une approche curieuse sur sa verge dressée, porteuse de promesses qu’il tiendrait sans doute.
Elle l’enlaça en retour, haletante, déjà, fort, très fort. Sentant bien que cette étreinte n’était pas que charnelle, entendant presque le message qu’elle partageait sans le savoir encore. Ami, Amant, Amour… Ferait-elle la différence ? Peut-être, quand elle serait capable de réfléchir, de poser le doigt sur un sentiment qu’elle n’avait encore pas envisagé. Fusion, déjà, des corps et des âmes, qu’elles soient en -i, -an, ou -our, les leurs ne faisaient plus qu’une.
Elle accueillit ses lèvres avec délectation et l’accueillit lui, le souffle coupé un instant hors du temps, tandis qu’il s’installait tendrement là où était sa place.
Une émotion soudaine la prit alors qu’ils échangeaient souffles et gémissements, une émotion qui lui serra la gorge et humidifia ses yeux, un sentiment de plénitude, de complétion qu’elle avait entraperçu lorsque leurs lèvres s’étaient liées pour la première fois. La gorge serrée, elle gémit son prénom contre sa bouche, son bassin épousant les mouvements du sien, suivant le rythme qu'il imposait. Ses chevilles s'en vinrent se nouer derrière lui, comme pour lui interdire toute retraite.
Il était là, en elle, ici et maintenant. Il était là et elle comptait bien qu'il y reste.
Les mains de Nexian reprirent possession de sa peau, de son corps, de son être. Elle était à sa merci. Treize était son terrain de jeu, la piste où ses mains se promenaient librement, sans entrave, sans frein. Et elle en raffolait. Ses caresses et ce qu’elles provoquaient en elle, autant de frissons, de frémissements, de gémissements qu’il était possible d’en exprimer.
Elle tendit son cou à ses lèvres brûlantes, tremblante du désir qu’elle ne cherchait nullement à dissimuler. Son murmure lui fit fermer les yeux un instant, juste le temps de savourer la promesse contenue dans ses paroles.
- "Oui, montre-moi… s’il te plait."
Son murmure était instable, partant dans les aigus, suppliant. Treize était polie. Très. Pas toujours, mais la plupart du temps, et ce soir ne faisait pas exception. Elle se cambra quand ses doigts vinrent la visiter, son corps agissant de lui-même sans qu’elle ne réfléchisse. De toute façon, elle en était incapable, à cet instant précis.
Elle était une marionnette qu’il contrôlait de ses doigts. Elle était sa marionnette et elle adorait ça. Chaque petite variation dans ses mouvements provoquait un changement en elle. Une nouvelle sensation, un nouveau sentiment. Elle était tremblante déjà, bouillonnante, ivre des prémices du plaisir qu’il lui procurait… et ce n’étaient que ses doigts. Ses propres doigts tentèrent une approche curieuse sur sa verge dressée, porteuse de promesses qu’il tiendrait sans doute.
Elle l’enlaça en retour, haletante, déjà, fort, très fort. Sentant bien que cette étreinte n’était pas que charnelle, entendant presque le message qu’elle partageait sans le savoir encore. Ami, Amant, Amour… Ferait-elle la différence ? Peut-être, quand elle serait capable de réfléchir, de poser le doigt sur un sentiment qu’elle n’avait encore pas envisagé. Fusion, déjà, des corps et des âmes, qu’elles soient en -i, -an, ou -our, les leurs ne faisaient plus qu’une.
Elle accueillit ses lèvres avec délectation et l’accueillit lui, le souffle coupé un instant hors du temps, tandis qu’il s’installait tendrement là où était sa place.
Une émotion soudaine la prit alors qu’ils échangeaient souffles et gémissements, une émotion qui lui serra la gorge et humidifia ses yeux, un sentiment de plénitude, de complétion qu’elle avait entraperçu lorsque leurs lèvres s’étaient liées pour la première fois. La gorge serrée, elle gémit son prénom contre sa bouche, son bassin épousant les mouvements du sien, suivant le rythme qu'il imposait. Ses chevilles s'en vinrent se nouer derrière lui, comme pour lui interdire toute retraite.
Il était là, en elle, ici et maintenant. Il était là et elle comptait bien qu'il y reste.
Nexian
Nexian répondit avec la même intensité à son étreinte. Leurs corps s'accordaient, leurs respirations se calquaient l'une sur l'autre, formant cette symphonie silencieuse qu'ils seuls pouvaient comprendre.
Il sentit l'onde de cette connexion totale les envelopper tous les deux. Chaque geste, chaque souffle partagé. Chaque regard, chaque contact. Tout n'était plus qu'une traduction physique de l'union qu'ils avaient forgée, d'abord à travers des regards et des mots, et maintenant à travers leurs corps. Les mouvements de Treize, sa façon de l'accueillir, de s'accrocher à lui, étaient à la fois un appel et une affirmation. Il comprenait sans qu'elle n'ait besoin de dire plus.
Les lèvres de Nexian trouvèrent à nouveau les siennes dans un baiser doux mais chargé d'une signification plus grande. Il la serra contre lui, ses mains explorant encore et encore chaque courbe, chaque réaction de son corps enflammé par leur union. Dans ses gestes, il y avait cette promesse silencieuse : il ne partirait pas, il était là pour elle, pour eux.
Ses mains la tenaient fermement, mais avec une tendresse qu'il n'avait jamais partagée avec personne d'autre. Il sentait ce mélange d'émotions en elle, dans ses gestes fébriles, dans ses murmures haletants. Il y avait plus que le désir brut, une sensation qu'ils partageaient sans réellement la nommer.
Ses mouvements, tantôt rapides, tantôt lents, répondaient à l'énergie brute qui les consumait tous les deux. Comme si ils dansaient un ballet répété des milliers de fois. Leurs corps, si longtemps en attente, s'étaient enfin trouvés, et chaque geste qu'il posait était une affirmation de leur fusion, une confirmation de ce qu'ils avaient partagé jusque-là.
Soudain, le rythme de la symphonie changea. La respiration de Treize s'accelera encore, elle se cambra davantage, tandis qu'il sentait ses ongles lui lacérer le dos.
Nexian accelera ses mouvements du bassin, resserrant davantage son etreinte comme si il voulait la graver en lui à jamais, pressant encore plus ses lèvres contre le siennes par une main fermement placée derrière sa tête.
Il ne voulait rien manquer de ses gémissements, de plus en plus forts, de plus en plus insistants, de plus en plus délicieux.
Les sensations se mêlaient, une montée inexorable vers ce point culminant où tout basculerait
Leurs regards se croisèrent une dernière fois, remplis d’une émotion brute. Le monde autour d'eux disparut, ne laissant que ce moment, cette union parfaite, où le temps semblait s'arrêter.
Un véritable ouragan traversa le corps des deux amants.
Nexian vint en elle, et elle vint avec lui.
Dans un dernier accord, le crescendo s’évanouit, laissant place au silence, comme la résolution naturelle d’une pièce magistrale, apaisée et complète.
Il sentit l'onde de cette connexion totale les envelopper tous les deux. Chaque geste, chaque souffle partagé. Chaque regard, chaque contact. Tout n'était plus qu'une traduction physique de l'union qu'ils avaient forgée, d'abord à travers des regards et des mots, et maintenant à travers leurs corps. Les mouvements de Treize, sa façon de l'accueillir, de s'accrocher à lui, étaient à la fois un appel et une affirmation. Il comprenait sans qu'elle n'ait besoin de dire plus.
Les lèvres de Nexian trouvèrent à nouveau les siennes dans un baiser doux mais chargé d'une signification plus grande. Il la serra contre lui, ses mains explorant encore et encore chaque courbe, chaque réaction de son corps enflammé par leur union. Dans ses gestes, il y avait cette promesse silencieuse : il ne partirait pas, il était là pour elle, pour eux.
Ses mains la tenaient fermement, mais avec une tendresse qu'il n'avait jamais partagée avec personne d'autre. Il sentait ce mélange d'émotions en elle, dans ses gestes fébriles, dans ses murmures haletants. Il y avait plus que le désir brut, une sensation qu'ils partageaient sans réellement la nommer.
