Après ça tout ira bien.

Chapitre débuté par Emma Peel

Chapitre concerne : Emma Peel,

Ce texte vaut une bière !
12 mai 2012

Arrête Emma, moi j'le fais pas, t'as vu la hauteur, c'est du suicide ! 

Moi c'est Elina, pas Emma t'es bête E-LI-NA ! 
Aller putain, c'est un truc à faire une fois dans sa vie ! Si tu l'fais pas maintenant tu l'feras jamais ! Y a rien à craindre j't'assure. Y en a cinquante qui l'ont fait avant toi ! C'est du délire rien d'plus, aller viens avec moi déconne pas. 


M'en fous moi j't'appelle Emma... Emma Peel comme dans la série, parce que t'es fringué pareil ! Mais je sauterai pas, vas y toi ! 

Pfff t'es nul ! Rien dans l'froc ahah

La préparation dure une petite dizaine de minute pendant lequel on l'harnache et on lui donne les instructions précises sur les consignes de sécurité à respecter. Le pont mesure 78 mètres de haut, et au somment juste une petite brise légère qui fait joliment voler les cheveux de la brune sur son regard pétillant. Elina fait un clin d'œil à son ami avant de s'élancer comme un oiseau sans aile. 





28 septembre 2017

Quatre ans sans plus aucune perception, juste les fonctions vitales maintenues à leurs stricts minimums, aucune réaction à la douleur, aucune larme, aucun sourire et pourtant, alors que les médecins n'y croyaient plus et qu'ils repoussaient depuis 3 mois le moment de la débrancher le monitoring fluctue anormalement... Elina sort du coma. 
Une lampe dans les yeux l'aveugle, on lui prend la main, des bruits, des gens qui parlent et une voix toute proche d'elle. 


Madame ! Madame ! Comment vous appelez-vous ? 

Elina ne répond pas, elle cherche dans ses souvenirs, regarde autour d'elle en espérant trouver une connaissance, sa vue est floue et personne d'autre de connu autour d'elle.

Il faut pas rester là, on est en train de nous évacuer. Madame, vous m'entendez ? Comment vous appelez-vous ? 

L'infirmière l'aide à se redresser, Elina ne comprend pas du tout dans quelle situation elle est alors qu'on la presse pour sortir. La piece ressemble à une hopital de campagne, plusieurs lits sont occupés, un peu plus loin elle perçoit de l'agitation alors que ses muscles n'arrivent plus à la maintenir.

Emma... Emma Peel ! Mais où suis-je ? 

Bunker numéro 5 Emma, il s'en est passé des choses en 5 ans... J'vais vous aider, venez...

 
Ce texte vaut une bière !
L'infirmière mettait toute sa volonté mais n'arrivait pas à me porter. Après ces 5 années sans aucune lutte j'avais perdu complètement l'usage de mes membres, même ma tête pesait bien trop lourd pour que je parvienne à la maintenir droite. Elle interpella un infirmier pour l'aider : un homme plutôt grand qui devait soulever de la fonte au petit déjeuner et se nourrir de protéines, il me jaugea un moment avant de renvoyer l'assistante.

C'est bon j'm'en occupe. 

Les couloirs ressemblaient à une fourmilière en pleine agitation, les gens partaient dans tous les sens, certains prenaient ce qu'ils pouvaient porter, d'autres avaient juste une chemise sur le corps. Les malades étaient évacués même si à en juger l'état de certains, la survie dans ces conditions leurs seraient difficiles. C'était un peu chacun pour soi, les plus altruistes s'occupaient des blessés alors que je me retrouvais sur l'épaule du colosse comme un vulgaire sac à patate. Je ressentais son épaule me rentrer dans l'aine alors qu'il faisait son possible pour nous évacuer. Cette douleur inconnue depuis des années me ramenait malgré tout à la vie et je me laissai transporter sans comprendre ce qu'on devait fuir.

Arrivé dans une sorte d'établis, il bricola à la hâte une civière qu'il laissait trainer au sol avec une lanière pour se l'accrocher à la taille et me coucha dessus. Il ajouta entre mes jambes plusieurs sacs dont j'ignorais le contenu mais lorsque je le regardais chercher, il avait l'air de savoir ce qu'il faisait, de ne prendre que l'essentiel, moi qui alors ne devait être pour lui qu'un boulet à transporter...

Le soleil m'éblouit lorsque nous passons la porte, il a l'air de faire bon, je dirai que nous sommes à la fin du printemps la végétation qui nous entoure est bien repartie, je reconnais les feuilles vertes pales de la sortie de l'hiver et les quelques fleurs blanches des fruitiers annonciatrice de l'été. 
Durant plusieurs heures, il marche en me trainant dans le travois parfois le sol est fait de pierre et me secoue un peu violement mais je ne dis rien, parfois dans le sable où c'est bien plus confortable pour moi mais je sens qu'il peine plus à le trainer.  Les jours se suivent avec peu d'arrêt et de discours, ce n'est pas un grand bavard mais il prend soin de moi, me nourrit ou plutôt me réapprend à me nourrir, même boire j'ai du mal et je m'en reverse une partie sur moi, parfois il en sourit, parfois il hausse le ton et me demande de faire attention. 
Nous croisons peu de nomades, il guette et préfère faire un détour que de croiser des campements. Nous ne sommes pas en état de faire face à qui que ce soit. Pas encore...

Je ne sais même pas encore son nom mais à l'heure qu'il est je n'ai que lui et il est bien parti pour me sauver la vie.
Je le voyais revenir avec des lièvres qu'il tenait par les oreilles, il les dépeçait devant moi. Parfois c'était des pigeons qu'il plumait, lorsqu'il les ouvrait et qu'il mettait sa grosse pogne pour y retirer les viscères il me dégoutait. Je le revois encore gober le foie encore chaud comme un bonbon qu'il aurait piqué chez l'épicier.
Il embrochait le tout et les faisait cuire sur un feu improvisé entres quelques rochers.


Il me donnait quelques fraises à manger, des biens mûrs qui fondait sous mon palais mais lorsqu'il fallait ingurgiter de la viande c'était autre chose. J'avais l'impression de n'être qu'une loque et ne me rendait même pas compte -lorsque tout allait bien- que même pour se gratter il faut des muscles.  Ma mâchoire endolorie par une nourriture liquide et même intraveineuse pendant des années se remettait difficilement en marche. 
Il me prémâchait la viande trop dure comme un oiseau donnerait la becqué à son petit sauf que dans la nature c'est mignon et là c'était carrément répugnant lorsqu'il passait directement de ma bouche à la sienne la pattée prémâchée. J'en avais des hauts le cœur mais je savais que malgré tout je n'avais pas le choix. 


Après une bonne demie journée de marche, nous voilà devant une plage, le soleil commence à bien tapé heureusement qu'il m'a enrubanné la tête avec un foulard, il pose la civière bricolée et s'approche de moi. 

J'vais te remettre sur pied, j'apprendrai tout j'que je sais et après tu f'ras c'que tu veux. 

Il commence à ouvrir ma veste, je le dévisage et sans que je n'ai à en dire plus il m'explique.

Ton corps est inerte depuis trop longtemps, si tu veux retrouver ta force, on va déjà commencer dans l'eau, tout doucement et petit à petit on en sortira, chaque chose en son temps : le vital d'abord : manger, boire... puis je te musclerai pour que tu puisses tenir debout, te servir de tes mains, après on passera à la chasse, la cueillette et à la fin tu pourras danser si tu veux. 

Il retire ma veste, mon t-shirt limé au col et dévoile ma poitrine. Je n'ai jamais été trop pudique mais cette situation me gêne un peu. Et ça me met carrément mal à l'aise quand il termine d'ôter mon pantalon et mes sous-vêtements. Il en fait de même de son côté et laisse le tout près du travois. Il me traine sur le sable par les épaules en marchant de reculons, lorsqu'il s'arrête c'est pour mieux me reprendre. Je sens les grains fins me chauffer le dessous des pieds, je ne me souviens plus depuis combien de temps je n'avais pas ressenti une telle sensation. 
Il me tient contre lui en me portant par la taille et avance avec moi dans l'eau. Je frissonne à la sensation froide de la mer sur ma peau alors que lui avance comme s'il ne ressentait rien jusqu'à ce que les vagues légères lui arrivent un peu au-dessus de la taille. Et là, il me fait flotter pendant qu'il manipule une jambe puis l'autre, avant de passer aux bras. Il me demande de bouger mais malgré ma volonté je n'y parviens pas.

Lorsqu'il décide que la rééducation est terminée, il me reprend contre lui, je sens alors qu'il a une trique de tous les diables et je commence à m'en inquiéter. 
Il me ramène sur le sable sec, me couche sur le dos et je le vois juste au-dessus de moi se tenir sa verge et me l'enfoncer avant d'écraser tout son corps sur moi. 

Je le supplie de me lâcher, de se retirer, mais il continue inlassablement ses vas et viens entre mes cuisses sans qu'aucun mot ne l'atteigne. Lorsqu'il accélère je sens qu'il va venir en moi et après un long râle de plaisir, tous ses muscles se détendent, il ne se retient que par ses coudes et je sens le poids de tout son corps m'écraser. 
Je comprends alors qu'il n'était pas si désintéressé que ça. Je pensais bien qu'il y aurait un prix à payer pour se faire torcher le cul... et pour le moment moi je ne peux rien faire... Il le sait et je le sais...