Ses mouvements, tantôt rapides, tantôt lents, répondaient à l'énergie brute qui les consumait tous les deux. Comme si ils dansaient un ballet répété des milliers de fois. Leurs corps, si longtemps en attente, s'étaient enfin trouvés, et chaque geste qu'il posait était une affirmation de leur fusion, une confirmation de ce qu'ils avaient partagé jusque-là.
Soudain, le rythme de la symphonie changea. La respiration de Treize s'accelera encore, elle se cambra davantage, tandis qu'il sentait ses ongles lui lacérer le dos.
Nexian accelera ses mouvements du bassin, resserrant davantage son etreinte comme si il voulait la graver en lui à jamais, pressant encore plus ses lèvres contre le siennes par une main fermement placée derrière sa tête.
Il ne voulait rien manquer de ses gémissements, de plus en plus forts, de plus en plus insistants, de plus en plus délicieux.
Les sensations se mêlaient, une montée inexorable vers ce point culminant où tout basculerait
Leurs regards se croisèrent une dernière fois, remplis d’une émotion brute. Le monde autour d'eux disparut, ne laissant que ce moment, cette union parfaite, où le temps semblait s'arrêter.
Un véritable ouragan traversa le corps des deux amants.
Nexian vint en elle, et elle vint avec lui.
Dans un dernier accord, le crescendo s’évanouit, laissant place au silence, comme la résolution naturelle d’une pièce magistrale, apaisée et complète.
Treize
Quelques temps auparavant s'était posée la question de ce que ferait Nexian à l'avenir. S'il resterait aux côtés de la jeune Béninoise, s'ils travailleraient ensemble, s'il signerait lui-même avec le Centre...
Cette dernière question était dérisoire, la seconde importait, mais la première, la première prenait tout son sens ce soir, et la réponse semblait passablement claire.
Longtemps, ils avaient évolué côte à côte sans dévier de cette amitié fusionnelle, sans que Treize n'imagine quoique ce soit d'autre entre eux, coincée derrière ses œillères, ses principes. Elle n'aimait rien ni personne de cette manière et les choses de la vie ne l'intéressaient pas. Point. Jusqu'à ce qu'elle entrouvre la porte des possibles. Ce soir Nexian avait ouvert grand cette porte et s'y était engouffré, prenant la place, toute, prenant sa place, celle qui lui était dédiée.
Ils dansaient ce soir, une danse dont eux seuls connaissaient la mélodie, une symphonie à quatre mains et deux corps, qu'ils découvraient sans fausse note. Il était le musicien et elle était son instrument et, ensemble, l'accord était plus que parfait.
Ses ongles ancrés en son dos, elle ne maitrisait plus rien, depuis un moment déjà son corps parlait pour elle, exprimant tout ce qu'elle ressentait pour lui, et il y avait beaucoup à dire. Elle le gémissait contre sa bouche, fort. Très fort. Aussi fort qu'elle l'aimait.
Leurs billes sombres soudées à nouveau, Treize resta submergée, silencieuse tout à coup, ses lèvres entrouvertes ne laissant passer qu'un brin de souffle haché, des larmes perlant au coin de ses yeux, qu'elle ne sentit pas couler sur ses joues, toute emportée qu'elle était par le point d'orgue de leur union, jouant là l'ultime note de leur partition.
Elle libéra son dos de ses griffes, menant une main à sa joue à lui, ne quittant pas ses yeux, prenant conscience de ses propres joues humides, étonnée des réactions de ses chairs qu'elle ne connaissait pas si bien, faut croire. La jeune femme tremblait de partout, relâchant l'émotion qu'il avait provoquée en elle, qu'ils avaient provoquée ensemble.
Quand, enfin, elle reprit possession de son corps, elle se nicha contre lui dans une étreinte tendre, un sourire de bienheureuse sur les lèvres, lèvres qu'elle nicha en son cou. Elle serait bien restée ainsi pour la nuit, mais il leur manquait un brin de confort pour ce faire. Ils se rhabillèrent donc.
Treize resta silencieuse, en pleine introspection. Que s'était-il réellement passé ce soir ? Elle n'avait pas le sentiment que cela n'avait été que charnel et elle ne savait comment nommer cette sensation en elle. Elle lui jeta un coup d’œil, encore en partie perchée là où il l'avait menée. Quand leurs regards se croisèrent, elle lui sourit. Grand. Pour la première fois de sa vie elle se sentait réellement à sa place, bien qu'elle ne sache pas vraiment quelle place était la sienne.
Auprès de lui.
C'est la réponse qui lui vint au réveil. Simple. Evidente. Aussi évidente que l'empressement qu'elle avait mis pour le venir sauver des mois auparavant. Aussi évidente qu'ils communiquaient sans mot dire, aussi évidente que le bien être qu'elle ressentait, là, ici et maintenant.
Cette dernière question était dérisoire, la seconde importait, mais la première, la première prenait tout son sens ce soir, et la réponse semblait passablement claire.
Longtemps, ils avaient évolué côte à côte sans dévier de cette amitié fusionnelle, sans que Treize n'imagine quoique ce soit d'autre entre eux, coincée derrière ses œillères, ses principes. Elle n'aimait rien ni personne de cette manière et les choses de la vie ne l'intéressaient pas. Point. Jusqu'à ce qu'elle entrouvre la porte des possibles. Ce soir Nexian avait ouvert grand cette porte et s'y était engouffré, prenant la place, toute, prenant sa place, celle qui lui était dédiée.
Ils dansaient ce soir, une danse dont eux seuls connaissaient la mélodie, une symphonie à quatre mains et deux corps, qu'ils découvraient sans fausse note. Il était le musicien et elle était son instrument et, ensemble, l'accord était plus que parfait.
Ses ongles ancrés en son dos, elle ne maitrisait plus rien, depuis un moment déjà son corps parlait pour elle, exprimant tout ce qu'elle ressentait pour lui, et il y avait beaucoup à dire. Elle le gémissait contre sa bouche, fort. Très fort. Aussi fort qu'elle l'aimait.
Leurs billes sombres soudées à nouveau, Treize resta submergée, silencieuse tout à coup, ses lèvres entrouvertes ne laissant passer qu'un brin de souffle haché, des larmes perlant au coin de ses yeux, qu'elle ne sentit pas couler sur ses joues, toute emportée qu'elle était par le point d'orgue de leur union, jouant là l'ultime note de leur partition.
Elle libéra son dos de ses griffes, menant une main à sa joue à lui, ne quittant pas ses yeux, prenant conscience de ses propres joues humides, étonnée des réactions de ses chairs qu'elle ne connaissait pas si bien, faut croire. La jeune femme tremblait de partout, relâchant l'émotion qu'il avait provoquée en elle, qu'ils avaient provoquée ensemble.
Quand, enfin, elle reprit possession de son corps, elle se nicha contre lui dans une étreinte tendre, un sourire de bienheureuse sur les lèvres, lèvres qu'elle nicha en son cou. Elle serait bien restée ainsi pour la nuit, mais il leur manquait un brin de confort pour ce faire. Ils se rhabillèrent donc.
Treize resta silencieuse, en pleine introspection. Que s'était-il réellement passé ce soir ? Elle n'avait pas le sentiment que cela n'avait été que charnel et elle ne savait comment nommer cette sensation en elle. Elle lui jeta un coup d’œil, encore en partie perchée là où il l'avait menée. Quand leurs regards se croisèrent, elle lui sourit. Grand. Pour la première fois de sa vie elle se sentait réellement à sa place, bien qu'elle ne sache pas vraiment quelle place était la sienne.
Auprès de lui.
C'est la réponse qui lui vint au réveil. Simple. Evidente. Aussi évidente que l'empressement qu'elle avait mis pour le venir sauver des mois auparavant. Aussi évidente qu'ils communiquaient sans mot dire, aussi évidente que le bien être qu'elle ressentait, là, ici et maintenant.
Nexian
Nexian ouvrit les yeux, encore enveloppé par la chaleur de la nuit précédente. Le souvenir de la nuit était encore vif dans son esprit, mais il savait que le moment était venu de revenir à la réalité. Leur mission n'était pas terminée.
Il tourna la tête et aperçut Treize, toujours endormie à ses côtés. Une vague de tendresse le traversa. Plus profonde qu'il ne l’aurait imaginé. La nuit qu’ils avaient partagée n’était pas simplement un moment de passion, mais une véritable connexion qui avait redéfini leur relation. Treize n'était plus une amie. Elle avait pris une place qu’il n’avait jamais envisagée, une place qui, il le comprenait maintenant, lui appartenait.
Il lui caressa tendrement l'épaule, son regard s’attardant sur son visage apaisé. Il ressentait pour elle quelque chose de plus grand, de plus profond. Quelque chose qui lui donnait envie de la protéger, de la garder à ses côtés, quoi qu’il arrive. Quoi qu'il en coûte.
Quelque chose qui le rendrait assez fort pour déplacer des montagnes, mais assez vulnérable pour causer sa perte.
Ce sentiment porte un nom, mais il était peut-être trop tôt pour l'évoquer.
Treize finit par ouvrir les yeux. Dès que leurs regards se croisèrent, un sourire se dessina sur ses lèvres, un sourire grand et sincère. Nexian le lui rendit, appréciant la simplicité et la fluidité de leur échange. Ils n’avaient pas besoin de mots.
Il était persuadé qu'elle repenserait birevement à la nuit passée, s'interrogerait comme lui sur ses sentiments, et s'empresserait de ranger tout ça dans un placard, tout comme lui.
La mission d'abord.
Après avoir rassemblé leurs affaires et éteint les restes du feu, ils vérifièrent une dernière fois l’équipement et les vivres avant de reprendre leurs tâches de la veille. La mission d’exploration et de surveillance ne devait pas être négligée, malgré ce qu’ils venaient de vivre.
Treize, plus attentive, avait repéré deux silhouettes qui évoluaient non loin de là. Elle les observait avec une méfiance naturelle, sachant que toute rencontre était potentiellement risquée.
Nexian perçu son changement d'attitude, la suivit du regard et aperçut à son tour l'homme et la femme. Ils semblaient tourner en rond, comme s'ils cherchaient quelque chose ou hésitaient à prendre une direction.
Treize pointa les silhouettes du doigt pour montrer à Nexian ce qu'elle avait vu. Il hocha la tête en silence, ses instincts de survie s'éveillant immédiatement. Il savait aussi bien qu'elle qu'il fallait rester sur ses gardes. Mais pas de décision hâtive.
Elle attrapa alors sa radio et, avec cette assurance qu'il lui connaissait bien, balaya les ondes courtes avant de prendre la parole.
"Allo ? Ici Treize et Nexian. On est derrière l'entrée des tunnels, sur la colline. Je vous vois tourner en rond depuis un moment... Tout va bien ? Vous avez besoin d'aide ?"
Nexian observa attentivement les deux inconnus, prêt à toute éventualité. Le ton poli de Treize contrastait avec son apparence, mais il savait que dans ce monde, toute approche devait être mesurée.
Il tourna la tête et aperçut Treize, toujours endormie à ses côtés. Une vague de tendresse le traversa. Plus profonde qu'il ne l’aurait imaginé. La nuit qu’ils avaient partagée n’était pas simplement un moment de passion, mais une véritable connexion qui avait redéfini leur relation. Treize n'était plus une amie. Elle avait pris une place qu’il n’avait jamais envisagée, une place qui, il le comprenait maintenant, lui appartenait.
Il lui caressa tendrement l'épaule, son regard s’attardant sur son visage apaisé. Il ressentait pour elle quelque chose de plus grand, de plus profond. Quelque chose qui lui donnait envie de la protéger, de la garder à ses côtés, quoi qu’il arrive. Quoi qu'il en coûte.
Quelque chose qui le rendrait assez fort pour déplacer des montagnes, mais assez vulnérable pour causer sa perte.
Ce sentiment porte un nom, mais il était peut-être trop tôt pour l'évoquer.
Treize finit par ouvrir les yeux. Dès que leurs regards se croisèrent, un sourire se dessina sur ses lèvres, un sourire grand et sincère. Nexian le lui rendit, appréciant la simplicité et la fluidité de leur échange. Ils n’avaient pas besoin de mots.
Il était persuadé qu'elle repenserait birevement à la nuit passée, s'interrogerait comme lui sur ses sentiments, et s'empresserait de ranger tout ça dans un placard, tout comme lui.
La mission d'abord.
Après avoir rassemblé leurs affaires et éteint les restes du feu, ils vérifièrent une dernière fois l’équipement et les vivres avant de reprendre leurs tâches de la veille. La mission d’exploration et de surveillance ne devait pas être négligée, malgré ce qu’ils venaient de vivre.
Treize, plus attentive, avait repéré deux silhouettes qui évoluaient non loin de là. Elle les observait avec une méfiance naturelle, sachant que toute rencontre était potentiellement risquée.
Nexian perçu son changement d'attitude, la suivit du regard et aperçut à son tour l'homme et la femme. Ils semblaient tourner en rond, comme s'ils cherchaient quelque chose ou hésitaient à prendre une direction.
Treize pointa les silhouettes du doigt pour montrer à Nexian ce qu'elle avait vu. Il hocha la tête en silence, ses instincts de survie s'éveillant immédiatement. Il savait aussi bien qu'elle qu'il fallait rester sur ses gardes. Mais pas de décision hâtive.
Elle attrapa alors sa radio et, avec cette assurance qu'il lui connaissait bien, balaya les ondes courtes avant de prendre la parole.
"Allo ? Ici Treize et Nexian. On est derrière l'entrée des tunnels, sur la colline. Je vous vois tourner en rond depuis un moment... Tout va bien ? Vous avez besoin d'aide ?"
Nexian observa attentivement les deux inconnus, prêt à toute éventualité. Le ton poli de Treize contrastait avec son apparence, mais il savait que dans ce monde, toute approche devait être mesurée.
Treize
Cela faisait quelques temps qu'elle les voyait évoluer pas si loin d'eux. Elle les observait, méfiante, les pointant du doigt pour les montrer à son ami.
Un homme et une femme, comme eux.
La punkette ne savait pas s'ils étaient amicaux ou non.
Dans le doute, du haut de la colline où ils avaient posé leur campement, elle actionna sa radio, balayant les ondes courtes.
-" Allo ? Ici Treize et Nexian. On est derrière l'entrée des tunnels, sur la colline. Je vous vois tourner en rond depuis un moment... Tout va bien ? Vous avez besoin d'aide ?"
Ouais, une belle crête verte et des manières polies. Tout est possible. C'est le fract, après tout.
Rosy
La radio qui grésille, une voix qui se fait entendre, ça surprend toujours un peu lorsqu'on est habitué au bruit silencieux d'une nature dévastée. Elle regarde son compagnon d'infortune tout en écoutant la voix, puis relève la tête en direction de la seule présence humaine observée à l'horizon.
Un acquiescement de tête réciproque, Rosy enclenche à son tour la radio.
Salut Treize et Nexian, ici Rosy, je suis accompagnée d'Axel. Je te rassure, tourner en rond ne fait pas de nous des autistes, et nous ne sommes pas atteints d'un AVC, du moins pas encore !
Non... aussi charmante que soit la compagnie d'Axel, nous cherchons désespérément un coin d'eau potable tandis que toute cette mer salée nous fait baver... Et à défaut d'oasis, une petite gourde d'eau nous éviterait sans doute de nous lyophiliser à terme !
Un silence, Rosy renvoie alors la question.
Et pour vous, tout va bien ?
Treize
La jeune Treize écouta attentivement la réponse de la prénommée Rosy. Son compagnon, tout aussi attentif, était près d'elle. Elle l'interrogea du regard sur l'état de leurs stocks d'eau, ces jours-ci, c'est lui qui gérait. Il fallait toujours laisser croire aux hommes qu'ils avaient quelques responsabilités, du choix, c'est ce que lui avait appris sa mère.
Celui-ci acquiesçant, elle répondit.
- Tout va bien pour nous, c'est une petite promenade d'agrément, m'voyez ?
Elle passa sur la marche forcée et la fatigue, tout comme elle n'évoqua pas l'objet réel de leur voyage.
- Toujours est-il que nous pouvons nous séparer d'un peu d'eau. Pas grand chose, mais au moins de quoi tenir une lune chacun, si ça vous intéresse et nous pourrons partager un repas. Nous ne bougerons pas d'ici avant un moment, si vous souhaitez nous rejoindre...
Axel
Axel reste muet, tend l’oreille et laisse Rosy gérer ce contact.
La fille semble avoir la tête sur les épaules et Axel acquiesce en direction du regard de Rosy lors de la dernière transmission en guise d’acceptation pour la tournure des échanges.
De toute façon, ils n’ont pas trop le choix …
Par respect et pour donner plus d’assurance à leur partage des ondes, Axel prends aussi le combiné.
Salut … Moi c’est Axel. Rosy traduit bien l’état d’esprit que nous avons en commun elle et moi … C’est clair que depuis quelques lunes on se tourne un peu autour, alors autant mettre nos postérieurs autour d’un barbecue nomade et nous discuterons de pas mal de sujets, et pourquoi pas d’un avenir commun …
Il repose la radio, étire ses jambes et se relève pour rassembler leurs provisions. En passant prés de Rosy, il se penche et dépose un baiser sur son front …
Nexian
Après avoir entendu la réponse de l'étranger, Nexian se leva. Les yeux plissés et la main en visière, il observa les deux individus, car il semblait y avoir du mouvement.
"Ok, ici Nexian. Avant de parler de fonder une famille et d'acheter un Scénic, on va déjà commencer par se présenter et parler de ce que font nos parents. Rejoignez-nous, on peut vous dépanner d'un peu d'eau, et on allait justement passer à table"
Il marqua une pause, jeta un regard vers Treize. Elle ne fit pas mine de désapprouver, bien qu'il soit certain qu'elle avait anticipé ce qu'il s'apprêtait à ajouter. En tout cas, sur le fond.
"Et euh. Rangez vos armes, si vous en avez. Chez nous, on garde pas ses flingues à table, c'est malpoli"
Rosy
Un baiser sur le front et voilà Axel qui s'affaire à regrouper le peu de choses qu'ils ont en leur possession. Et comme il faut laisser aux hommes l'illusion qu'ils sont les maitres du monde, du moins de l'humble campement qu'ils occupent, Rosy prend le relai pour poursuivre l'échange avec le duo au loin.
La seule arme que je possède est une petite paire de ciseaux dont l'usage est limité à couper des herbes qui m'intéressent ...
D'un ton plus bas et un brin amusée
... et rafraichir la coupe et entretenir la barbe naissante d'Axel !
Avant de reprendre
Accessoirement elle me rassure si je dois me défendre, quand bien même vu l'arme de destruction massive, c'est plus dans ma tête que dans l'engin !
Bref, tout ça pour dire que nous serons d'une politesse sans faille, ni armes ni coudes sur la table !
Quant au Scénic, si famille il devait y avoir un jour... un bon vieux Combi me semble plus adapté dans ces terres hostiles non ? En attendant, nous vous remercions pour votre offre et ne manquerons pas de vous faire un cadeau en échange... nous en rediscuterons dès que nous vous aurons rejoint !
C'est fou ce qu'elle peut être bavarde, innocemment cela laisse le temps à Axel de tout ranger... Tout en parlant Rosy pose un regard et un sourire bienveillants sur l'homme qui l'accompagne...
Treize
Treize avait repris la radio, Nexian se rendant fort utile en commençant à préparer le barbecue pour leurs invités. Une fois qu'il avait posé ses burnes sur la table en mettant les choses au clair niveau armement, il s'était sitôt affairé à l'élaboration d'un menu complexe. Entrée, plat, dessert... Le tout dans une seule préparation, faut pas déconner.
Leurs réserves séchées étaient assez conséquentes pour être partagées, ce qu'ils n'hésitaient pas à faire.
- "À pieds ou en combi, on vous attend, ça chauffe, ne tardez pas trop sinon il ne restera plus rien ! Coudes ou pas coudes !"
La jeune punkette s'occupa d'aller ramasser plus de bois pour le feu, c'était toujours plus agréable de papoter autour d'une bonne flambée.
*********
Ils n'arrivèrent finalement pas ce soir-là, préférant assécher une flaque douteuse que de se fier aux deux punks, à moins que leur soif ait été telle que l'effort nécessaire pour les rejoindre avant de boire était au-dessus de leurs forces. Tant pis, tant mieux... Ils échangèrent encore un peu, convenant de se retrouver de l'autre côté de la colline le lendemain soir. Soit. Comme il leur siérait.
Treize s'en foutait pas mal après tout, c'étaient eux qui étaient dans le besoin, son compagnon et elle ayant tout ce qu'il leur fallait.
En particulier eux-mêmes.
Après ces échanges aux apparences sereines, aux apparences seulement, redescendre la pression était plus que nécessaire.
La jeune femme coupa sa radio et s'approcha du feu qui crépitait, et dit à Nexian qui était occupé avec la préparation du repas.
- "Te fatigue pas pour eux, ils ne nous rejoignent que demain soir." Elle lui sourit tendrement. "Tu nous fais quoi de bon ?"
C'était sans doute pas plus mal qu'ils n'arrivent pas de suite, au final, la bienvenue pause du soir allait leur permettre d'oublier un peu leur mission. Il leur faudrait néanmoins rester vigilants cette nuit, rien n'était sûr quant aux réelles motivations d'Axel et Rosy.
Pour l'heure, ils étaient encore loin et les alentours avaient été vérifiés. Une silhouette, muette, au loin, du genre qui tentait de se faire discrète, ils verraient bien le lendemain, elle se tenait près du lieu de leur rendez-vous.
La jeune femme avait tenté de passer la journée concentrée, ne s'accordant que trop peu de temps personnel pour songer. Plusieurs fois elle s'était surprise à chercher le regard de Nexian, à l'observer, ou à effleurer de ses doigts ses propres lèvres, songeuse. Pro, oui, mais pas que.
Une fois qu'il eut mis à cuire les aliments, elle s'en vint se lover contre lui, un geste oscillant entre naturel et timidité. Oui, elle pouvait l'être. La preuve.
Un homme et une femme, comme eux.
La punkette ne savait pas s'ils étaient amicaux ou non.
Dans le doute, du haut de la colline où ils avaient posé leur campement, elle actionna sa radio, balayant les ondes courtes.
-" Allo ? Ici Treize et Nexian. On est derrière l'entrée des tunnels, sur la colline. Je vous vois tourner en rond depuis un moment... Tout va bien ? Vous avez besoin d'aide ?"
Ouais, une belle crête verte et des manières polies. Tout est possible. C'est le fract, après tout.
Rosy
La radio qui grésille, une voix qui se fait entendre, ça surprend toujours un peu lorsqu'on est habitué au bruit silencieux d'une nature dévastée. Elle regarde son compagnon d'infortune tout en écoutant la voix, puis relève la tête en direction de la seule présence humaine observée à l'horizon.
Un acquiescement de tête réciproque, Rosy enclenche à son tour la radio.
Salut Treize et Nexian, ici Rosy, je suis accompagnée d'Axel. Je te rassure, tourner en rond ne fait pas de nous des autistes, et nous ne sommes pas atteints d'un AVC, du moins pas encore !
Non... aussi charmante que soit la compagnie d'Axel, nous cherchons désespérément un coin d'eau potable tandis que toute cette mer salée nous fait baver... Et à défaut d'oasis, une petite gourde d'eau nous éviterait sans doute de nous lyophiliser à terme !
Un silence, Rosy renvoie alors la question.
Et pour vous, tout va bien ?
Treize
La jeune Treize écouta attentivement la réponse de la prénommée Rosy. Son compagnon, tout aussi attentif, était près d'elle. Elle l'interrogea du regard sur l'état de leurs stocks d'eau, ces jours-ci, c'est lui qui gérait. Il fallait toujours laisser croire aux hommes qu'ils avaient quelques responsabilités, du choix, c'est ce que lui avait appris sa mère.
Celui-ci acquiesçant, elle répondit.
- Tout va bien pour nous, c'est une petite promenade d'agrément, m'voyez ?
Elle passa sur la marche forcée et la fatigue, tout comme elle n'évoqua pas l'objet réel de leur voyage.
- Toujours est-il que nous pouvons nous séparer d'un peu d'eau. Pas grand chose, mais au moins de quoi tenir une lune chacun, si ça vous intéresse et nous pourrons partager un repas. Nous ne bougerons pas d'ici avant un moment, si vous souhaitez nous rejoindre...
Axel
Axel reste muet, tend l’oreille et laisse Rosy gérer ce contact.
La fille semble avoir la tête sur les épaules et Axel acquiesce en direction du regard de Rosy lors de la dernière transmission en guise d’acceptation pour la tournure des échanges.
De toute façon, ils n’ont pas trop le choix …
Par respect et pour donner plus d’assurance à leur partage des ondes, Axel prends aussi le combiné.
Salut … Moi c’est Axel. Rosy traduit bien l’état d’esprit que nous avons en commun elle et moi … C’est clair que depuis quelques lunes on se tourne un peu autour, alors autant mettre nos postérieurs autour d’un barbecue nomade et nous discuterons de pas mal de sujets, et pourquoi pas d’un avenir commun …
Il repose la radio, étire ses jambes et se relève pour rassembler leurs provisions. En passant prés de Rosy, il se penche et dépose un baiser sur son front …
Nexian
Après avoir entendu la réponse de l'étranger, Nexian se leva. Les yeux plissés et la main en visière, il observa les deux individus, car il semblait y avoir du mouvement.
"Ok, ici Nexian. Avant de parler de fonder une famille et d'acheter un Scénic, on va déjà commencer par se présenter et parler de ce que font nos parents. Rejoignez-nous, on peut vous dépanner d'un peu d'eau, et on allait justement passer à table"
Il marqua une pause, jeta un regard vers Treize. Elle ne fit pas mine de désapprouver, bien qu'il soit certain qu'elle avait anticipé ce qu'il s'apprêtait à ajouter. En tout cas, sur le fond.
"Et euh. Rangez vos armes, si vous en avez. Chez nous, on garde pas ses flingues à table, c'est malpoli"
Rosy
Un baiser sur le front et voilà Axel qui s'affaire à regrouper le peu de choses qu'ils ont en leur possession. Et comme il faut laisser aux hommes l'illusion qu'ils sont les maitres du monde, du moins de l'humble campement qu'ils occupent, Rosy prend le relai pour poursuivre l'échange avec le duo au loin.
La seule arme que je possède est une petite paire de ciseaux dont l'usage est limité à couper des herbes qui m'intéressent ...
D'un ton plus bas et un brin amusée
... et rafraichir la coupe et entretenir la barbe naissante d'Axel !
Avant de reprendre
Accessoirement elle me rassure si je dois me défendre, quand bien même vu l'arme de destruction massive, c'est plus dans ma tête que dans l'engin !
Bref, tout ça pour dire que nous serons d'une politesse sans faille, ni armes ni coudes sur la table !
Quant au Scénic, si famille il devait y avoir un jour... un bon vieux Combi me semble plus adapté dans ces terres hostiles non ? En attendant, nous vous remercions pour votre offre et ne manquerons pas de vous faire un cadeau en échange... nous en rediscuterons dès que nous vous aurons rejoint !
C'est fou ce qu'elle peut être bavarde, innocemment cela laisse le temps à Axel de tout ranger... Tout en parlant Rosy pose un regard et un sourire bienveillants sur l'homme qui l'accompagne...
Treize
Treize avait repris la radio, Nexian se rendant fort utile en commençant à préparer le barbecue pour leurs invités. Une fois qu'il avait posé ses burnes sur la table en mettant les choses au clair niveau armement, il s'était sitôt affairé à l'élaboration d'un menu complexe. Entrée, plat, dessert... Le tout dans une seule préparation, faut pas déconner.
Leurs réserves séchées étaient assez conséquentes pour être partagées, ce qu'ils n'hésitaient pas à faire.
- "À pieds ou en combi, on vous attend, ça chauffe, ne tardez pas trop sinon il ne restera plus rien ! Coudes ou pas coudes !"
La jeune punkette s'occupa d'aller ramasser plus de bois pour le feu, c'était toujours plus agréable de papoter autour d'une bonne flambée.
*********
Ils n'arrivèrent finalement pas ce soir-là, préférant assécher une flaque douteuse que de se fier aux deux punks, à moins que leur soif ait été telle que l'effort nécessaire pour les rejoindre avant de boire était au-dessus de leurs forces. Tant pis, tant mieux... Ils échangèrent encore un peu, convenant de se retrouver de l'autre côté de la colline le lendemain soir. Soit. Comme il leur siérait.
Treize s'en foutait pas mal après tout, c'étaient eux qui étaient dans le besoin, son compagnon et elle ayant tout ce qu'il leur fallait.
En particulier eux-mêmes.
Après ces échanges aux apparences sereines, aux apparences seulement, redescendre la pression était plus que nécessaire.
La jeune femme coupa sa radio et s'approcha du feu qui crépitait, et dit à Nexian qui était occupé avec la préparation du repas.
- "Te fatigue pas pour eux, ils ne nous rejoignent que demain soir." Elle lui sourit tendrement. "Tu nous fais quoi de bon ?"
C'était sans doute pas plus mal qu'ils n'arrivent pas de suite, au final, la bienvenue pause du soir allait leur permettre d'oublier un peu leur mission. Il leur faudrait néanmoins rester vigilants cette nuit, rien n'était sûr quant aux réelles motivations d'Axel et Rosy.
Pour l'heure, ils étaient encore loin et les alentours avaient été vérifiés. Une silhouette, muette, au loin, du genre qui tentait de se faire discrète, ils verraient bien le lendemain, elle se tenait près du lieu de leur rendez-vous.
La jeune femme avait tenté de passer la journée concentrée, ne s'accordant que trop peu de temps personnel pour songer. Plusieurs fois elle s'était surprise à chercher le regard de Nexian, à l'observer, ou à effleurer de ses doigts ses propres lèvres, songeuse. Pro, oui, mais pas que.
Une fois qu'il eut mis à cuire les aliments, elle s'en vint se lover contre lui, un geste oscillant entre naturel et timidité. Oui, elle pouvait l'être. La preuve.
Nexian
La soirée passa dans une tranquillité inhabituelle. Le feu crépitait doucement, tandis que Nexian et Treize partageaient un repas réconfortant. Les échanges étaient légers, presque silencieux. L'idée de ne pas avoir à s'inquiéter de Rosy et Axel pour le moment allégeait un peu l’atmosphère. Une pause bienvenue avant les inconnues du lendemain.
Au matin, le calme fut brisé tôt. Nexian, tout en vérifiant les alentours, aperçut du coin de l'œil une silhouette furtive à la lisière de leur campement. Instinctivement, il resta immobile, observant l’intruse se rapprocher lentement, ses mouvements maladroits et hésitants trahissant sa fatigue. Elle était en mauvais état, ses vêtements en lambeaux et son visage émacié. Nexian jeta un coup d’œil à Treize, qui n’avait pas encore remarqué sa présence.
Il attendit que Treize remarque l'intruse, et lui fit signe de ne pas bouger d'un geste de la main. Ils devaient en savoir plus avant d'agir, et ne pas l'effrayer. L'inconnue, toujours vacillante, s'approchait un peu plus du campement. Nexian prit alors la parole, sa voix basse mais ferme.
"T'es sur notre campement. Qui es-tu et qu’est-ce que tu fais ici ?"
Aucune réponse. La femme semblait perdue, son regard hagard passant de l’un à l’autre, sans réellement les voir. Elle continuait d’avancer, ses pieds traînant sur le sol. Elle franchit finalement la limite du camp. La donne venait de changer. Ce n’était plus simplement une présence curieuse; elle devenait une menace potentielle.
Nexian se releva doucement, se redressant de toute sa hauteur. Son ton se durcit.
"Arrête-toi là. Dis nous qui tu es et ce que tu fais ici. Je le répéterai pas."
La femme se figea un instant, l’air paniqué, puis, d’un geste brusque et incontrôlé, elle se jeta sur un sac de vivres posé à proximité. Saisissant le sac avec une rapidité surprenante pour quelqu’un d’aussi mal en point, elle se retourna et s'enfuit en titubant, ses pas désordonnés la menant hors du camp.
Nexian échangea un regard éloquent avec Treize, l’ombre d’un soupir dans ses yeux. Il tendit la main dans sa direction.
"C'est mon tour."
Treize, sans hésitation, lui donna son arc, et une fleche sortie de son carquois. Nexian attrapa l'arc par la hampe, encocha rapidement la flèche, puis leva l'arc à hauteur de son visage. Il retint son souffle, ses yeux fixés sur la silhouette chancelante. Après quelques instants d'immobilité, il relâcha la corde et décocha la flèche. Le sifflement bref de la flèche traversa l'air avant de toucher sa cible. L'inconnue s'effondra dans un dernier souffle, son corps immobile dans les broussailles, ne laissant derrière elle qu'un silence pesant.
Il baissa doucement l'arc et resta un instant figé, son regard se tournant vers Treize, qui l'observait, silencieuse. Ils n’avaient pas eu d’autre choix, mais cela n’effaçait pas la lourdeur de l’acte. Nexian lui rendit son arc, et se dirigea vers le corps de la femme pour récupérer le sac et la flèche, et les ramena vers Treize.
"Elle serait pas allé bien loin dans son état, de toute façon. Et hors de question de risquer de prendre un coup de schlass en allant récupérer le sac à la main." murmura-t-il.
La jeune femme avait signé son arrêt de mort en se comportant comme une menace. Les deux compagnons n'avaient pas le luxe de prendre le risque de l'épargner.
Il n'eurent pas vraiment le temps d'épiloguer, car peu de temps après cet incident, un autre groupe apparut à l'horizon.
Cette fois, ils n’essayaient pas de se cacher. Cinq individus avançaient lentement vers leur campement. Leurs silhouettes bien distinctes, se détachaient sur la crête de la colline.
Deux jeunes filles à l’apparence de lycéennes, un homme au regard dur, une femme à l’allure étrange, drapée de vêtements amples, avec des ornements qui lui donnaient des airs de sorcière, et, marchant à l’arrière, un homme encapuchonné dont le visage restait caché.
Treize et Nexian échangèrent un regard. Treize avait l'air anormalement sereine pour une rencontre avec un groupe d'inconnus. Nexian compris dans son regard que ce n'était pas le cas, il décida donc de rester en retrait, posant tout de même la main sur la hampe de sa lance, prêt à réagir si la situation tournait mal.
Le groupe semblait disparate, et leur approche n’était pas franchement rassurante. Pourtant, aucun signe de menace directe ne transparaissait dans leur attitude, mais leur arrivée soulevait bien des questions.
Avant qu’ils n’aient le temps de se préparer davantage, Rosy et Axel apparurent à leur tour à l'horizon, marchant derrière ce groupe. Contrairement à la veille, ils semblaient plus nerveux, leurs regards scrutant ce nouveau groupe avec une appréhension partagée.
Nexian plissa les yeux en direction des nouveaux venus, son instinct lui soufflant que cette journée allait être bien plus compliquée que prévu.
Au matin, le calme fut brisé tôt. Nexian, tout en vérifiant les alentours, aperçut du coin de l'œil une silhouette furtive à la lisière de leur campement. Instinctivement, il resta immobile, observant l’intruse se rapprocher lentement, ses mouvements maladroits et hésitants trahissant sa fatigue. Elle était en mauvais état, ses vêtements en lambeaux et son visage émacié. Nexian jeta un coup d’œil à Treize, qui n’avait pas encore remarqué sa présence.
Il attendit que Treize remarque l'intruse, et lui fit signe de ne pas bouger d'un geste de la main. Ils devaient en savoir plus avant d'agir, et ne pas l'effrayer. L'inconnue, toujours vacillante, s'approchait un peu plus du campement. Nexian prit alors la parole, sa voix basse mais ferme.
"T'es sur notre campement. Qui es-tu et qu’est-ce que tu fais ici ?"
Aucune réponse. La femme semblait perdue, son regard hagard passant de l’un à l’autre, sans réellement les voir. Elle continuait d’avancer, ses pieds traînant sur le sol. Elle franchit finalement la limite du camp. La donne venait de changer. Ce n’était plus simplement une présence curieuse; elle devenait une menace potentielle.
Nexian se releva doucement, se redressant de toute sa hauteur. Son ton se durcit.
"Arrête-toi là. Dis nous qui tu es et ce que tu fais ici. Je le répéterai pas."
La femme se figea un instant, l’air paniqué, puis, d’un geste brusque et incontrôlé, elle se jeta sur un sac de vivres posé à proximité. Saisissant le sac avec une rapidité surprenante pour quelqu’un d’aussi mal en point, elle se retourna et s'enfuit en titubant, ses pas désordonnés la menant hors du camp.
Nexian échangea un regard éloquent avec Treize, l’ombre d’un soupir dans ses yeux. Il tendit la main dans sa direction.
"C'est mon tour."
Treize, sans hésitation, lui donna son arc, et une fleche sortie de son carquois. Nexian attrapa l'arc par la hampe, encocha rapidement la flèche, puis leva l'arc à hauteur de son visage. Il retint son souffle, ses yeux fixés sur la silhouette chancelante. Après quelques instants d'immobilité, il relâcha la corde et décocha la flèche. Le sifflement bref de la flèche traversa l'air avant de toucher sa cible. L'inconnue s'effondra dans un dernier souffle, son corps immobile dans les broussailles, ne laissant derrière elle qu'un silence pesant.
Il baissa doucement l'arc et resta un instant figé, son regard se tournant vers Treize, qui l'observait, silencieuse. Ils n’avaient pas eu d’autre choix, mais cela n’effaçait pas la lourdeur de l’acte. Nexian lui rendit son arc, et se dirigea vers le corps de la femme pour récupérer le sac et la flèche, et les ramena vers Treize.
"Elle serait pas allé bien loin dans son état, de toute façon. Et hors de question de risquer de prendre un coup de schlass en allant récupérer le sac à la main." murmura-t-il.
La jeune femme avait signé son arrêt de mort en se comportant comme une menace. Les deux compagnons n'avaient pas le luxe de prendre le risque de l'épargner.
Il n'eurent pas vraiment le temps d'épiloguer, car peu de temps après cet incident, un autre groupe apparut à l'horizon.
Cette fois, ils n’essayaient pas de se cacher. Cinq individus avançaient lentement vers leur campement. Leurs silhouettes bien distinctes, se détachaient sur la crête de la colline.
Deux jeunes filles à l’apparence de lycéennes, un homme au regard dur, une femme à l’allure étrange, drapée de vêtements amples, avec des ornements qui lui donnaient des airs de sorcière, et, marchant à l’arrière, un homme encapuchonné dont le visage restait caché.
Treize et Nexian échangèrent un regard. Treize avait l'air anormalement sereine pour une rencontre avec un groupe d'inconnus. Nexian compris dans son regard que ce n'était pas le cas, il décida donc de rester en retrait, posant tout de même la main sur la hampe de sa lance, prêt à réagir si la situation tournait mal.
Le groupe semblait disparate, et leur approche n’était pas franchement rassurante. Pourtant, aucun signe de menace directe ne transparaissait dans leur attitude, mais leur arrivée soulevait bien des questions.
Avant qu’ils n’aient le temps de se préparer davantage, Rosy et Axel apparurent à leur tour à l'horizon, marchant derrière ce groupe. Contrairement à la veille, ils semblaient plus nerveux, leurs regards scrutant ce nouveau groupe avec une appréhension partagée.
Nexian plissa les yeux en direction des nouveaux venus, son instinct lui soufflant que cette journée allait être bien plus compliquée que prévu.
Treize
Après une soirée et une nuit calmes, derniers instants à deux avant la rencontre prévue, Treize relâcha un peu sa garde, sachant son compagnon vigilant. Ce fut à ce moment qu'une inconnue fit son entrée dans leur périmètre. La jeune femme fronça les sourcils, mais, constatant que Nexian prenait les choses en mains, le laissa gérer la chose. Elle observait, toute vigilance revenue, la nana agissait étrangement. À son action insensée, la punkette se redressa vivement, saisissant son arc et une flèche. Son regard croisa celui de son amant, elle hocha la tête en lui confiant son arme.
La mort faisait désormais partie de leur quotidien, elle ne s'en réjouissait pas, mais était soulagée de n'être pas seule à devoir porter ce fardeau. Elle récupéra son arme, prenant le temps de lui prendre la main, l'étreignant de la sienne, en réponse à son murmure, elle acquiesça. Elle savait combien ça coûtait, cette action. Elle n'y prenait aucun plaisir. Nécessité faisait loi.
Cinq personnes approchaient, l'empêchant de prendre le temps de réconforter Nexian, pour peu qu'il en ait eu besoin. Le groupe ne lui était pas inconnu, ils avaient le même employeur et s'étaient déjà croisés lors des courtes visites des Danois au Centre. Derrière eux apparut leur rendez-vous, Treize fit un signe de tête à Nexian, signalant par là que tout était sous contrôle. Elle lui sourit avant d'aller à la rencontre de l'encapuchonné. Il ne venait que lorsqu'il avait quelque chose de précis en tête.
Ils échangèrent quelques instants à voix basse, un paquet changeant de mains pour rejoindre le landau des punks, elle lui indiqua, de son côté, le cadavre frais, chacun ses goûts en nourriture, elle ne jugeait pas. Du coin de l’œil elle surveillait l'arrivée du duo qui paraissait craindre le Danois et sa troupe. Il y avait longtemps que la punkette ne se jugeait plus uniquement sur l'apparence des gens. Qu'aurait-elle dû penser de Rosy et Axel, sinon ?
Le club des 5 s'éloigna et ils firent de même, cheminant presque parallèlement, couvrant plus de territoire que s'ils marchaient proches. Les Danois restèrent en retrait, l'une des leurs était blessée. Les quatre nouveaux compagnons prirent un repas plus frugal que ne l'avait été celui prévu la veille, mais ils en profitèrent pour établir de premiers liens, faire plus ample connaissance.
Décision fut prise d'inviter l'ex danseur et la couturière à les rejoindre afin de continuer d'arpenter l'extérieur tous ensemble. Ils convinrent de retourner au Centre afin de leur récupérer de l'équipement et de se recharger en vivres en échange de leurs récentes trouvailles. Ils y resteraient quelques nuits. Elle ne manqua évidemment pas de donner le paquet qu'on lui avait confié pour le Sud Africain.
Après leur avoir présenté les lieux, leur avoir montré un endroit qu'ils pourraient considérer comme leur chambre, expliqué les règles de la maison, les repas communs, l'utilisation des douches... La Béninoise évalua leur capacité au combat. Ceci fait, elle les laissa libres de vaquer, confia ses trouvailles au patron et alla retrouver Nexian.
- "Que veux-tu faire ? Un peu d'entrainement ? Repos ? Décrassage ? Boire un coup ? Pour manger, c'est pas encore l'heure..."
Pour sa part, tout lui allait. Ici, elle pouvait réellement relâcher sa garde, July était assez parano pour faire gaffe à qui elle ouvrait la porte et Erik et sa troupe protégeaient tout le monde.
La mort faisait désormais partie de leur quotidien, elle ne s'en réjouissait pas, mais était soulagée de n'être pas seule à devoir porter ce fardeau. Elle récupéra son arme, prenant le temps de lui prendre la main, l'étreignant de la sienne, en réponse à son murmure, elle acquiesça. Elle savait combien ça coûtait, cette action. Elle n'y prenait aucun plaisir. Nécessité faisait loi.
Cinq personnes approchaient, l'empêchant de prendre le temps de réconforter Nexian, pour peu qu'il en ait eu besoin. Le groupe ne lui était pas inconnu, ils avaient le même employeur et s'étaient déjà croisés lors des courtes visites des Danois au Centre. Derrière eux apparut leur rendez-vous, Treize fit un signe de tête à Nexian, signalant par là que tout était sous contrôle. Elle lui sourit avant d'aller à la rencontre de l'encapuchonné. Il ne venait que lorsqu'il avait quelque chose de précis en tête.
Ils échangèrent quelques instants à voix basse, un paquet changeant de mains pour rejoindre le landau des punks, elle lui indiqua, de son côté, le cadavre frais, chacun ses goûts en nourriture, elle ne jugeait pas. Du coin de l’œil elle surveillait l'arrivée du duo qui paraissait craindre le Danois et sa troupe. Il y avait longtemps que la punkette ne se jugeait plus uniquement sur l'apparence des gens. Qu'aurait-elle dû penser de Rosy et Axel, sinon ?
Le club des 5 s'éloigna et ils firent de même, cheminant presque parallèlement, couvrant plus de territoire que s'ils marchaient proches. Les Danois restèrent en retrait, l'une des leurs était blessée. Les quatre nouveaux compagnons prirent un repas plus frugal que ne l'avait été celui prévu la veille, mais ils en profitèrent pour établir de premiers liens, faire plus ample connaissance.
Décision fut prise d'inviter l'ex danseur et la couturière à les rejoindre afin de continuer d'arpenter l'extérieur tous ensemble. Ils convinrent de retourner au Centre afin de leur récupérer de l'équipement et de se recharger en vivres en échange de leurs récentes trouvailles. Ils y resteraient quelques nuits. Elle ne manqua évidemment pas de donner le paquet qu'on lui avait confié pour le Sud Africain.
Après leur avoir présenté les lieux, leur avoir montré un endroit qu'ils pourraient considérer comme leur chambre, expliqué les règles de la maison, les repas communs, l'utilisation des douches... La Béninoise évalua leur capacité au combat. Ceci fait, elle les laissa libres de vaquer, confia ses trouvailles au patron et alla retrouver Nexian.
- "Que veux-tu faire ? Un peu d'entrainement ? Repos ? Décrassage ? Boire un coup ? Pour manger, c'est pas encore l'heure..."
Pour sa part, tout lui allait. Ici, elle pouvait réellement relâcher sa garde, July était assez parano pour faire gaffe à qui elle ouvrait la porte et Erik et sa troupe protégeaient tout le monde.
Nexian
Une fois arrivé au Centre, Nexian sentit une partie de la pression retomber. Mais pas complètement. Le souvenir de ce qu'il avait vu ces derniers jours le hantait toujours. Le corps de la femme, et surtout le fait que Treize l’ait froidement indiqué à ces individus comme simple "option alimentaire", résonnait encore en lui. Il avait toujours porté une haine profonde envers les cannibales. Ils avaient dévasté son village, tué les siens, pire même. S’il s’était écouté, cet encapuchonné aurait fini avec sa lance dans la poitrine, et aurait rendu son dernier souffle avant de toucher terre. Mais Treize avait agi avec intelligence, et pour cela, il lui en était reconnaissant.
Les émotions sont parfois un fardeau lorsqu'il est question de survie. Souvent, même. Ils avaient une mission, pour le comptes de gens plus puissants, et leur survie ne laissait parfois pas de place pour les émotions. Le rôle de Treize dans cette affaire lui rappelait une chose : ils étaient une équipe, complémentaires, capables de prendre les décisions dures quand il le fallait. Nexian, pourtant, ne pouvait pas nier la frustration sous-jacente qui brûlait encore en lui.
En la rejoignant, Nexian attrapa doucement la main de Treize, sentant la chaleur de sa peau contre la sienne. Un rappel qu'il n'était pas seul dans ces moments difficiles, si toutefois il était nécessaire de le rappeler. Leur duo avait vu des jours sombres, mais ils s’en étaient toujours sortis. Son regard s'attarda un instant sur elle, et un léger sourire apparut.
Malgré tout, le besoin de relâcher la pression se faisait de plus en plus présent. Ces derniers jours avaient été un mélange d'efforts physiques et de tensions psychologiques. Il avait besoin de se débarrasser du poids de la poussière et de l’angoisse accumulée.
"Perso, je vais aller me décrasser un peu. Ça te dit d'aller boire un coup après ?" dit-il en souriant légèrement, même si ses pensées étaient encore ailleurs. Ce n’était pas juste pour se laver ou boire, mais pour essayer de faire passer tout ce qui pesait sur son esprit.
"Ça me ferait du bien."
Il se pencha vers elle, ses doigts frôlant doucement son épaule.
"Et après ça… pourquoi on ne passerait pas une soirée juste nous deux ? On pourrait profiter d’un bon repas, et refaire le plein avant de repartir. On le mérite, tu crois pas ?"
Son sourire s’agrandit un peu plus, cherchant à alléger l’atmosphère. Ils avaient toujours fonctionné en duo, et ces moments de calme, loin de la violence et du chaos du fract, étaient rares. Une occasion de se retrouver. De se détendre. De se rappeler que, malgré tout, ils étaient encore là, ensemble.
Les émotions sont parfois un fardeau lorsqu'il est question de survie. Souvent, même. Ils avaient une mission, pour le comptes de gens plus puissants, et leur survie ne laissait parfois pas de place pour les émotions. Le rôle de Treize dans cette affaire lui rappelait une chose : ils étaient une équipe, complémentaires, capables de prendre les décisions dures quand il le fallait. Nexian, pourtant, ne pouvait pas nier la frustration sous-jacente qui brûlait encore en lui.
En la rejoignant, Nexian attrapa doucement la main de Treize, sentant la chaleur de sa peau contre la sienne. Un rappel qu'il n'était pas seul dans ces moments difficiles, si toutefois il était nécessaire de le rappeler. Leur duo avait vu des jours sombres, mais ils s’en étaient toujours sortis. Son regard s'attarda un instant sur elle, et un léger sourire apparut.
Malgré tout, le besoin de relâcher la pression se faisait de plus en plus présent. Ces derniers jours avaient été un mélange d'efforts physiques et de tensions psychologiques. Il avait besoin de se débarrasser du poids de la poussière et de l’angoisse accumulée.
"Perso, je vais aller me décrasser un peu. Ça te dit d'aller boire un coup après ?" dit-il en souriant légèrement, même si ses pensées étaient encore ailleurs. Ce n’était pas juste pour se laver ou boire, mais pour essayer de faire passer tout ce qui pesait sur son esprit.
"Ça me ferait du bien."
Il se pencha vers elle, ses doigts frôlant doucement son épaule.
"Et après ça… pourquoi on ne passerait pas une soirée juste nous deux ? On pourrait profiter d’un bon repas, et refaire le plein avant de repartir. On le mérite, tu crois pas ?"
Son sourire s’agrandit un peu plus, cherchant à alléger l’atmosphère. Ils avaient toujours fonctionné en duo, et ces moments de calme, loin de la violence et du chaos du fract, étaient rares. Une occasion de se retrouver. De se détendre. De se rappeler que, malgré tout, ils étaient encore là, ensemble.
Treize
La mission était terminée. La partie actuelle en tout cas. Les trouvailles confiées, les nouveaux arrivants installés... La liste de leurs futurs besoins donnée à l'intendance... Le temps qu'ils avaient désormais devant eux leur était tout réservé. À eux seuls. Rester seuls était une des options qu'avait envisagée Treize et de celles dont l'idée lui plaisait le plus.
Aussi, quand elle arriva et qu'il lui prit la main, elle ne put que lui sourire tendrement en retour. Ils n'avaient pas eu l'occasion de parler de tous les évènements récents, n'ayant pas non plus évoqué la première mise à mort, celle du blessé. Ce soir-là, ils s'étaient trouvés.
Elle comprenait tout à fait son état d'esprit de l'instant, sans l'avoir donnée elle-même, la mort de la jeune femme au comportement étrange l'avait ébranlée. Elle avait juste relégué ses sentiments au second plan, retrouvant un professionnalisme bien pratique quand il était question de ne pas penser. Elle n'avait pas pris conscience de l'aversion de son compagnon pour le fait que certains mangeaient de la chair humaine. À la différence que la viande allait être prélevée sur un cadavre déjà existant et non pas sur un humain chassé dans le but d'être consommé. C'était peut-être un détail, mais pour 13, cela faisait toute la différence.
- "Va pour un décrassage, alors..." Sans lâcher sa main, elle s'approcha de lui pour lui frôler les lèvres des siennes. "Tu veux que je te frotte le dos ?" Une lueur espiègle dans son regard, elle lui souriait. "Pour le coup à boire, deux options... Tous les deux, ici, ou ailleurs, avec ce qu'on a ramené, ça, j'ai gardé... " Elle indiqua le landau d'un geste du menton. "Ou on a au bar avec les autres..." Elle frissonna au contact léger de ses doigts sur son épaule.
"Personnellement..." Son ton se fit plus bas. "Je serais plutôt d'avis d'aller se chercher une gamelle après la douche et de juste profiter d'un temps pour nous. Et on a même le droit d'abuser et de profiter pendant plusieurs jours... tant qu'on fait nos tâches... On le mérite, comme tu dis."
Elle l'entraina ensuite dans les couloirs, vers la réserve de vêtements où ils purent choisir du change, arrivée devant les sous-vêtements féminins, elle hésita plus que devant les débardeurs et autres jeans, ne sachant quoi prendre. - "T'as une préférence ?" Qu'elle lui demanda, le choix étant très large, et elle n'étant pas une pro des dessous, autant poser la question à celui qui en profiterait le plus. " « Rien », n'est pas une option, sur ce coup." ajouta-t-elle, un léger sourire aux lèvres.
Aussi, quand elle arriva et qu'il lui prit la main, elle ne put que lui sourire tendrement en retour. Ils n'avaient pas eu l'occasion de parler de tous les évènements récents, n'ayant pas non plus évoqué la première mise à mort, celle du blessé. Ce soir-là, ils s'étaient trouvés.
Elle comprenait tout à fait son état d'esprit de l'instant, sans l'avoir donnée elle-même, la mort de la jeune femme au comportement étrange l'avait ébranlée. Elle avait juste relégué ses sentiments au second plan, retrouvant un professionnalisme bien pratique quand il était question de ne pas penser. Elle n'avait pas pris conscience de l'aversion de son compagnon pour le fait que certains mangeaient de la chair humaine. À la différence que la viande allait être prélevée sur un cadavre déjà existant et non pas sur un humain chassé dans le but d'être consommé. C'était peut-être un détail, mais pour 13, cela faisait toute la différence.
- "Va pour un décrassage, alors..." Sans lâcher sa main, elle s'approcha de lui pour lui frôler les lèvres des siennes. "Tu veux que je te frotte le dos ?" Une lueur espiègle dans son regard, elle lui souriait. "Pour le coup à boire, deux options... Tous les deux, ici, ou ailleurs, avec ce qu'on a ramené, ça, j'ai gardé... " Elle indiqua le landau d'un geste du menton. "Ou on a au bar avec les autres..." Elle frissonna au contact léger de ses doigts sur son épaule.
"Personnellement..." Son ton se fit plus bas. "Je serais plutôt d'avis d'aller se chercher une gamelle après la douche et de juste profiter d'un temps pour nous. Et on a même le droit d'abuser et de profiter pendant plusieurs jours... tant qu'on fait nos tâches... On le mérite, comme tu dis."
Elle l'entraina ensuite dans les couloirs, vers la réserve de vêtements où ils purent choisir du change, arrivée devant les sous-vêtements féminins, elle hésita plus que devant les débardeurs et autres jeans, ne sachant quoi prendre. - "T'as une préférence ?" Qu'elle lui demanda, le choix étant très large, et elle n'étant pas une pro des dessous, autant poser la question à celui qui en profiterait le plus. " « Rien », n'est pas une option, sur ce coup." ajouta-t-elle, un léger sourire aux lèvres.